Bold « Bold » (2022)

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bold album chinese man records

C’est un album sorti en début d’année qui passe sous notre révélateur ‘electro/hip hop’ du moment. Pour preuve, ce sont des nouveaux artistes particulièrement suivi sur Le Musicodrome qui nous dévoilent leur toute dernière création : avec Bold, tout droit sorti du label Chinese Man Records, il y a forcément une belle dose de surprises en vue.

Les singles progressivement dévoilés avant la sortie de ce premier album le 21 janvier donnaient l’eau à la bouche ! Il faut dire que le casting était intéressant sur le papier puisqu’il était porté par High Ku (de Chinese Man) et Supa-Jay (de Scratch Bandits Crew). Deux hommes touches à tout qui excellent dans leur groupe respectif et qui ont eu la bonne idée de bosser ensemble, cela ne pouvait que bien finir !

En dévoilant son album éponyme, Bold nous propose 10 titres qui portent le sceau de Chinese Man Records. Alors, c’est vrai, cela pourrait devenir une limite tant les différents projets sortant du label ont finalement du mal à se détacher des influences musicales de la maison mère… Sur ce point de vue, chacun ira de son avis mais, dans tous les cas, ce « Bold » respire la fête, le mélange et le partage (du toast).

La moitié des titres est réalisée avec des featurings bien connus du label. Ça, aussi, c’est souvent quelque chose qui s’observe sur les créations issues du CMR. Après tout, c’est plus simple… Au rayon des habitués, on trouve les inévitables Youthstar et Miscellaneous sur le minimaliste-japonisant mais puissant Easy peasy… Mais ce n’est pas tout, loin de là. Il y a d’abord une très belle surprise qui a lieu en ouverture d’album avec General Elektriks et son envoutant Ghost killer. L’instru est pêchue, on sent bien la griffe de Scratch Bandits Crew dans les sons et leurs fameux scratches, ça fonctionne parfaitement.

Plus loin, on se met clairement à planer au rythme du flow de Stogie T sur Icarus, entre hip hop et trip hop, sur soupçons de world, avec des percus léchées qui nous entraînent sans effort. Cette proposition à se laisser embarquer se poursuit sur Still, plus trip hop, avec CW Jones, qui fait penser à des compos stratosphériques de « Shikantaza » de l’homme chinois. La seule ombre au tableau des collaborations est à attribuer à Biga*Ranx, sur Kilowatt, qui ne lâche plus le vocoder. Dommage, car le dark-dub distillé en toile de fond sur la compo faisait son petit effet.

Du côté des morceaux instrumentaux, nous sommes ici sur un domaine que les deux Djs ont l’habitude de manier en toute décontraction et sans prise de tête. Le premier rencontré est The bridge et, franchement, c’est une très belle claque : une musique aux frontières des deux univers de High Ku et Supa-Jay, trip hop et hip hop à l’unisson, sonorités orientales parsemées à souhait, pour un final qui nous amène voguer vers des lieux cuivrés résolument étonnant ! Sur To the ground, l’alchimie fonctionne encore, mais si le ton se durcit un peu plus : le digital prend davantage de place et la mayonnaise monte toute seule.

La recette s’enchaîne et les ingrédients de Chinese Man et Scratch Bandits Crew sautent aux yeux sur Shook qui aurait très bien pu figurer sur l’album collaboratif « The groove sessions vol.5 ». Birds in the morning vient apporter cette touche fruitée et légère, celle qu’on a envie de goûter au petit matin un soir d’été. Ginette, quant à elle, n’a qu’à attendre que la musique passe. Elle est hybride et mutante, elle n’espère que profiter d’une performance de Bold en live pour mieux l’apprécier !

Bold, « Bold », disponible depuis le 21 janvier 2022 sur Chinese Man Records (10 titres, 30 min.)

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