Youthstar « SA.Mod » (2017) / ProleteR « Life playing tricks » (2017)

6 min de lecture
Proleter life playing tricks 2017

Pour attaquer la semaine du bon pied, nous vous proposons un aller-simple dans les contrées du hip hop avec deux sorties de ces dernières semaines : « SA.MOD » de Youthstar et « Life playing tricks » de ProleteR. 

Youthstar « SA.MOD » (9 juin 2017) chez Chinese Man Records -HIP HOP-

Il fallait bien qu’il y passe… Le Musicodrome n’a jamais raté une miette de la grande famille Chinese Man Records et la sortie du tout premier EP de Youthstar ne dérogera pas à la règle. Après les escapades solos des traditionnels MC’s de Chinese Man (Taïwan MC, Tumi), c’est donc au tour de Youthstar de faire ses gammes avec l’EP « SA.MOD ». En six titres, Youthstar compte bien dépasser le simple stade de convaincre. Sûr de ses forces de frappe, le MC décoche-là une flèche qui fait mouche dès la première écoute. Bien entouré par tous les copains côtoyés autour des projets de CMR, Youthstar est accompagné pratiquement sur toutes ses compos. Avec un hip hop olschool boosté au tabasco et la griffe de Senbeï (qui a produit l’EP), les ingrédients de base étaient déjà assemblés. On retrouve forcément ses notes teintées de bass music et de breakbeat mais Youthstar sait en tirer profit : sur Cocky banter, il rend l’appareil aux incontournables A State of Mind, toujours aussi incisifs, avec des samples scratchés au millimètre, pour une entrée roots et appliquée. Boogie men, dans la même veine, hausse la voix et Chill Bump et Illaman tapent à tout va. On commence à connaître leur flow mais la mayonnaise ne vire jamais : à l’image de Taïwan MC qui déboule sur des cuivres ronflants (Middle finger), le décor se dérobe sous nos pieds. Terriblement entraînant, le track marque la première rupture de l’EP, bien pensé, qui lui donne aussi une certaine dimension finement épicée. Avec l’explosion des sens comme mot d’ordre, l’arrivée en renfort des moustachus sur Nanana passera crème. Bien que léger, le swing de la bande à Deluxe donne au morceau une place astucieuse au milieu de cet EP. Bien dressée, la bête va pourtant jouer les troubles fêtes et durcir le ton : Vocabularious, par l’intenable Big Red, est la bombe de l’EP. Les contours, dessinés à coup de dubstep, font échos à un track bougrement bien ficelé. Les scratches sont démoniaques, les basses, massives, alors que Big Red fait un véritable tour de force. Ce n’est pas Night terrors, seul track sans featuring pour Youthstar, qui calmera nos hardeurs, saturé à souhait. En tout juste 23 minutes, le MC a réalisé tout ce qu’on attendait de lui : un EP bien calculé, pimenté, avec des invités de qualité.

ProleteR « Life playing tricks » (19 mai 2017) chez Banzaï Lab -HIP HOP / TRIP HOP-

Toujours dans la mouvance hip hop, nous allons maintenant vous présenter le petit dernier de ProleteR qui vient de rejoindre fraîchement le label Banzaï Lab (de Senbeï, puisqu’on en parlait). Actif depuis plusieurs années, le toulousain n’en est pas à son premier coup d’essai mais il démontre, une fois encore, tout le bien que l’on pensait de lui. Amateur de hip hop et aussi de jazz, le beatmaker propose avec « Life playing tricks » un EP six titres qui est taillé pour l’été. Une seule écoute de Destiny, dans le mouve funk/hip hop, vous allège l’esprit dès le lundi matin. L’artiste, en sommeil studio depuis 3 ans, est revenu avec du cuivre plein la tête : Alone after all, façon piano dictateur, rend l’appareil à des scratches aussi légers que rétro. Toujours en train de naviguer entre les époques et surtout les styles (jazz, funk, soul, hip hop), ProleteR a besoin de pulse pour composer : clairement groovy/sexy, Badass girlz va faire tourner de l’œil, et l’on aimerait gratter de la basse comme sur ses samples. Allumé mais pas timbré, l’artiste soigne des influences que l’on aime toujours retrouver : sur Circus, tout est dit, encore faut-il réussir à apporter la petite touche qui vous fera sautiller sur place… mais impossible d’y résister. Comme lors d’une parade nuptiale, ProleteR en gardait sous le coude histoire de finir en beauté : sur Moonlight jive, on plane à ses côtés avec de sacrés airs rétro jazzy avant que The missing piece n’enfonce le clou. La part belle laissée aux rêves, ProleteR n’attend qu’une chose, celle de nous emmener à ses côtés pour en découvrir davantage. Le grand saut n’est plus bien loin…

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