10 fois Meuh pour une Vache Folle !

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La vache alésienne en est donc à sa dixième édition cette année. Depuis sa création, elle en a vu des vertes et des pas mûres. Et pourtant elle est là, toujours sur ses quatre pattes. Pendant que l’équipe organisatrice 2013 prépare le Parc des Expositions de Méjannes-lès-Alès pour les festivaliers, Le Musicodrome revient sur cette belle histoire de vache qui n’est pourtant pas entachée… 

 Le festival de musique a été créé en 2000 par Lucas et son groupe de copains qui étudiaient à l’Ecole des Mines d’Alès. Certains feront le calcul et se demanderont pourquoi en 2013 c’est la dixième édition. La réponse est simple. Après la première édition, il n’a pas été possible de reconduire l’évènement à Alès. En 2002, quelques uns ont essayé de déporter le festival à Saint-Etienne. Cela n’a pas été la réussite escomptée. S’en suit trois années de pause pour la Meuh Folle. En 2006 les affaires reprennent. Mais pour raconter la suite, les mieux placés sont ceux qui ont donné leur énergie pour l’organiser. On leur a demandé à tous ce qui les avait le plus marqué.

En 2006, Rémy était responsable logistique, communication et sécurité. Beaucoup de travail pour un seul étudiant. Il raconte le dossier qu’ils ont du monter puisqu’ils avaient peu de soutien pour reconstruire le festival de toutes pièces. Avant d’ouvrir les portes, le déficit était de 90 000 euros. Mais les festivaliers étaient au rendez-vous, et le festival a pu commencer à respirer… En 2007, c’était lui le président. Il fallait assurer la relève. Et pour marquer le coup, Remy a initié une tradition Meuh Folle-ienne : « je suis monté et j’avais préparé un truc à dire du type « je vous aime : ce festos c’est grâce à vous ». Je crois l’avoir dit mais j’étais tellement ému qu’ensuite j’ai dit « voilà je vais faire un truc que j’ai jamais fait devant autant de monde … » et là j’ai montré mon cul. » Maintenant vous savez d’où vient cette coutume !

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La présidente 2011 assumant la fameuse coutûme

L’édition 2008 a été menée à bien grâce à Joris. Les présidents ne vous raconteront pas les angoisses qu’ils ont eu lors de l’installation de la scène, du montage des bars, de la préparation des loges, du planning à tenir, de l’ouverture des portes… Ils ont tous en tête la fin du festival. Quand ils ont enfin pu avoir la certitude que ça s’est bien déroulé. Joris ne déroge pas à la règle : « un grand souvenir c’est après le dernier groupe. Tout le monde se rend compte petit à petit de ce qu’il a fait, que le festos ce n’est pas une histoire de 3 ou 4 personnes mais bien de 50 personnes qui organisent et 2000 personnes qui font la fête.  »  

Timidement, il n’aura pas raconté une jolie anecdote de 2008. Notre petit doigt nous a raconté qu’après deux soirs de folie, Joris était bien fatigué. Dimanche matin, le réveil est dur. Il faut encore démonter la scène… En ouvrant les yeux, quelle surprise ! Les copains l’ont déjà fait. Si vous le croisez ce week-end, demandez-lui, il le racontera avec plaisir…

Bruno, ou Burn pour les intimes, nous raconte son ascension dans la hiérarchie de la Meuh Folle. « D’abord, il y a les premiers pas, on est nouveau, il y a le grand Fat qui nous emmène avec lui dans cette aventure complètement dingue […] Puis LA semaine arrive, investissement du Capra, des soirées de dingues, c’est ouf, on n’a été qu’une petite pierre dans l’édifice, mais on a envie d’y retourner ! » L’année suivante, il s’est investit dans le bureau, avec une responsabilité plus grande. Et à l’issue de l’édition 2008, il y avait l’envie de rempiler, Bruno a donc assumé la présidence en 2009 avec Elsa. Là il n’y avait plus le droit à l’erreur mais malgré les hauts et les bas, Bruno s’en est sorti grâve à sa « super co-prèz et l’ensemble du bureau« . Lui aussi a montré ses fesses à la fin des deux soirs.

