Shaka Ponk, ou comment justifier son explosion en 2011

11 min de lecture
Shaka Ponk

Shaka Ponk a survolé l’actu française en 2011 pour littéralement exploser aux yeux de tous. Cependant, attention à ne dévaler la pente !

UNE PERPETUELLE ASCENSION

Le Musicodrome a réellement pris le temps, cette année, de s’intéresser de plus près à Shaka Ponk. Il faut dire que depuis 2 ans, les retours à propos de leurs shows endiablés ont fini par nous mettre la puce à l’oreille. Les chroniques, très positives, de leurs deux premiers albums ne faisaient que confirmer que Shaka Ponk avait toutes les cartes en main pour réussir. Et une nouvelle fois, c’est par sa réputation qu’il s’est forgé sur scène que Shaka Ponk a fait son chemin…

Concrètement, Shaka Ponk, à ses débuts, n’y arrivait pas. Sur Paris, bouché. L’idée de s’expatrier en Allemagne a fini par germer et se concrétiser en 2004. Direction Berlin. Là-bas, c’est différent. Les membres du groupe tentent leur chance à fond, nouent des contacts avec des groupes sur le départ, et les gus décident de rencontrer les grands labels, avec leur singe Goz sous les bras. Peut-être qu’ils n’étaient pas pris au sérieux… Les mois passent, puis c’est finalement un des plus gros labels indés allemands qui fait signer les Shaka, Edel Music. Une poignée de dates s’enchaînent, puis le tournant s’amorce sur la tournée d’adieu d’un groupe célèbre en Allemagne, Such a Surge. A partir de là, les premiers cachets sont tombés, Shaka sort son premier EP « Hyppie Monkey », 5 titres en 2005. Peu de temps après, la première galette, « Loco Con Da Frenchy Talking » en 2006. Remarqués en Allemagne, les Shaka peuvent partir à l’assaut de la France.

De nouveau, il va falloir se montrer patients. Des dates, mais pas la cohue. Groupe coup de coeur découverte en Allemagne, des premières parties de concert de Korn ou encore de Mudvayne, ça finit toujours par aider.
Début 2009, la première radio française à diffuser les Shaka Ponk est Ouï FM, grâce à leur hit « How We Kill Stars ».

Lors de la sortie du deuxième album en 2009, « Bad Porn Movie Trax », l’effet trampoline est immédiat. Le mélange métal, punk et électro cartonne : les concerts se sont peaufinés, la mise en scène est décapante avec des shows réputés comme explosif. Le singe, Goz, est bel et bien devenu l’attraction du groupe. Frah, le chanteur, est initialement graphiste. Mêlant son, lumière et vidéo, le singe numérique représente une partie de l’identité du groupe. Suite à cette tournée endiablée, Shaka Ponk fait logiquement parti des nommés aux Victoires de la Musique 2010, dans la catégorie ‘Révélation Scène’ de l’année.

La machine infernale est en route…

BO DE LA PUB FANTA AVEC « HELL’O »

Car notre cerveau assimile bien les bandes sons associées aux publicités, Shaka Ponk a vu son premier single « Hell’O » (2006) associé à une publicité orangée de Fanta. Un beau coup de pouce promo !

L’EXPLOSION EN 2011 AVEC « THE GEEKS AND THE JERKIN’ SOCKS »

Fin 2010, les choses commencent à tourner. De retour au pays, les Shaka Ponk ont usé les routes en faisant une longue tournée de deux ans. Se sentant presque étrangers après ces années passées en Allemagne, Shaka Ponk a eu la mauvaise surprise de voir, qu’en France, la notoriété qu’ils avaient acquis du côté de Berlin différée. Rebelote les premières parties de concert et les Shaka n’hésitent pas à passer plusieurs fois dans de même région dans un laps de temps court. Et ça marche. Les programmations en festivals s’enchaînent, la nomination aux Victoires de la Musique, même sans trophée, aide. Nagui les programme également sur son émission, Taratata.
Après un court break de quelques mois, Shaka Ponk reprend son long périple au printemps dernier avec la sortie de « The Geeks and The Jerkin’ Socks ».

