Après un an d’absence, le Foreztival faisait son grand retour sur la commune de Trelins, dans la Loire. L’occasion pour le Musicodrome d’aller (re)découvrir ce festival à la programmation alléchante et au public bienveillant.
Le Musicodrome a participé au Foreztival 2018. Si tu avais été le Musicodrome, tu aurais participé au Foreztival 2018. Si tu avais été le Musicodrome, voilà ce que tu aurais fait.
Les oiseaux de tes mains se seraient envolés, puis auraient plané devant Groundation. L’adrénaline de tes pieds aurait sauté sans modération devant Kog & the Zongo Brigade. Tu aurais évacué tes cauchemars, apaisé tes peurs, espéré, esquissé un sourire devant Ayo. Tu aurais transpiré, perdu l’équilibre, fermé les yeux, réduit ton espace vital devant Biga*Ranx. Tu te serais demandé quels étaient tes souhaits et aspirations, tu aurais été surpris par l’harmonie et l’énergie devant Chinese Man. Tu aurais attendu, réfléchi, douté, réfléchi à nouveau, été rassuré, dansé comme si ta vie en dépendait, tu aurais été serré dans une caisse devant Romeo Elvis. Tu te serais révolté, tu aurais pris pour acquis, tu te serais perdu, tu te serais retrouvé, tu aurais accordé ta confiance devant Les Motivés. Tu te serais planqué devant Keny Arkana. Tu aurais fait des rituels chamaniques, tu aurais pris un coup à ton égo empli de virilité, tu aurais imaginé des réponses, tu aurais tenté un geste bienveillant devant BCUC. Tu aurais parcouru la Terre et les champs de roses, tu aurais dabé, dansé, sauté, crié, bougé les mains, ouvert les yeux, rebondi, tu aurais eu des accès de douce mélancolie devant Danakil. Tu aurais, à ton grand désespoir, raté OBF et Racoon. Tu serais rentré dans un jeu vidéo, tu aurais conceptualisé, tu aurais échangé, tu aurais valsé, tu n’aurais plus su sur quel pied danser, tu aurais plongé, tu aurais volé, tu serais monté, et resté, dans les nuages, tu aurais écouté la musique avec ton corps sur Hungry Five. Tu te serais répété jusqu’à être entendu sur Lumiñanas. Tu n’aurais pas lésiné sur les applaudissements, tu serais venu faire un tour à Lambë, tu te serais dit « c’est un Live Report à mettre, au conditionnel » devant Matmatah. Tu aurais changé d’identité, tu serais devenu personne, tu serais devenu tout le monde, tu n’aurais fait qu’un pour tous, tu aurais fait du Air Guitar Manouch devant La Caravane Passe. Tu aurais pu mettre du respect sur ton nom devant JeanJass et Caballero. Tu aurais étonnamment eu des accès romantico-solennels sur Jahneration. Tu aurais crié Grrra-tata-tamtam sur The Bloody Beetroots.Tu aurais tué à la chaleur à grand coups de rivière. Tu aurais oublié la nuit qui tombe d’un coup, petit à petit, sans que tu t’en rendes compte. Tu aurais eu dans ton esprit la guerre des tranchées à chaque pause pipi. Tu aurais eu envie de remonter le temps en écoutant les échos de certains moments résonner en toi. Tu aurais attendu la TartiFourme. Tu aurais mordu la poussière à pleines dents.
La Découverte :
Si la programmation de cette année accueillait des groupes (très) renommés, la découverte demeure toutefois très agréable. C’est le groupe Kog & the Zongo Brigade qui rafle la mise, avec une énergie incroyable, une très jolie complicité avec le public, et une envie de bouger, de sauter, de chanter, plus que contagieuse.
Le Coup de Cœur :
Comme pour toutes les catégories, il est subjectif et aura été difficile à décider. Pourtant, Roméo Elvis passe devant sur la ligne d’arrivée. Un show de haute voltige, une énergie dépensée sans compter, un public enflammé en deux chansons, tous les ingrédients étaient sur scène pour ravir les festivalier.e.s.
Le voyageur :
Comment passer à côté de La Caravane ? C’est plutôt cette Caravane qui Passe, et qui laisse des traces. Du western aux grands froids, en passant partout et surtout par nulle part, La Caravane Passe aura su nous faire voyager comme aucun autre groupe. Intimistes, ils ont été les seuls à faire monter le public sur scène. Vibrants, ils ont capté l’attention sans aucun moment de répit. Complices, ils nous ont initié au Air Guitar Manouche.
La Voix du Peuple :
Elle était attendue, elle n’a pas deçu. Keny Arkana dans toute sa splendeur, un show plein de rage et de rancoeur, plein d’image et de chaleur, plein de nuages et de bonheur. Ses mots percent, transpercent, restent, persistent, résonnent. Son naturel très naturel balance de la crédibilité, de la légitimité, de l’authenticité sur la scène qu’elle habite.
Le Multi-Médias :
Ils ont su allier le son à l’image, synchroniser les paroles et l’instrumental, être partout, dans tous les sens : C’est logiquement Chinese Man qui prend le podium. Accompagnés des rappeurs d’ASM et de YouthStar, ils ont proposé un show de grande envergure, pour notre plus grand plaisir.
Excellent 😀