Bertrand Cantat, une croix et des idiots qui causent !

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Bertrand Cantat, le sujet clivant par excellence, de l’encre coule depuis 2003 et les événements que tout le monde connait, dont tout le monde s’est fait le juge. L’homme a payé sa peine, l’artiste aussi, l’homme continue de porter sa croix, l’artiste a du mal à pouvoir remonter sur scène, pour présenter à un public demandeur son dernier CD « Amor Fati » ! C’est la tribune du Musicodrome.

« J’ai très souvent pensé à toi / depuis ce matin de juillet / où je t’ai vu traîner ta croix / pendant que les idiots causaient / le chagrin joue avec les lois / et les lois jouent avec nos plaies / les salauds sont pas ceux qu’on croit / quand tout bascule à l’imparfait  » (H-F Thiéfaine, Télégramme 2003)

Bertrand Cantat - Amor Fati

Voilà des mois que le « cas Cantat » est de retour sur la scène médiatique, au grand ban d’un tribunal où les juges sont vous et moi, sont les milliers d’inconnus et d’anonymes qui se répandent sur les réseaux pour éviter d’assumer au plein jour leurs opinions. Et ceux qui jugent en plein jour le font sur les plateaux médiatiques, désormais grands chantres de la démocratie, gage d’une justice implacable, où 70 millions de juges peuvent répandre des idées dont tout le monde se fou. Les procès aujourd’hui sont médiatiques, à base de pétitions, de facebook et de réseaux d’infamies. On juge un homme qui a déjà été jugé, on veut condamner à nouveau un homme déjà condamné.

Qu’on s’insurge contre Cantat, qu’on pense aux proches de Marie Trintignant, qu’on refuse d’aller voir ses spectacles, qu’on souhaite le plus grand mal au chanteur, pas de souci, mais qu’on souhaite empêcher l’homme et l’artiste de vivre en paix, cela fait froid dans le dos et grincer les dents !

Alors Bertrand Cantat, suite à plusieurs déprogrammations des festivals estivaux, a décidé de ne pas se présenter sur la scène des festivals. Le choix se discute, il se comprend. Ce qui se comprend moins c’est la volonté de nombreuses collectivités peureuses et ingérentes de menacer de couper les subventions à qui programmerait le chanteur du plus grand groupe de rock français.

Au nom de quelle sacro-sainte loi les élus qui donnent les subventions ont-elles le droit d’effectuer cet odieux chantage ? Est-il un article de loi stipulant qu’un ancien taulard n’a plus le droit de remonter sur scène, même si c’est par milliers que les spectateurs vont le voir tous les soirs ?

Sans doute ne sont-ce là que des pourritures qui viennent l’acclamer d’avoir tué une femme, sans doute ne sont-ce là que des pro- « féminicides »….

Les mêmes programmateurs qui s’arrachaient Détroit il y a quelques années, déprogramment aujourd’hui Bertrand Cantat, qui joue désormais sous son nom, avec un nouvel album. Comme si un nom pouvait jeter le discrédit sur un artiste, tartuffe, quand tu nous tiens…
Honte à vous, festivals, salles, qui déprogrammez l’artiste, qui vendez votre programmation aux financiers et financeurs. Quant on voit le nom des festivals en question, on comprend, ils sont à mille lieux des festivals intègres et portant des convictions !

Alors bien sur prendre position contre les groupes féministes qui tentent de boycotter les concerts fait de vous un vieux misogyne rétrograde. C’est marrant, l’histoire se répète, dans un autre contexte, avec la fameuse affiche censurée de Damien Saez pour la sortie de son album « J’accuse ».

Décidément, c’est clair, aujourd’hui « Les féministes manquent de couilles ».

Merde, mon penchant réactionnaire revient au galop.

Alors laissez vivre un artiste qui a encore sans doute beaucoup à apporter à la chanson française, à la musique et au rock, comme en témoigne son dernier album. Et si vous vouez une haine indicible à Bertrand Cantat, faites un post qui n’intéressera que vous sur votre compte Facebook, pour lequel vous avez un faux nom, un pseudo, et de belles idées pour changer le monde !

Mais pendant ce temps, qu’on ne vous entende plus !

Tribune réalisée par Baptiste Souque

Bapt

La musique ou la mort?
On peut chercher des réponses à nos questions à travers différents miroirs de notre société, la musique demeure l'un d'eux.
La musique est un indicateur de la santé des temps qui courent.
Sa force à faire passer toutes les émotions et tous les rêves est indiscutable, et indispensable aujourd'hui !

4 Comments

  1. Merci de cet article. J’ai adoré.
    La citation de Thiefaine est tellement bien appropriée.
    Je ne parle même pas de la citation de Saez pour qualifier les féministes.
    Merci.

  2. Wouaww .. Merci , Merci infiniment
    Merci pour cet article qui est l’exact reflet de ma pensée
    super la citation de Thiephaine Et encore super celle de D .Saez ..
    Pas facile de défendre et soutenir Bertrant .. on en prend aussi plein la tête
    Un grand Merci .

  3. thiéfaine a eu le courage de défendre cantat qui a purgé sa peine quant aux propos odieux que les médias tiennent sur saez qu’ils se taisent il ne reconnaissent même pas le poète l’écorché vif qui est en lui il en pleure parfois dans ses chansons au lieu de nous bassiner avec les idiots de rapeurs vulgaires et grossiers pourquoi eux ne sont ils pas censurés c’est une honte vive saez qui est en train de sombrer comme renaud vive thiéfaine pour sa poésie son courage et son talent saez et thiéfaine sont les 2 meilleurs il n’y a pas mieux à mon humble avis

  4. La sanction judiciaire n’excuse rien et ne dédouane pas d’une sanction sociale. Cet assassin n’a pas a être pardonné dans le cœur des français parce que la justice a décidé d’une sanction que beaucoup trouvent bien trop légère. Non il n’a pas acquité sa dette morale. Le bannissement social qui en découle est logique et légitime et est de la responsabilité de la conscience individuelle et collective. c’est aussi une justice plus juste. Celle qui placera la victime avant son bourreau.

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