La Phaze retourne au charbon

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La Phaze retour 2018 concerts

Rappelez-vous : en 2012, le groupe La Phaze appuyait sur le bouton stop en tirant la sonnette d’alarme. Dégouté du système. Mais pas que. Déçu des gens aussi. Des gens abrutis par les publicités qui nous assaillent, par la soupe qu’on nous sert tous les jours avec cet éternel goût insipide. Des têtes qui n’arrivent plus à réfléchir, à réagir. Finalement, en 2018, la tentation a été trop forte…

De loin, on croirait que rien n’a changé. Depuis 2012, le nombre d’ordinateurs n’a probablement pas explosé de façon exponentielle. Soit. En revanche, on installe des écrans publicitaires haute technologie qui consomment, à l’année, l’équivalent d’un foyer. Pendant ce temps, les scientifiques continuent de crier que l’on va droit dans le mur. Pourtant, en regardant du côté de nos amis étasuniens, 2017 aura été l’année la plus couteuse dans les annales des catastrophes naturelles. Et Trump continue de chauffer tout le monde.

Si on jette un œil par la fenêtre du voisin, on entend que Facebook compte près de 2 milliards d’utilisateurs, soit près de 25% de la population mondiale. En 2012, la barre d’actifs avoisinait le milliard. Et ce ne sont que de simples constats. Et si on décide de se balader dans les contrées de nos amis chinois, on risque tout simplement la contravention si vous ne traversez pas dans les clous juste par reconnaissance faciale. Tout va bien !

La tête pleine comme des barriques, La Phaze s’est donc posée, pendant 5 ans. Histoire de souffler, mais aussi de se vider l’esprit. De partir vers d’autres horizons. Damny a lancé Pungle Lions, franchement bon, un rocksteady groovy étonnant mais qui n’a jamais réellement percé sur la scène hexagonale. Arnaud, lui, a sévi notamment au sein de Dead Hippies, projet ravageur et ravagé, bourré d’intensité (plus proche musicalement de La Phaze que les nouveaux penchants choisis par Damny).

L’an dernier, les deux potes se sont revus. Forcément, l’envie de recomposer s’est manifestée à nouveau. Tout s’est joué en juillet. Une étincelle, un torchon qui s’embrase, et la machine se remet à ronronner. Un premier single déboule, Sourire au teint de glace, et le moteur redémarre. Le track, enregistré au Studioscope d’Angers et produit dans à Barcelone dans le studio de Damny, est un coup bien huilé. La compo est diaboliquement efficace. Elle dépeint notre société dans ses travers, ses déboires, où notre objectif serait bien de diminuer notre temps de cerveau disponible alors que les lobotomiseurs se rétrécit. Ici, pas de fioriture, La Phaze nous sort là un morceau qui porte sa griffe avec des guitares pour des sons bien rock et des machines pour la touche drum’n’bass. Damny, au chant, paraît presque calme alors que les constats sont implacables et que les mots résonnent. Un dernier échos où l’électronique s’emballe et le clou est enfoncé. Le premier round est terminé.

A présent, la suite se laisse désirer. On attend les premières dates, forcément. Certaines ont déjà commencé à sortir, comme celle au Couvre Feu 2018 avec Matmatah, en Bretagne, à la fin du mois d’août prochain.

Entre les illuminés de Dieu, les fanatiques, les banquiers et les écolos à neuf véhicules à moteur, pas de doute, La Phaze a bien du grain à moudre en 2018. En tous cas aujourd’hui, nous risquons tous d’être une proie facile, c’est le début des soldes.

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