Volo, un bon détours de chant à la Brique Rouge ! (Toulouse, 31) 31.01

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Après l’excellente soirée de dimanche dernier, le Musicodrome s’est rendu à une soirée particulièrement attendue mardi soir. Dans le cadre du festival Détours de Chant, Volo venait interpréter son dernier album, et les autres, à la MJC de la Brique Rouge d’Empalot. Une soirée belle, rigolote, sensée, sans prétention, comme savent le faire si bien les frères Volovitch. 

En retard, voilà comment nous avons commencé la soirée. Passer du Mirail et de la Rive Gauche et Ampalot en Rive droite de la Garonne, c’est chose aisée en vélo. Quand il roule. En métro, c’est un peu plus long. Quoi qu’il en soit, on nous a fait rentrer au milieu de la représentation de la première partie. Un duo piano-guitare, Nono et Inès, l’un à la guitare, l’une au piano.

Un piano sautillant, et une guitare plus hésitante. Cela dit, l’entrée en matière est sympa, et de ce qu l’on a pu comprendre, il s’agissait de locaux. « Spécial dédicace au quartier d’Empalot ! ». Ils nous auront proposé un peu moins d’une dizaine de chants, chantés en français, parlant de la vie courante, de la musique… Il nous a juste semblé dommage l’omniprésence de bruitage vocal entre les paroles qui ne laissait pas trop retomber les mots, ou était-ce pour combler un manque ? En revanche, le moment était sympathique pour ce jeune duo.

Volo arrive sur scène aux alentours de 22h. Les deux frangins, accompagnés d’un guitariste supplémentaire à l’électrique, ou la folk, Hugo Barbet. L’estrade est remplie, le public assis trépigne d’impatience, et quand les trois compères arrivent les premiers applaudissements se font entendre. Les personnes ont l’air de connaître ce que proposent les frangins, d’autres viennent parce qu’ils représentent aussi les légendaires Wriggles, et ont entend même dans les discussions qu’ils ont déjà laissé un bon souvenir à Toulouse lors de leur passage au Bijou en juin 2016.

La première chanson démarre tambour battant, douce et brut de décoffrage, C’est pas tout ça. Puis Volo nous proposera un riche mélange de titres de leurs anciens albums et l’intégralité de leur dernier album « Chanson Française », entre tendre parole qui décrit le quotidien, les périodes d’une vie, et autres morceaux on ne peut plus explicites sur le regard qu’ils portent sur la société. Toujours avec bienveillance, et pertinence.

Le tout assaisonné d’un humour détaché qui fait mouche dans le public. Volo, en concert, c’est aussi une harmonie sur la place de chacun sur scène. Une alternance binaire dans le déroulement des chansons entre Fred, et Olivier. Ainsi qu’une place centrale légèrement reculée pour Hugo, qui accompagne parfaitement les ballades et rythmiques des guitares sèches Volovitch. Très justement les frères se mettront de côté quand ses doigts s’agiteront sur la folk, ou l’électrique, pour de superbes solos.

Dans les anciennes de Volo on retrouvera T’es Belle, qui décrit bien le regard passionnel que l’on peut avoir étant amoureux. Syndrome, Dimanche, et d’autres qui nous auront non seulement amusées, mais que l’on aura apprécié pour les messages sous-jacents : Aucun doute, parce qu’on a tous un pote de droite avec qui on est pas d’accord sur les notions de vivre-ensemble, Interprétation et l’excellent regard porté sur la violence verbale et physique du quotidien entre congénères… On espère également qu’il n’y avait pas de patrons ou actionnaires dans la salle, parce que Volo est plutôt de gauche (et Le Medef nous a confirmé ça). Cette dernière est ironique, acerbe, à la fois légère et lourde de sens.

Frédérique nous expliquera aussi qu’ils ont reçu le conseil de certaines personnes pour qu’il communique plus avec le public entre les chansons, bien que leurs chansons suffisent à cela, le jeu est joué et il nous explique d’où vient 17 ans. Puis Olivier, Hier.

Le dernier album est entièrement parcouru, Tabarnak, La Crise, Petit Tête, Un gars honnête, A mon cou, Chanson française pour nous mettre à l’aise… Au cas où pour nous parler des inquiétudes naissantes en rapport au fait que l’on a qu’une seule planète limitée et ce que l’on laisse actuellement pour la suite. Dans le registre des paroles qui donnent à réfléchir, J’hésite est également mis sur le plateau. Et que dire de l’ironie de Tout est normal ?, rythmée, qui appelle aussi à une prise de conscience.

« Tout est normal les pauvres s’appauvrissent / le cac40 progresse / ça va pas si mal / si les riches s’enrichissent / et si Dassault, Bolloré et Pinault / sont aussi des hommes de presses »

Puis le trio terminera avec un rappel, J’ai r’trouvé, avant de voir la salle, nous compris, se lever pour les applaudir et les remercier pour cette belle soirée. On serait bien resté un peu plus, sachant que Frédérique tenait une table de discussion sur les équations mathématiques et, Olivier, une sur des choses pas mathématiques. Mais le métro de Toulouse nous a rappelé son dernier passage, on s’est jeté dans sa gueule pour s’en retourner.

Un groupe à écouter, et à aller voir en concert. Merci à eux, et à Détours de Chant ! Prochaine étape, Nicolas Jules Trio au Bijou…

Jack'

Jardins partout, musique tout le temps.
"Une société normalisée est à la fois répressive et rationnelle, mais la rationalité la rend plus normalisée et plus répressive. Dans cette perspective, rationalité, répression, normalisation, seraient indissociable" J.Dreyfus.

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