Rover et Mummy’s Gone à Paloma (Nîmes, 30) 27.01

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Ce vendredi, Paloma accueillait Rover, après le report du concert du 2 décembre suite à une fracture à la jambe. Quelle déception en entrant de voir la salle en configuration assise … pour un concert rock !

Un concert « petit bras » en perspective ? Pas sûr ! Mummy’s gone ouvrait pour un set court mais intense. Le duo composé notamment de l’ex leader de feu 10 Rue d’la Madeleine, jouait à domicile ce soir. Les Mummy’s Gone livrent un set sincère et brut, sans enrobage. En cette semaine glaciale, les nîmois ramènent de la chaleur dans l’entre Paloma. Parfois planante, souvent rocailleuse, la voix du chanteur nous emporte dans les montagnes de l’État de Washington. Cette première partie synthétisant blues, grunge et folk, constitue une belle surprise.

Rover, en convalescence suite à sa fracture à la jambe, prenait ses quartiers ce vendredi à Paloma. Revenu aux sources en 2011 suite à son expulsion du Liban, il avait dû tirer un trait sur son groupe de rock à Beyrouth, créé avec son frère. Isolé, déraciné, il est contraint à son retour, en Bretagne, de s’occuper de chaque instrument. De cette expérience, Rover nous livre deux opus où il est omniprésent dans la réalisation. De New York en passant par la Syrie, la Jordanie, le Liban, ce globe-trotter qui a vu le monde, nous emporte dans un tourbillon intérieur. Rover réussit la performance de faire fusionner une voix allant du timbre du crooner qui râpe, jusqu’à celui cristallin d’un enfant de chœur, le tout dans un songwriting romantique et introspectif. Timothée Rénier, alias Rover semble avoir laissé un rêve derrière lui, mais a trouvé, ici un public.

En ce début de week-end, quel dommage d’avoir sorti les gradins, d’avoir assis le public. Malgré tout, une cinquantaine de courageux se dresse debout face à la scène. Le colosse entre, canne à la main et attelle au genou, boitillant comme un rugbyman en fin de match.

Dès les premières notes se dégage à la fois un sentiment de puissance et de maîtrise. Le chanteur est diminué physiquement mais certainement pas vocalement ! Sur Call my name Rover laisse s’échapper toute sa mélancolie. La salle conquise après quelques « jokes », commence à s’emballer sérieusement pour le gentil géant qui poursuit son Songwriting folk électrique avec Remember. Suit Aqualast single ténébreux dans lequel il alterne entre une voix tantôt cristalline tantôt rocailleuse en quelques secondes ! Un pur bonheur !

La carcasse solidement ancrée sur le tabouret, il enchaîne avec le sombre et profond How Can You Dance. On ne peut s’empêcher de penser à Interpol, déjà passé par Paloma en 2015. Après quelques anecdotes sur la Bretagne, Rover enchaîne avec le titre Trugar (« Bonheur » en Breton) tout en sobriété.

Les influences ressenties sont nombreuses mais la ressemblance avec Bowie sur Some needs est criante ! Sur Champagne, l’artiste va de son petit solo à l’harmonica. Tonight, dans un rythme bien plus rapide que sur l’album, conclut le tout dans une ambiance électro rock. Timothée Régnier abusant des aigus, pour notre plus grand plaisir ! La salle se lève, une tornade électrique s’abat alors sur Paloma.

Le rappel, inclut Let it glow, un délice mystique et envoûtant. Enfin, Rover enfonce le clou, lunettes « aviator » solidement fixées sur le visage, par le « dark » Innherum.

On ressort complètement conquis et envoûté de ce concert. Rendez-vous à Tinals, pour Granddaddy, le groupe Californien alter ego musical de Rover.

Set list : Along – Queen – Call my name – Remember – Aqualast – How Can You Dance – Trugar – Some Needs – Odessey – Silence – Champagne – Full of grace – In the end – Tonight – Lou – Let it glow – Innerhum.

Crédits photos : Peter / 3.13 (photos de Rover en attente de validation)

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