KKC Orchestra, UnderGang et Scarecrow, la diversité harmonieuse à Montauban (82) 12.02

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En ce vendredi 12 février, le Musicodrome avait fait le déplacement jusqu’à Montauban, au Rio Grande, qui pour fêter ses 20 ans d’existence, avait prévu une soirée Melting Potes. Se sont ainsi succédés KKC Orchestra, UnderGang et Scarecrow. Ces trois groupes nous ont fait tourner la tête jusqu’à nous faire perdre le nord, sans jamais nous lâcher la main…

Pour le plus grand plaisir de nos oreilles, c’est KKC Orchestra qui a ouvert le bal, faisant monter la température à l’aide d’un savant mélange de Guitare Piano et Scratch, le tout saupoudré des belles paroles rappées de leur chanteur. Leur humeur rebondissante était contagieuse, et c’est rapidement toute la salle qui bougeait au rythme des paroles prônant la tolérance, et dénonçant les amalgames, « arrête de saouler avec ta religion, un con restera toujours un con ». Le sourire semblait coller à leurs lèvres, et les nombreux regards complices échangés en disait long sur la cohésion au sein du groupe.

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Puis est venu le tour d’Undergang, qui à lui tout seul, a véritablement fait vibrer la salle. Aidé parfois d’un pad, d’une guitare, d’une batterie ou d’un micro, et parfois même des quatre à la fois, il nous a fait redécouvrir les vagues de gravitation, avec des rythmes très Dubstep, d’autres beaucoup plus Rock Electronique, faisant parfois penser à des musiques de films. Chantant en anglais ou en français selon les besoins du morceaux, il a su conquérir son public, et l’accompagner du début à la fin de son set.

En troisième et dernière partie de cette soirée, alors que la salle transpirait déjà, c’est Scarecrow qui est venu nous apporter la conclusion sur un plateau d’argent. Mêlant le Blues au Hip Hop dans une mixture à l’aspect contestataire, ils avaient sans nul doute des choses à dire, et n’ont pas gardé leur langue dans leur poche. Des paroles acérées du MC, Antibiotik, complétées à merveille par les tonalités blues de la voie rauque du guitariste, Slim Paul, tout dans ce groupe est dans la recherche des proportions parfaites. Et leur style n’était pas le dernier sur leur check list : Slim Paul était en haut de costume et jeans déchiré, dépeignant le dilemme quotidien du paraître et de l’envie, alors que le tee shirt d’Antibiotik affichait un énorme « Hip Hop is not on the radio » faisant l’écho aux propos tenus par le MC lors de notre interview (interview à venir).

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Après This Is aux accents groovy, il suffisait de fermer les yeux en écoutant L’art et La Manière pour s’imaginer un western des années 30. Le très connu Left Behind a mis une claque au public, et même si « c’est le populisme qui a pris la place du populaire », c’est tout un public qui tapait des mains, portables rangés dans les poches.

Deuxième concert de leur tournée, deuxième surprise de la soirée : de nouveaux morceaux en exclusivité totale (le nouvel album de Scarecrow ne sortira qu’en mai). Cela nous a livré une autre facette du groupe, un ton plus calme, plus posé, plus réfléchi et moins impulsif. Mais cette période de repos n’a été que de courte durée, conclue par l’annonce de leur bassiste, Jamo : « Ladies and Gentlemen, now it’s time to shake, your, body ! » avant que le groupe, semblant être monté sur des trampolines, n’entame Shake It, emportant le public avec lui, sans se soucier de la corde cassée de Slim Paul !

L’avantage du concert est qu’il fait la part belle à l’improvisation. Slim Paul et Antibiotik ne se sont pas fait prier pour s’y adonner, interprétant un freestyle/battle musical, entre guitare et scratch, se renvoyant la balle dans une harmonie faisant penser à une danse de couple, au rythme infernal de la batterie de Pap’s.

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Comment conclure cette soirée d’une plus belle façon qu’avec The Well, qui a fait bouger la foule dans un dernier élan d’enthousiasme ? Scarecrow avait préparé la réponse à cette question, et elle se trouvait dans le rappel. Celui s’est d’ailleurs imposé de lui-même, tant la ferveur du public était palpable lorsque les musiciens sont sortis de scène pour la première fois. En revenant, ils ont interprété le magnifique et dénonciateur All, Now, et le public était comblé… Et pourtant…

Et pourtant c’en n’était pas fini. Fin de la chanson, Antibiotik s’asseoit sur une chaise, la tête baissée. Les dernières notes résonnent dans la salle, et puis plus rien. Silence. Slim Paul tient tout le public d’un seul regard, personne n’ose bouger, ni même respirer. Et c’est dans cette ambiance là qu’il attaque, a capela, Ain’t got no choice But Buying You , relayé ensuite par Antibiotik. En fin de chanson, Slim Paul s’essayera même à du Scratch acoustique !

Des étoiles dans les yeux, ils nous a tout de même fallu rentrer, glanant au passage une affiche du groupe, gentiment offerte par la salle. Il ne reste plus qu’à attendre le 26 mai devant le Bikini, pour profiter à nouveau de ce groupe, accompagné cette fois de Mountain Men et de Al Tarba !

Crédits photos : Tyat

Article rédigé par Groum’

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