Entre explosion et cassure, il n’y a pourtant qu’un pas. Ce troisième album est celui de la discorde : l’euphorie dans laquelle est sortie ce nouvel opus est sans comparaison. Grosse promo, passage plus fréquent sur les ondes, des duos remarqués avec Bertrand Cantat de Noir Désir sur « Palabra Mi Amor » ou encore les agités de Beat Assaillant sur « Old School Rocka », Shaka Ponk a trouvé de nouveaux créneaux pour s’afficher, l’album se hisse jusqu’à la 17e place des charts français. Une ascension fulgurante !

Le son est toujours aussi massif et organique mais revêt une apparence beaucoup plus passe partout… Sur ce coup là, « The Geeks and The Jerkin’ Socks » est plutôt vu comme un album commercial que celui de la consécration par les fans de la première heure. « Let’s Bang » semble taillé pour les ondes, d’ailleurs, c’est celui que l’on entend le plus, et dérive plus vers la pop que les guitares saturées des deux premiers albums. « Sex Ball » ou « Shiza Radio » injecte de grosses doses dance floor dans le rock distillé par les Shaka Ponk et mise ainsi davantage sur l’intensité provoquée que sur la réelle envie de proposer, musicalement, un son plus précis.
Dire que Shaka Ponk est un groupe énorme sur scène mais que, sur ce troisième album, il se perd dans les méandres des recettes de rock à succès, ne serait pas un moindre mal.

Si ce « The Geeks and the Jerkin’ Socks » est nettement plus groovy que les précédents skeuds, Shaka Ponk espère-t-il conquérir un public résolument rock ? Peu probable. Jamais le groupe n’a eu la prétention de le faire, et au contraire, il suit son instinct et continue de marteler les salles où il passe. Cela faisait longtemps qu’en écoutant un simple album, une grosse envie de faire la fête envahisse vos esgourdes. Alors pourquoi se plaindre ? N’y a-t-il pas trop d’album où, dans son salon, ils perdent de leur saveur ? Si ce « The Geeks and The Jerkin’ Socks » est moins bon, il met toutefois une grosse patate pour la journée.

La condition majeure pour garder toute crédibilité est que sur scène, l’esprit reste fidèle… et ça l’est encore.

Clip « Let’s Bang » Shaka Ponk

UNE MACHINE A CONCERT

Si l’on se montre un peu méchant à propos de leur dernier album, vous allez vous demander pourquoi nous avons alors choisi Shaka Ponk comme groupe de l’année. Car avant tout « The Geeks and The Jerkin’ Socks », malgré les critiques, ne dérogera pas la règle, ce dernier est taillé pour le live. Les nouveaux amateurs du groupe comme les fans de la première heure continuent à retrouver leurs comptes dans la version 2011 du Shaka Ponk.

Des mises en scène carrées, une puissance nettement affirmée, l’effervescence se répand toujours à une allure fulgurante partout où ils passent. Rien qu’à voir leur show aux Arènes de Nîmes où, ces derniers devaient assurer le remplacement de Simple Plan en première partie de The Offspring. Face à un public peu connaisseur, la peur du vide aurait pu se faire ressentir. Que nenni ! Pour dire, beaucoup de personnes ayant découvert le groupe en sont devenus des adeptes, et quelques uns n’ont pas eu froid aux yeux en disant qu’ils avaient (presque) volé la vedette à Offspring ! Du rock suant au métal givré, les singes n’ont jamais lésiné sur les samples pour faire passer leurs idées, sans se prendre la tête.

Avec des shows autant visuels que sonores, Shaka Ponk s’est batti une réputation de rouleau compresseur sur scène où l’intensité est le maître mot de l’histoire. Quelque soit les périodes et les tendances, intenables, les Shaka Ponk

Live « French Touch Puta Madre » (8 min)

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Article précédent

GiT « Imagination » (2011)

Article suivant

« A soir, les Cowboys Fringants ont assuré le party ! » à la Halle Tony Garnier (Lyon, 69) 09.02

Dernières publications