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L’année 2020 a beau ressembler à un long hiver sans fin, la production musicale continue à exister et à vivre malgré tout. Une pépite électro-pop est ainsi arrivée aux oreilles du Musicodrome en ce nouveau mois de confinement. Intitulé « Marée haute », le premier EP de Blanche nous a séduit. Nous avons donc voulu savoir qui se cachait derrière ce duo.
Année 2020 oblige, c’est par visio que nous avons virtuellement rencontré Yoann Le Mat et Benjamin Josselin, les membres du duo Blanche. Ils sont deux mais originellement trois. Car Blanche est issu du groupe électro rock We are President composé de Benjamin et Frédéric. Yoann les rejoint il y a près de 8 ans. Le projet évolue au fil des années puis Frédéric s’en va, laissant la place à Blanche il y a trois ans.
Ce premier EP, « Marée haute », arrive après un premier titre accrocheur, Hôtel Bellevue sorti il y a trois ans. Dans le groupe, Yoann s’occupe des compositions, du chant, des machines, des synthés et partage les chœurs avec Benjamin qui joue les parties de guitare. Au niveau des influences, elles sont variées même si Yoann nous confie qu’on peut citer Alex Gopher et beaucoup de french touch (Etienne de Crecy, Philippe Zdar) pour les principaux. Nous y entendons aussi Kavinsky ou French79 pour le plus récent. En tout cas, l’électro est bien présente dans l’ADN du groupe. Yoann nous explique qu’il cherchait « à retrouver le côté punchy de la techno tout en conservant un côté très aérien. L’idée générale était de donner une image cinématographique aux morceaux, tout en cherchant à raconter une histoire ».
Et puis il y a le choix du français, démarche pas si courante que ça dans l’électro même si la pop est de plus en plus assumée dans cette langue. A ce propos, Yoann précise qu’au départ, les morceaux étaient en anglais. « Mais en définitive les morceaux prennent un autre sens, une autre profondeur quand ils sont chantés en français. En revanche, j’ai du en écrire plus et faire beaucoup plus de tri ». La voix est d’ailleurs utilisée au même titre que les autres instruments et beaucoup d’effets lui sont appliquées.
Yoann et Benjamin nous ont ensuite raconté la gestation de l’album dont l’enregistrement s’est terminé en décembre 2019. A l’époque, ils cherchaient à y intégrer une reprise qui viendrait s’insérer au milieu de ce dernier. Ils avaient été conquis par la reprise de la Dolce Vita de Christophe par Sébastien Tellier et ont décidé de proposer leur version qui correspondait bien à la couleur de leur projet. Un choix qui s’est fait bien avant que la santé de Christophe se détériore et qui peut apparaitre comme un hommage aujourd’hui.
Le mixage s’est quant a lui déroulé pendant le confinement, sans présence en studio ce qui change des habitudes mais qui a permis à Yoann de venir proposer de nouvelles choses et à Blanche de prendre plus de recul sur l’album qui se construisait. La production de l’album a donc pris plusieurs mois et une grosse fête de sortie devait venir clore cette séquence le 27 novembre. Mais Covid oblige, pas de bamboche et beaucoup de frustration pour les musiciens et pour le label. Yoann et Benjamin insistent sur le fait que leur envie de scène est bien là et que les conditions actuelles sont très dures à vivre même si, comme beaucoup d’artistes, ils se sont « réinventés » et ont proposé des lives sur les réseaux sociaux.
« Et une autre difficulté est de trouver un tourneur par les temps qui courent, encore plus dans une période aussi incertaine où on risque de se trouver face à un véritable embouteillage de concerts dans les mois qui viennent » nous confie Benjamin. Pourtant, pas question pour eux de baisser les bras, « ça nous laisse le temps de travailler sur de nouveaux morceaux et pourquoi pas de sortir un nouvel EP d’ici la reprise de la vie ‘normale' » ajoute Yoann.
Nous leur souhaitons de pouvoir vite remonter sur scène et défendre cet excellent album que nous vous invitons à découvrir ici.
Ils seront également en session live dans l’émission Basic le 22 décembre.
Un grand merci à Yoann et Benjamin pour leur disponibilité.