Rencontre avec le Label Mektoub et Sahad and the Nataal Patchwork

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sahad and the Nataal Patchwork. Label Mektoub.2018 ©Rémi Lubin/Onepic

Parce que la vie est faite de rencontres, des rêves se réalisent. Aujourd’hui nous rencontrons le Label Mektoub et le groupe Sahad and the Naatal Patchwork. Une coopération métissée qui nous promet un avenir plein de succès. D’ailleurs la destinée c’est bien la traduction du mot Mektoub ?!

Le « Label Mektoub c’est qui, c’est quoi, c’est où ?

David : Le Label Mektoub a été créé en février 2014 par David Mayorgas et Sophie Pillet, qui après avoir été nomades à bord de leur Mercédès 508 (d’où le camion sur le logo et le nom Mektoub qui lui était attribué), se sont sédentarisés à Goudargues (30) afin d’accueillir leur premier enfant ! Nouvelle maison, nouvelles aventures et nouveaux rêves… Le premier rêve pour Label Mektoub fut de s’occuper du développement du groupe Ilhaam Project. Très vite, l’association a agrandi son catalogue avec Djamanawak et Ciadel, l’objectif étant d’accompagner ces artistes dans leur développement par le biais de conseils, promotion et surtout recherche de dates ! Très vite, le Label Mektoub a intégré la FEMAG (Fédération des Musiques Actuelles du Gard) et le RCA (Réseau de Coopération des Acteurs des musiques actuelles en Languedoc-Roussilon). Parallèlement, et après avoir vécu un an dans la vallée de la Cèze, nous nous sommes rendus compte que ce territoire était pauvre en offre culturelle.

Djamanawak. Finaliste du Before 2017 accompagné par Label Mektoub. ©Rémi Lubin/Onepic

C’est donc en aôut 2015 que nous avons lancé le premier festival de rue Les Goût d’Arts Gais à Goudargues et puis la première saison des spectacles jeune public, des cafés concerts, des bals trad’, des concerts de musiques actuelles, etc… Aujourd’hui, ce n’est pas moins d’une quarantaine de dates itinérantes d’octobre à août et sur une bonne dizaine de villages.

Aujourd’hui, vous accompagnez Sahad and the Nataal Patchwork. Où les avez vous rencontré ?

David : Je les ai rencontré à Rabat (Maroc) lors du salon Visa For Music ! Un salon des musiques d’Afrique et du Moyen Orient où avait été sélectionné Ilhaam Project un an auparavant. C’est donc au cours de l’édition 2016 que j’ai découvert cette dynamite venant tout droit de Dakar, et sincèrement j’ai pris une bonne grosse claque dans la gueule !. J’ai eu le coup de cœur avec un autre ami programmateur du ZIKZAC Festival et nous nous sommes dit qu’il fallait les faire venir en France absolument afin qu’ils jouent dans nos festivals.

Peux tu nous présenter le groupe Sahad and the Nataal Patchwork ?

David : Sahad, c’est la moisson en serer. Prononcé un peu différemment avec un « t » à la fin c’est la résurrection en wolof. C’est aussi le prénom du lead vocal de la formation musicale Sahad and the Nataal Patchwork. Le nom du groupe reflète diverses influences musicales, une errance, une voie d’éveil, un trait d’union entre plusieurs cultures. Ce groupe est en effet un carrefour culturel où se rencontrent des musiciens de différents horizons. Ensemble, ils s’inscrivent dans cette tradition de jeunes qui portent avec eux le nouveau souffle de la musique africaine. Leur musique se trouve à la croisée des chemins entre le blues malien, l’afrobeat, le rock et le jazz qui font naître une sonorité kaléidoscopique. Un style très recherché, une vibration qui transporte, fait bouger, et transcende le corps, car la langue universelle de leurs mélodies et et de leurs rythmes parle à nos âmes. Quant aux textes que Sahad chante en diverses langues, ils sont empreints de spiritualité, et insistent sur notre humanité. Nommé ainsi pour faire référence à la mixité qui se manifeste dans l’unité d’un tissu patchwork, Sahad and the Nataal Patchwork est à l’image d’un taxi-brousse qui parcourt le monde en quête de richesses issues de nos différences pour partager un message d’amour et de tolérance. D’ailleurs « Nataal Patchwork » signifie dans un certain sens le reflet de tout un univers, « nataal » signifiant portrait ou photographie en wolof.

