Histoire de se diriger tranquillement vers le week-end avec de nouvelles sonorités plein la tête, Le Musicodrome vous propose une petite envolée dub avec deux chroniques express d’EP. La première mettra à l’honneur le groupe éphémère Bass Trooperz tandis que la seconde sera ciblée sur le tout nouveau Michael Exodus. Deux sorties estampillées ODG Prod par l’intermédiaire de son netlabel.
Bass Trooperz (Mahom meets Ashkabad) « Bass Trooperz » (2016) -DUB-
Groupe éphémère, Bass Trooperz voit le jour avec les acolytes d’Ashkabad et de Mahom. Les deux groupes, partis ensemble à l’assaut des planches brûlantes de l’été 2015, ont donc décidé de prolonger le plaisir sur galette en sortant un EP éponyme. Même s’il est assez court (seulement 4 tracks), on sent bien toute la puissance des deux crew réunis. Grand amateur de dub et agitateur sonore, Bass Trooperz est donc parti à la conquête des sonos en véritable artificier du genre, ne se contentant nullement de se reposer sur leurs acquis. Les actualités de Mahom et Ashkabad séparément nous rappellent que ces groupes-là ont besoin de liberté dans leur création et pas seulement pour composer : Bass Trooperz facilite le métissage et les deux univers des groupes se rencontrent dans une symbiose parfaite. Le titre d’ouverture, Politicians rule, est une véritable bombe et c’est Mahom qui prend les commandes. Dompté par un dub steppa taillé pour le live, les basses grondent, le skank s’empare des ondes et la machine est lancée ! Dans une ambiance déjà très lourde, Ashkabad et Mahom bossent cette fois à plusieurs mains sur Argo navis, simple mais tonitruant, qui amorce le décollage sur fond de sitar. Le morceau suivant, MAD, également composé par Bass Trooperz, poursuit l’ascension rapide l’EP. En gravissant les marches obscures, le rythme s’accélère, la pièce s’assombrit et MAD explose pour laisser une place bien chaude à Ashkabad qui ne se gène pas pour enfoncer le clou sur Deep in your. Hybride et digitale, cette clôture mêlant dub et dubstep nous permet d’imaginer les multiples facettes de Bass Trooperz en live. A suivre, assurément, les deux projets réunis ou chacun de leurs côtés.
EP intégral en libre écoute et en téléchargement gratuit (légal) : ici
Michael Exodus « Exodub » (2016) -DUB-
Alors que Mahom et Ashkabad sont des groupes connus sur la scène dub hexagonale, cette seconde chronique express du jour met à l’honneur Michael Exodus, dubmaker italien, qui a fait du dub son nouveau terrain de jeu sonore. En sortant « Exodus » cet été, l’artiste vient de dévoiler un EP de 8 morceaux qui fait son petit effet ! Avec 6 originaux et 2 remixes, Michael Exodus promet un voyage dans les hautes sphères. Il va marquer d’entrée son territoire avec un Forwad très incisif, très planant, incitant jumpy ! En pleine expédition, Michael Exodus affiche des tendances clairement steppa, qui vont d’ailleurs se confirmer sur le track suivant, Be wise, qui voient des samples davantage s’inviter dans les morceaux, en particulier lors des apparitions d’instruments orientaux. Sans métamorphoser le genre, Michael Exodus poursuit la mutation des sens en balançant Corporation, noir à souhait, décadence de l’homme qui se trouve projeté dans les murs de son ennui, qui ne peut être sauvé que par une Dub addikt efficace. Ces titres, malgré leur force certaine, vont pourtant passer au second plan derrière les deux petites bombes de cet « Exodus », deux tracks profonds et déconcertants tant l’alchimie est osée : l’étape Grégorienne (Gregorian step) prend de court, c’est à la fois envoûtant et puissant, avant que les percussions ne rendent l’ensemble plus que mystique ! C’est dans cet élan non contrôlé que la fusion se réalise, au détours d’une ruelle humide, sur un Violin dub précieux. La belle Ras Divarius au violon donne le ton, fige le temps et s’occupe du reste…
EP intégral en libre écoute et en téléchargement gratuit (légal) : ici