Festival Démon d’Or : un week-end aux anges ! (Poleymieux-au-Mont-d’Or, 69) 26/27.06

11 min de lecture

Cette 11ème édition fut parfaitement réussie tant dans la programmation, dans l’organisation que le soleil rayonnant. Récit d’un week-end festif avec de très belles surprises.

Vendredi 26 Juin, 17h. Le soleil rayonne sur les monts d’Or, en banlieue lyonnaise. Les premières voitures se garent sur le parking aménagé et les toiles de tente se hissent sur le terrain adapté. Les spots sous les sapins sont les plus prisés car le temps ne semble cette fois pas décidé à faire faux bond au festival (la soirée du samedi avait été annulée l’année dernière pour cause de violents orages). Dès nos premiers pas sur le site, on admire l’espace Chill Out à l’entrée du camping avec une jolie scénographie réalisée par le collectif Cirkadelik, devant le sound system.

20h. Le camping est bien rempli et l’ambiance déjà festive. Le goût de la bière (plus très) fraîche, l’odeur de l’herbe et le son des premières basses en fond éveillent déjà les sens. Chacun décortique la line-up du soir pour profiter pleinement des trois scènes et ne rien rater jusqu’à 5h du matin. L’éclectisme de la programmation permet de concocter une soirée riche et variée : pour nous, ce sera le rap d’Hippocampe Fou, la musique des Balkans de Shantel et le dubstep de Dirtyphonics. On avait dit variée !

22h. L’entrée sur le site des concerts se fait rapidement, premier symbole de l’excellente organisation du festival. On se délecte ensuite de la beauté de l’univers des Démon d’Or. Les sapins éclairés par des projecteurs au sol encerclent les trois grands chapiteaux : La Clairière, scène plutôt dub, à l’entrée ; la Plaine qui accueille les plus gros groupes au centre ; et la Tanière, davantage électro au fond. Pour couronner le tout, on peut même monter apprécier l’ambiance plus posée de la Cabane, nichée au milieu des sapins. Les toilettes, le bar et le snack sont faits de palettes et participent à l’harmonie du lieu. Alors, on échange nos euros contre des suppôts (1 suppôt = 1 bière 25cl = 3€, un des petits défauts du festival) et allons se désaltérer – avec peu d’attente une fois de plus – avant de partir faire un aquatrip dans l’univers céleste d’Hippocampe Fou

Festival Démon d'Or 2015

23h. La Tanière est bondée pour accueillir le rappeur français. Accompagné de Céo et de son DJ Deska, Hippocampe Fou déroule son show à merveille. Variant les styles, adaptant son look à chaque chanson, il nous emmène dans son univers magique avec ses classiques « Aquatrip » et « Le marchand de sable ». Son flow alambiqué et l’originalité de ses textes conquit les néophytes et ravit les connaisseurs. Il est fou cet Hippo !

Direction alors la Plaine, où Shantel et son Bucovina Club Orkestar ont déjà lancé les hostilités. Le chapiteau grouille de monde et l’artiste met le feu. Assez proche du style de Goran Bregovic (à l’affiche en 2014), Shantel parvient à faire adopter sa musique des Balkans à un public qui découvrait. Les trompettes et saxophones font danser les festivaliers dans la nuit lyonnaise et on a le sentiment que la fête pourrait être infinie. Shantel conclut ce moment de partage en invitant les premiers rangs sur scène. C’était loin d’être chiant (tel) !

04h. Après un passage par la Clairière pour apprécier le dub de Kanka et par la Cabane pour reposer les tympans, il est l’heure d’aller taper du pied sur une des principales têtes d’affiches du festival : Dirtyphonics. Car là, les tympans ne vont pas être ménagés. Le collectif qui mêle la Dubstep et la Drum&Bass envoie du bois. Alors même si ce n’est pas notre genre musical de prédilection, force est de constater la qualité et l’intensité de la prestation proposée. Un grand nombre de festivaliers sont venus pour admirer le duo et ça se sent : la Plaine est en surchauffe et Dirty continue d’envoyer. Les derniers coups de beat concluent la soirée en apothéose. Retour au camping pour un petit repos bien mérité, avant d’attaquer le samedi !

