« C’est mieux quand je suis tout seul », Nicolas Jules Trio au Bijou (Toulouse, 31) 02.02

5 min de lecture

Pour sa 3ème soirée Détours de chant, le Musicodrome était jeudi soir au bistrot toulousain Le Bijou situé en rive gauche, pour découvrir, regarder, écouter, se délecter, du spectacle de Nicolas Jules Trio. Pas forcément très connu dans nos rangs, Nicolas Jules existe cependant depuis un moment, et fait partie de cette caste difficilement « classifiable » avec qui on pourrait rajouter des Imbert Imbert, Strange Enquête, ou encore les québecois de Benoit Paradis Trio… Entre folie, musique et textes, le trio sur scène, nous aura fait passer un excellent moment. Comme souvent au Bijou.

A 21h30, la chaleureuse salle du Bijou est pleine, il ne reste que quelques éparses chaises sans spectateur. Le gérant de la salle fait un petit discours d’introduction pour présenter brièvement le spectacle à suivre, leur volonté ancienne de les faire venir, mais aussi les autres concerts à venir au Bijou et à Détours de chant. Sans oublier de demander aux personnes de bien vouloir éteindre leur téléphone mobile. Sans pollution visuelle, et sonore, on profite quand même mieux d’un concert.

Puis Nicolas Jules arrive sur scène, seul. Pantalon noir, cheveux en pétard et chemise blanche, d’un air calme, voir blasé, nous dévisage pendant une minute interminable, et il nous explique que son orchestre est en train de finir la bouteille de pinard offerte dans les loges. Du coup, et bien du coup, il nous parle, nous parle, puis « vous vous rendez compte que je meuble là ? ». Et le chanteur du soir se résigne à nous faire une chanson tout seul, « vous vous rendrez compte que c’est mieux quand je suis tout seul ! ».

Puis son orchestre, ses deux acolytes, font leur entrée sur scène. Roland Bourbon, à la batterie, bordelais, petit, râblé, plus de poils sur le torse que sur le cailloux, un short et un gilet dévoilant sa musculature impressionnante. Et Clément Petit, au violoncelle, qui tient plus du sanglier que de l’humain, dixit Nicolas Jules. Les présentations sont faites. Commence alors un voyage entre humour, amour, fou-rire, et musique.

Les chansons de Nicolas Jules Trio, ne sont pas forcément chantées, la voix est grave, et elles sont terriblement bien habillées par les instruments les accompagnant. Un violoncelle qui voltige, une batterie qui explore de nombreuses sonorités… Le thème est souvent celui de l’amour comme le chanteur l’avoue. On aura retenu beaucoup de bons titres joués comme Papier Bleue, ou encore l’excellente Celui qui n’a rien, mais aussi une belle entente sur scène, bien que l’apparence se voulait froide, elle était le jeu des personnages.

Les morceaux sont calmes, de la « ballade » à l’image de Petite Pluie, aux sonorités plus rock comme Oint, ou encore sans aucun instrument avec Mardi Gras qui convie les deux musiciens au micro. Nicolas Jules nous réinterprétera aussi à sa manière Les Moutons de Panurges de Brassens, où l’on ne peut reconnaitre que les paroles !

Les 3 compères joueront pour notre plus grand plaisir la carte de l’humour entre chaque chanson, un humour bien pesé, stoïque, et sérieux ! Comme sur Baleine RougeNicolas Jules avouera tenir « son titre préféré, sur lequel il s’est arraché, notamment le refrain » devant les moues dubitatives de Clément et Roland.

Bref, la salle se lève pour les remercier, le concert était super, comme souvent au Bijou. Nicolas Jules Trio, on connaissait, un peu mais pas trop, et on vous le conseille vraiment en concert. Musical, drôle, bien écrit, fou, un vrai spectacle en somme !

Crédits photos : Francis Vernhet

Jack'

Jardins partout, musique tout le temps.
"Une société normalisée est à la fois répressive et rationnelle, mais la rationalité la rend plus normalisée et plus répressive. Dans cette perspective, rationalité, répression, normalisation, seraient indissociable" J.Dreyfus.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Article précédent

Rover et Mummy’s Gone à Paloma (Nîmes, 30) 27.01

Article suivant

« Humain », c’est joli après tout ! Loïc Lantoine (Toulouse, 31) 04.2

Dernières publications