Cela fait un an que vous travaillez ensemble, qu’avez vous déjà réalisé ?

David : Du coup, pour les faire venir jouer chez nous, je me suis improvisé tourneur et on a monté une petite tournée d’une dizaine de dates afin d’avoir la chance de les compter parmi nos artistes programmés sur notre saison estivale. C’est qu’ils viennent quand même de Dakar et qu’il y en a pour plus de 4000€ de billets d’avions (déjà)… Nous avons décidé ensemble de redonner une chance à leur premier album « Jiw » qui est sorti en avril 2017 à Dakar mais qui n’a pas trop été relayé dans la presse, faute de stratégie en amont. Label Mektoub a donc proposé de re-presser l’album pour la France et de trouver un distributeur (Inouïes Distribution), une attachée de presse (Frédérique Miguel), un éditeur (Absilone) et un réalisateur de clip vidéo (Hugo Voukassovitch).
Aujourd’hui, nous avons donc un nouveau clip Dipandaa qui est sorti le 4 avril 2018 afin d’avoir un bon support de communication pour notre attachée de presse qui a déjà généré des passages sur RFI Musique du monde, France Inter (l’Afrique en Solo), ou encore le journal télévisé de TV5 Monde Afrique, etc…

 

 

Quelles difficultés avez vous rencontrées et qu’en avez vous tiré ?

David : De notre côté pour l’instant, la plus grosse difficulté est financière car ce projet nécessite d’avoir les reins solides là-dessus, et pour être sincère notre structure est plutôt fragile mais on se débrouille comme on peut. Pour leur première tournée en France en été 2017, ça a été très difficile sur les transports notamment car il n’y avait pas assez de sous pour un minibus. Ils ont donc tout fait avec deux voitures et même parfois du co-voiturage. C’était assez sport pour eux. Aujourd’hui nous avons pu investir dans un minibus ce qui nous permettra d’alléger les coûts de la tournée et la fatigue des musiciens. Celui-ci nous permettra également de développer une activité complémentaire de mise à disposition du véhicule notamment pour les adhérents de la FEMAG.

Actuellement, quels sont vos projets ?

David : Le projet est en train de bénéficier d’une belle visibilité qui accompagne cette nouvelle tournée printanière d’une bonne vingtaine de dates cette fois-ci de fin avril à mi-juin, avec des passages en Hollande, Suisse, Allemagne, France et Espagne. L’objectif de cette tournée promotionnelle est de faire parler du groupe sur de nouveaux territoires en suivant la tournée avec ce que l’on appelle le Digital Marketing, ce qui permet d’augmenter la fan base. Et pour l’instant, il semblerait que ça fonctionne. Dans le Gard, 2 dates auront lieu le 26 mai pour la Fête du Pois Chiche à Montaren et le 7 juin à La Moba à Bagnols-sur-Cèze pour un concert gratuit mais important puisqu’on y réalisera une captation live afin d’obtenir un nouvel outil de démarchage avec une belle vidéo promotionnelle.

Quelles visions avez-vous pour l’avenir ?

David : Nous avons eu la chance de partir aux USA en mars pour le fameux festival SXSW à Austin au Texas et le groupe n’est pas passé inaperçu… De plus, lors du Visa For Music 2016, le programmateur du WOMAD au Chili a également eu un coup de cœur. Nous sommes donc en train de projeter de partir en Amérique du Nord et Amérique du Sud de fin janvier à mi-février 2019 !
Par-ailleurs, nous allons postuler pour devenir la Découverte RFI 2018 ce qui serait idéal dans le développement  du groupe sur le marché africain. Bien qu’ils soient connus au Sénégal, l’Afrique est le plus grand continent et la priorité du groupe est de se développer là-bas. Il y a donc du pain sur la planche ! Pour revenir en Europe, nous projetons une période de Tournée à l’automne et une pour les festivals d’été 2019.

 

Interview et crédits photos Rémi Lubin/Onepic

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