Un Jardin Sonore tout en contrastes (Vitrolles, 13) 23.07

7 min de lecture

En ce mois de juillet, nous voilà partis en mode « picorage » avec la dégustation de quelques soirées choisies dans les excellents festivals de notre grand Sud. Après les bords de l’étang de Thau, nous filons retrouver la Provence et son Jardin Sonore qui nous propose une nouvelle fois une programmation riche et variée.

On ne va pas se mentir, débarquer à Vitrolles (13) ne donne jamais l’impression d’arriver dans un écrin de la Provence. C’est donc toute la force du Jardin Sonore, festival lancé en 2018, de nous faire déambuler dans le magnifique domaine de Fontblanche. L’atteindre reste une autre paire de manches car l’espace dédié au parking que nous avions utilisé en 2019 s’est transformé en scène ce qui nous a obligé à trouver une place dans les quartiers alentours. Pour être francs, nous n’avions pas bien regardé la possibilité des navettes proposées cette année depuis le grand parking d’un centre commercial.

Nous démarrons la soirée avec Maxwell Farrington & le Super Homard que nous avons plaisir à retrouver après son concert mémorable au Rockstore en mars dernier. La facétieux australien installé en Bretagne nous offre quelques blagues carambar entre deux chansons comme à son habitude. Habillé d’un short troué aux couleurs de l’OM, Maxwell assume son drôle de style de crooner punk à la voix de velours. Il se prend parfois même pour une ballerine, nous offrant de très beaux entrechats devant un Christophe Vaillant toujours très concentré. Déroulant les titres de leur excellent album « Once« , le Super Homard assure le show même si la fosse se vide inexorablement avec l’approche de la grande star de la soirée sur l’autre scène.

La foule ne s’est en effet pas faite prier pour aller se coller devant la grande scène sur laquelle s’annonce le grand Jeff Beck. Le guitariste de près de 80 ans commence déjà par nous contrarier en interdisant tous les photographes professionnels pendant le concert, ces derniers étant contraints d’enfermer leurs boitiers pendant toute la durée du show. Et tout ça pendant que des centaines de personnes dégaineront leur téléphone. Bref… Accompagné de l’excellente bassiste Rhonda Smith, le guitariste virtuose enchaine les morceaux de son rock instrumental puissant et inventif. Mais vers le milieu du show, voilà que s’avance sur scène la silhouette de la super star hollywoodienne Johnny Depp dont il est devenu pote. On avait en effet croisé quelques Jack Sparrow dans le public et des cris aigus se sont fait entendre dès l’entrée en scène de l’ancien bellâtre (ambiance 21 Jump street). Que retenir de ce concert ? Pas grand chose tant le show est parasité par la présence de Depp qui se sent obligé de crier Jeff Beck ! Jeff Beck ! quand les groupies crient Johnny Depp ! Johnny Depp !. Pour les photos, reportez-vous sur les réseaux sociaux, les téléphones portables étant les seuls médias autorisés sur ce concert…

Nous retournons ensuite sur la petite scène avec Bandit Bandit. Le duo, qui n’a pas chômé cet été, déploie toujours autant d’intensité sur scène. Que ce soit du côté de Maëva et Hugo ou de leurs compères Ari (guitare/basse) ou Anthony (batterie), la puissance du rock suinte au travers de tous leurs pores en totale communion avec le public. Arborant fièrement le sigle « more women on stage » Maëva se donne toujours plus à chaque concert. Les titres de leurs deux EP sont joués à toute vitesse et on kiffe toujours autant sur des titres tels que Maux ou Tachychardie. On attend désormais leur premier album avec impatience.

Cette dernière soirée du festival Jardin Sonore se termine avec un groupe star des années 80, Toto, qui assure le spectacle en reprenant ses plus grands hits. Joseph Williams, actuel chanteur du groupe qui a plus de 40 ans d’existence, expliquera pendant le show pourquoi Toto tourne encore : « pour garder notre musique vivante. Nous avons perdu tellement de frères. Nous ferons ça jusqu’à la fin de nos jours ». Sur scène, seul Steve Lukather est issu de la formation originale qui a déjà perdu les deux frères Porcaro.

En définitive nous avons une fois de plus passé une excellente soirée au domaine de Fontblanche entre têtes d’affiches et groupes en devenir avec une programmation bien équilibrée. Nous n’avons par contre toujours pas compris pourquoi la consigne n’était pas récupérable sur les verres (à corriger) et restons toujours autant dubitatifs sur l’obligation d’enfermer nos appareils photos à double tour pendant le concert de Jeff Beck. A ce propos nous vous invitons à parcourir cet article qui traite du ras-le-bol des photo-journalistes.

Crédits photos : Olivier Scher

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Article précédent

Svinkels « Rechute »

Article suivant

Paloma : 10 ans et trop de gens ! (Nîmes, 30) 09.09

Dernières publications