Festival Démon d'Or 2015

Samedi, 22h. Après une journée passée sous le soleil entre la scène Chill Out et la tente, on repart avec les batteries « rechargées » pour une nouvelle soirée de bon son. L’entrée est cette fois un peu plus longue et pour cause : le festival affiche complet ! Pour autant, l’organisation reste sans faute. Encore une fois, la programmation est des plus éclectiques : l’Afrobeat des Frères Smith, le dub de Dubmatix et Aba Shanti-I, le ragga de Biga*Ranx, le rap de Set&Match et Liqid & Tcheep et la surprise Alo Wala.

1h. Alors que Les Frères Smith nous ont fait danser sous le chapiteau La Plaine avec leur Afrobeat entraînant et énergique, on s’en va apprécier le dub d’Aba Shanti-I. L’anglais n’en est pas à son premier coup (de basses) et sa voix rappelle ses influences jamaïcaines. Et pour surfer sur la vague jamaïcaine, quoi de mieux que le ragga-dub de Biga*Ranx sous le chapiteau principal ? Devant une foule considérable, Gabi arrive comme en mars dernier au Transbordeur sur son tube « Ordinary Day ». Mais le show du MC français tourne encore plus qu’à l’accoutumée à un set électro, oubliant ses qualités strictes de chanteur. Sa voix et son flow sont moins appréciables et ses freestyles peu nombreux.

4h. Il nous reste encore un peu de force pour savourer les derniers artistes de la soirée. A la Clairière, Dubmatix nous fait vibrer un reggae-dub savoureux. Mais c’est du côté de la chanteuse de rap Shivani Ahlowalia que la belle surprise de la soirée viendra. En collaboration avec un des groupes pionniers du Tropical Bass, Copia Doble Systema, Alo Wala débarque devant un public assez réduit avec une énergie débordante et communicative. Avec son flow tonitruant et des instrus d’une diversité étonnante (avec une influence indienne notamment), Alo Wala nous emporte dans son monde coloré. Par ses danses et son sourire, elle invite tout le public à l’accompagner, faisant grossir les rangs de la foule. Le mapping est lui aussi enivrant. Pas de doute, on est tombé sous le charme de la belle Shivani. 

Festival Démon d'Or 2015

Les coups de cœur du week-end :

– L’organisation : des bénévoles souriants, un lieu magnifique, des toilettes propres, une attente très faible à l’entrée ou au bar : le festival a parfaitement réussi sa 11ème édition, aidé par un soleil rayonnant.

– Shantel et Bucovina Club Orkestar : Groupe inconnu pour beaucoup (nous compris), Shantel a su rassembler tous les publics pour offrir une magnifique fête et ravir tout le monde : on reviendra !

– Alo Wala : Avec un samedi plus décevant que le vendredi, on n’avait pas encore eu de vrais coups de cœur avant les derniers groupes de la soirée. Chose faite avec Alo Wala qui a transmis parfaitement son énergie. On est resté charmés.

La déception :

– Biga*Ranx : depuis notre découverte en live de l’artiste il y a 4 ans où sa voix et son flow rendaient admiratif, Biga a pris un tournant trop électro que l’on regrette. Sa prestation de samedi a dû plaire à beaucoup, mais pas au Musicodrome.

Sans le démon météorologique et avec une médaille d’or pour le staff, c’était décidément dément ces démon d’or.

Crédit Photo : Festival Démon d’or Page Facebook – Aishuu

Clem

Se réveiller tranquillement dans cette Concrete Jungle. Rouler à vélo en se disant que Demain c'est Loin. Prendre l'apéro à Chambacu et entendre gratter un peu de Guitare sud-américaine. Taper du pied sur Caldera. S'endormir à la belle étoile, laissant résonner le Groundation Chant. [Bob Marley | IAM | Aurita Castillo | La Rue Ketanou | Recondite | Groundation]

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