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Puis il y a 2010. Cette année-là le festival à 10 ans, mais pas dix éditions à son actif. Les réussites précédentes ne laissent pas l’erreur à Adrien, président, à Antoine dit Titoune qui le supportait à travers son rôle de vice-président. Adrien raconte ce moment particulier qu’il y a entre les membres de l’organisation : « Nous prenons 10 minutes entre nous, nous échangeons assez peu de paroles, nous sommes justes heureux, fiers de voir cette foule qui n’en peut plus de lever les bras au ciel. Nous savourons ensemble les fruits du travail de toute une année… » 

Titoune, lui, détient un record. Il a le plus grand nombre de participations à l’organisation à son actif. En effet il a pu participer aux éditions 2007, 2008, 2009 et 2010 : « Il y a eu tellement de bons souvenirs, entre la conduite sportive des camions, les 2 éditions en tant que photographe, les verres partagés avec Feedom For King-Kong en 2007 et les Fils de Teuhpu en 2008, les sourires et remerciements des festivaliers, les galères qui nous font rire maintenant quand on y repense… »

Que serait un festival de musique sans bar? Antoine (encore un !) était responsable des bars en 2010. C’est marrant, mais là fin du samedi soir est aussi gravée dans sa mémoire : « Ce soir là on était à l’image des fûts : sous pression. Oaï Star jouait, pour terminer le week-end en beauté. Les deux heures du matin ont sonné, je me suis précipité devant les crash barrières pour profiter des dernières minutes et décompresser d’un week-end magique ».

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Le président 2013 affichant en 2012

Cela amène à 2011. C’est la révolution. Une fille, Morgane, préside le festival de musique. Cette édition était tout à fait particulière. Tous les records ont été battus cette année-là puisque il y a eu la plus petite affluence le vendredi soir et la plus grande le samedi soir ; « Imaginez donc un peu l’ascenseur émotionnel ». On ne sait pas si le fait que la présidence soit assurée par une fille change quelque chose au festival mais en tout cas, ça change la manière dont s’est raconté : « Vendredi à 17h, on n’est pas prêts. Bien sûr que non on n’est pas prêts ! Et pourtant, comme tous les ans, la magie opère et à 18h les festivités démarrent sur les chapeaux de roues… Enfin pas tout à fait. Où sont les gens du vendredi ? Où est le public ? Ça y est, on est plantés. On a planté la Meuh. Pas assez de monde, pas assez de conso, les groupes sont sûrement déçus. C’est la cata. » Et au final, même si on y croit plus, le travail mené pendant un an apporte ses fruits : « Qu’est-ce que c’est que tout ce monde ? On a compris. En 2011, on n’aura pas planté la Meuh. Mieux que ça, on a poussé les murs ! Le pied intégral ». Elle vous avait prévenu. La Meuh Folle est un vrai ascenseur émotionnel pour ceux qui l’organisent.

Elise, deuxième présidente de l’histoire du festival, raconte d’autres volets de l’organisation : « L’excitation du montage où tu vois tous les bénévoles, qui ne se connaissent pas encore tous entre eux, qui arrivent à travailler main dans la main, les frissons que tu ressens quand les techniciens testent leur système de son le jeudi à la tombée de la nuit et que tu te dis « bon, demain, je ne serai pas toute seule », le moment où avec ta petite clé dans ta petite main tu dois ouvrir le portail extérieur pour déclencher le début du festival, avoir un manager de groupe (c’est-à-dire une personne relativement exigeante !) qui vient te voir pour te remercier. »

Le message est passé. Organiser un festival marque à vie et les traces indélébiles qu’il a laissé ne sont souvent que des bons souvenirs. La pression est plus grande chaque année puisque le nombre de réussites augmente. Cette année, c’est à Nicolas de relever le défi. On vous avez parlé de l’affiche déjà, mais une piqûre de rappel ne fait pas de mal. Vendredi 5 avril, il y aura Guimbal, les Tambours du Bronx, Merzhin et Scratch Bandit Crew. Et pour finir cette dixième édition, le samedi Scrarecrow, Eiffel, Biga*Ranx et Hk & Les Saltimbanks viendront enflammer la scène du capra.

Propos recueillis par Noémie F, crédits photos : archives de la Meuh Folle et Olivier Audouy.

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