Crédits photos : Photolive30 (festival de la Meuh Folle 2014 à Alès)
Le début de l’après-midi était un spectacle pour enfant tenu par un trio autour de Pascal Parisot. Puis le duo JeHan et Lionel Suarez de reprises d’Allain Leprest (mais pas que !) prenait la tête de la partie « pour adultes » avant de laisser la place à Chouf, pour lesquels une fosse avait été aménagée, puis la Rue Ketanou tête d’affiche attendue de la soirée.
Le spectacle pour enfants de Pascal Parisot ne nous a pas captivé. Et puis on doit encore prouver, n’ayant pas tué le père, qu’on n’est plus des enfants. Quelques chansons aux rimes sympathiques et aux textes rigolos nous ont cependant fait penser que quand ce serait notre tour d’en trimbaler, des gosses, on les y amènerait peut-être.
Non nous, c’est plutôt le duo suivant qu’on était venu voir. Déjà vus et appréciés au studio l’Ermittage il y a peu, nous avions hâte de nous remplir les écoutilles des vers savoureux de ce bon vieux Leprest. Les titres principaux du « Pacifiste Inconnu » sont repris, dans un ordre éprouvé qui est celui de l’album : Trafiquants, Êtes-vous là ?, C’est peut-être… On entendra Rue Blondin dans la foulée et un nouveau titre en instrumental, La Gitane encore ? On pourrait m’en vouloir de ne pas le reconnaître, soyez indulgents… L’interprétation et la magie de l’accordéon sur Je ne te salue pas donneront des frissons à l’ensemble de la salle, qui s’interrogera ensuite sur la destination des cheveux endormis…
Petite anecdote à la JeHan… Chanson écrite par un certain M Lemônier, Va t’en jouer dehors. Puis première « inédite » (comprendre hors album de JeHan et Lionel Suarez) : Chut…
14/18 glace à nouveau les sangs, et Bas les masques interprétée en son temps par Solleville est reprise par le duo.
Déjà c’est l’heure du rappel. La précédente tournée étant autour de Dimey, les titres du rappel sont de lui « parce qu’on s’en souvient » !
Vient Chouf, après la bière, et la déception de n’avoir pas pu acheter l’album « Pacifiste Inconnu » : Le stock a été dévasté. Chouf on ne connait pas que les deux son écoutés avant de venir.
C’est rock, ca bouge bien et l’orga a enlevé les chaises pour l’occasion. On se doutait bien que pour la Rue Ket’ il allait falloir y passer, mais c’était aussi nécessaire sur Chouf ! La fosse est pleine et commence à se dandiner sur les premiers titres. Magie noire, Êtres jetables, Des aveugles… La cuisine de sorcière est assez marquante, et précède un Ca va péter qui tombe bien dans notre contexte social ! Assez vite finalement (10 morceaux ?) il est l’heure de se quitter. Ce sera fait sur Mon masque de corbeau. C’était un très bon titre pour terminer, ca nous a terriblement fait penser aux têtes raides, et principalement à l’iditenté. On retrouve du champ lexical volatil, et cette énergie électrique qu’on adore !
Chouf a régalé et ca fait plaisir, à la façon de Radio Elvis l’année passée, il en reste pour montrer qu’un rock français est encore là, bien présent et à fond !
Petite pause clope… Il commence à faire chaud sous les tôles de la parole errante. Vite on y retourne, parce que quand même, on ne veut pas rater notre jeunesse, La Rue Ketanou. C’est une rue Ket’ amputée qui arrive sur scène, Olivier Leite est pris ailleurs nous dit-on. Mais des invités de marque sont appelés après l’intro, Les mots, pour compenser son absence. Une charmante jeune femme aux percus, et Karim Arab (notamment ancien guitariste de Mon côté Punk, et Padam).
Le concert démarre sur les chapeaux de roue avec Les Maisons, qui mettra d’entrée de jeu une folie dans le public, dont celui-ci ne se débarrassera jamais. Splendide titre magnifiquement interprété… Que dire de plus ? Sur Les hommes que j’aime, je pense à embrasser Tata qui est venu avec moi. Bon, finalement je ne le fais pas. Il y a un papy dans la fosse, vers les 70 ans, qui vend du rêve. Il semble chaud comme jamais et ca file la patate !
Le duo augmenté Ketanou enchaîne les tubes du trio d’origine. Allons voir, Mohammed, Almarita, Prenons la vie, Ma faute à toi… Les paris ne sont pas sur le thème « laquelle ils vont jouer ? » mais plutôt « Laquelle ne vont-ils pas jouer ?! ». Quelques titres de pur bonheur et JeHan arrive sur scène ! Il nous interprète un titre dont le texte a été rédigé pendant un atelier d’écriture d’Allain Leprest, avec Florent Vintrigner.
Les Tontons, La guitare sud américaine… tous les albums de toutes les époques y passent ! Mourad glisse une petite dédicace à la Compagnie Jolie Môme, en soutien de leur action forte du moment et de la répression qu’ils vivent plus qu’intensément : Les cigales ! Quel meilleur hommage possible ? C’était je crois le début des rappels…
Restant dans le thème, ils enchaînent avec Interdit. Les titres de rappel mêlent du vieux, du neuf, du « actuel » et même… De l’inédit ! Titre d’un futur album ? Il s’appellera C’était beau l’été et pourra vraisemblablement être entendu sur les tournées de l’été… A-t-on été les premiers à Montreuil à l’entendre ? Olivier risque de rager s’il l’apprend !
La conclusion de la semaine de festival sera l’oeuvre de La Rue Ketanou donc et s’intitule Tu parles trop. Lessivés, mais heureux comme les gosses qu’on ne voulait pas être en arrivant, les cordes vocales en charpie, on n’en revient pas d’avoir assisté à près d’une heure 45 de compil’ de hits. Un concert d’une haute intensité, repris en cœur par le public en permanence… Beaucoup de bonheur !
Trop occupés à chahuter sur Chouf et La Rue Ketanou, on en a un peu oublié les photos… Et puis merde les photos ! Pour les images, il fallait y être, nous, elles nous restent dans la tête !