Raspigaous et Guimbal, « qui sort du troquet doit rester à quai » – Bagnols-sur-Cèze (18.10.2013

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Vendredi soir, les bonnes ondes de Guimbal et Raspigaous étaient présentes à Bagnols-sur-Cèze. Entre le voyage auquel nous initie Guimbal et un aller simple pour Marseille avec les Raspi, il suffisait de larguer les amarres et de se laisser aller.

« Un bateau est une beauté et un mystère quelque soit l’endroit où on le voit » (H. B. Stowe)

La salle multiculturelle de Bagnols qui accueille régulièrement des concerts, était le lieu choisi par les Zigotos et l’équipe des Passagers du Zinc pour ce rendez-vous sous le signe de didgeridoo et de reggae. Guimbal ne s’est pas fait attendre. Ni une, ni deux, il a tenu la barre et nous a emmené avec lui. Découvert à l’occasion du festival de la Meuh Folle, le one-man band était plus calé et quel plaisir de le retrouver. Toujours armé de son didgeridoo, de son harmonica, de sa lapstyle ou de ses guitares, d’une cymbale et d’une boite à rythme au pied, il arrive à pousser les limites de ses instruments et à leur donner une autre dimension. A coup de beatbox dans le didgeridoo, et de multiplication instrumentale, c’est à se demander comment il est possible de désynchroniser son souffle et ses membres à ce point.

Cet homme aux multiples instruments touche par la gentillesse et l’insouciance qu’il dégage. Les voyages incitent au partage et à l’harmonie, et Guimbal est bien un enfant de ses aventures. D’ailleurs, pendant son set, il rappelle qu’il est « ravi d’être ici » et que l’on est « ensemble ». Un endroit, un moment, du partage. Il continuera ensuite avec une chanson en français et sa sincérité transperce la musique où « le souffle du temps est un cadeau ». Tantôt apaisante, tantôt transcendante, la musique de Guimbal nous envole et les sourires éclairent les visages de chacun.

Pourtant, un bémol viendra entacher cette première partie : sur son dernier titre, Trobador, les larsens se feront de plus en plus pénibles et annonceront les prémisses d’une mauvaise qualité de son pour la suite.

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« Plus tu vieillis, plus le vent est fort, et en plus il est toujours de face » (d’après Nicklaus)

Et plus la quantité d’énergie qu’il faut fournir est importante. C’est avec une formation exclusivement masculine que Raspigaous est monté sur scène. « Chaud et content de voir qu’après tout ce temps, vous êtes toujours là, Bagnols », Lionel Achenza et ses musiciens étaient venus pour faire la fête. C’est avec 7 milliards et des poussières du dernier Maxi « Haut et Fort » que les cuivres se sont chauffés. La fourmilière de Bagnols s’est alors rapprochée de la scène pour écouter le capitaine et en « a profité pour faire une fête ». Flash back, retour en 2005, avec Top classe. Les reggaemen nous rappellent que rien ne sert d’être superficiel et à Bagnols, on semble être bien d’accord avec ça. La société n’a jamais cessé de les inspirer, et c’est avec une critique sur les téléphones portables (Insupportable) que les Raspigaous feront culpabiliser les supporters de l’OM qui tentent de s’informer du match contre les niçois sur leur smartphone. Les choeurs, habituellement féminins, se font remarquer sur cette chanson. Le trompettiste et le bassiste poussent leurs voix dans les aigus et ça en devient presque ridicule.

Les marseillais reviennent sur des choses plus sérieuses avec Chars et soldats. Les fans sont là, chantent à tue-tête et dénoncent avec Lionel et ses musiciens la guerre. En venant à un concert de Raspigaous, il y a des incontournables qu’on souhaite entendre. C’est donc avec un medley de Fumo, de Vitrolles rebaptisée pour l’occasion ‘Brignolles’ et de Marre de travailler que le groupe à continuer à mettre le feu. Un goût de trop peu restera et persistera, on aurait aimé chanter et danser sur la totalité des couplets de ces chansons.

On continue avec Zappe qui sort du premier album. Comme le disait Regg’lyss, le reggae n’est pas mort, il bouge encore le petit doigt, même si c’est pour changer de chaîne sur le câble. Et pour continuer à sauter rien de tel que Roule un pet’. Les 350 personnes présentes boulèguent et C’est la femme qui viendra apporter un peu de repos. Cette éloge est bien ironique face à l’absence des voix féminines, même si c’est « elles qui dirigent la terre ». Skartapuce, sur un air de salsa est là pour faire la transition sur un rythme plus effréné avec S’échapper. Un clin d’oeil au voyage de Guimbal ? Le très attendu Au panier arrive enfin, au bout d’une heure de concert. Le côté marseillais de chacun fini par s’exprimer et le quartier phocéen prend subitement vie à Bagnols.

S’en suivra une reprise de Miserlou et une séquence festive de cuivres avant d’arriver à la fin du concert. Dommage que des larsens ont parfois rendu fou les spectateurs mais nul doute que chacun sera rentré content d’avoir pu écouter les Raspigaous après 6 ans d’arrêt.

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Crédits photos : Jojo

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