Clan Edison « Clan Edison » (2011)

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Chronique Clan Edison "Clan Edison" (2011)

Ça y’est, septembre est bien là, et oui, de nouvelles galettes commencent déjà à approvisionner les bacs… Accordez moi un dernier instant avant de rentrer concrètement dans les grandes sorties de la rentrée pour vous présenter un groupe frais et rock’n’roll, Clan Edison. Méconnu à mes yeux il y a encore un mois, c’est notre photographe Photolive30 qui est à créditer de cette découverte. Rapide focus sur leur unique album éponyme auto-produit, sorti en 2011.

Clan Edison. Bof, ça me dit rien. Et pourtant, ce sont des voisins : les Clan Edison sont nîmois. Ah ? Oui, et ça aurait du me mettre la puce à l’oreille car ce sont aussi les anciens de La Mouise, pour ceux qui connaissent, groupe de rock qui a pas mal tourné dans la région Languedoc-Roussillon (et même bien au-delà).

Clan Edison, c’est avant tout un trio. Un trio corrosif qui allie l’anglais et le français au niveau des chants, le tout teinté d’un rock sombre. De Johnny Cash à Nick Cave  pour les voix ou de Jesus Lizard à 16 Horse Power pour le son, Clan Edison nous martèle le cerveau avec des riffs bien aiguisés. L’ouverture du 9 titres, Eternity, en dit long sur l’atmosphère de la galette : c’est cinglant, à la fois électrique et terriblement entêtant, avec la voix rauque du chanteur Sylvain Arnaux qui donnerait presque le tournis. Dans cette lourdeur perpétuelle, plusieurs tracks se payent ainsi une part belle du gâteau : après plusieurs compos plus calmes, on retrouve toute cette fougue un semblant maîtrisée sur Shadow Of Your Hand. Ca frôlerait même les mélodies blues par moment mais l’explosion n’est jamais bien loin. Un gros « fuck you » pour une effusion de guitares électriques sur des chemins tortueux, on croirait presque qu’Iggy Pop & The Stooges se referaient une santé !

Guère plus loin, au détour d’un corbeau menaçant, Clan Edison démontre que même sur ses compos en français, la profondeur reste abyssale : Oviertan est un condensé de fureur qui se répand de toute part, la bataille terminée, « je ne peux me cacher… », la douceur alterne avec la terreur pour ne finalement laisser que le chaos sur cette morne plaine.

Si vous pensez que Clan Edison a voulu se doter d’un côté stoner, écoutez donc la force d’un Brother & Sister : les guitares vous susurreraient presque à l’oreille, la batterie délivre les pulsations nécessaires à rendre une telle compo finalement très nerveuse… « brother, sister, i hate my life ! ». Si la violence et le rythme peuvent co-habiter, que dire de la chrysalide qui enveloppe Quatre Planches ou Que Nous Restera t-Il ?. Des vagues très Noir Déz à la sauce « Tostaky » (1992) aux puissances vocales de la ballade hypnotique de On The Line, personne ne sera contre pour se prendre une dernière tarte, de 13 minutes de sur-coût. L’autre paraphe ces 9 titres en apothéose : car pour un album constitué de seulement neuf pistes, il déroule durant 50 minutes de rang tout le potentiel d’un groupe qui réalise-là une petite pépite de rock brute.

Avec une maîtrise des genres (rock, blues, folk, country) et un chant écorché, voilà ce que vous retrouvez en écoutant Clan Edison. Seule ombre au tableau, vous ne les reverrez plus tourner puisque chacun a mis les voiles de son côté. Certains peuvent connaître, entre autre, un certain Harold Martinez ou Humming Bird. Ca vaut cependant le coup d’y jeter une oreille, vous verrez…

FICHE TECHNIQUE

Tracklist
1. Eternity
2. Quatre planches
3. On the line
4. Que nous restera t-il ?
5. Shadow in your hand
6. Preacher
7. Orvietan
8. Brother & sister
9. L’autre

Durée : 50 min
Album : 1er
Sortie : 2011
Genres : Rock / Blues / Folk

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