Les Wriggles au festival Détours de Chant (Bruguières, 31) 26.01

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Dans le cadre du festival Détours de Chants, le Musicodrome avait été invité au concert des Wriggles. Un groupe vieux de 20 ans à l’allure toujours aussi dynamique, qui a su enchanter le public. 

La vie en rouge

C’est dans l’ambiance feutrée du Bascala que cette histoire commence. On pénètre dans la salle, on nous place, on entre dans la danse. Mais très vite, ce public calme et discipliné se voit annoncer le ton de la soirée. C’est le Rock ! Fumée, costumes, chorégraphie, les Wriggles nous proposent ici un vrai Show comme ils en ont le secret. Ils sont décalés, et même des chansons qui pourraient avoir l’air sérieux, « Quand tu dis que tu ne m’aimes plus », possèdent un angle d’attaque qui sort du préjugé, qui sort du déjà fait.

A dire Vrai…

Pas de langues de bois, le groupe est là pour montrer qui il est vraiment. Sur Le Sourire, les Wriggles s’excusent de ne sourire que de l’intérieur. Ce sourire intérieur se ressent dans leurs corps, qui ne font que bouger. Pour se mettre en ordre, se disloquer, tenter de trouver une consistance et tout faire pour la faire exploser. C’est d’ailleurs le cas pour Le Week End entre Potes, où la mise en scène est formidable et sert la chanson à merveille.

Les Wriggles, La Bascala, By Etienne Colombo

Chaque chanson est écrite comme une histoire. Qu’elle soit en anglais ou qu’elle parle d’un poisson qui s’émancipe, Les Wriggles gèrent le suspense dramatique d’une main de maître : nombreux sont les rebondissements, les « plot twists » dans les morceaux composés par les Wriggles. Suite à leur dissolution il y a 10 ans, et seulement 1 an après leur reformation, on attendait de voir ce que ça allait donner . L’univers est toujours là, il est au goût du jour. Le groupe ainsi formé fait une belle remise à niveau du nom Les WrigglesStéphane Gourdon, Antoine Réjasse, Franck Zerbib et les deux « petits » nouveaux, Emmanuel Urbanet et Fabien Marais, se donnent à 200% de transpiration et de conneries pour nous surprendre, encore et toujours.

« Si tu prends une photo, on t’éclate la gueule »

C’est dans les vieilles formules qu’on fait les meilleurs spectacles

Le micro toujours vissé sur la joue, pour pouvoir courir, sauter tout en chantant, les Wriggles nouvelle formule n’a pas changé la couleur : toujours en rouge des pieds à la tête. Cependant, le spectacle, les verra en Zombies, en costume trois-pièces, en noir, etc… pour mieux servir la grand Histoire du Spectacle Vivant. Les ambiances sont multiples, certaines sont volontairement inutiles, d’autres absurdes à souhait. Pourtant, toutes arrivent avec la même énergie. Les applaudissements spontanés sont nombreux, et les sourires du public, eux, ne sont pas qu’intérieurs.

Les Wriggles, La Bascala, By Etienne Colombo

Le grand écart chez les Wriggles entre la bêtise et la poésie est criant. D’une maman qui pleure la disparition de son enfant aux confessions d’un canard en plastique. D’un dialogue entre un corps vieux et une âme mélancolique à « Du coup Quoi? », le public ne sait plus sur quel pied danser, alors dans le doute, il remue sur ses fesses. Gros Big Up à l’odeur du Boeuf Bourguignon sur la chanson éponyme. Elle a le mérite de nous surprendre au point de se demander tout haut « Mais ça sent le Boeuf Bourguignon ou j’suis fou ! » Un spectacle en 4D comme on en voit rarement.

La nouvelle équipe aura quand même su faire honneur au public des premières heures, et à ses deux anciens partenaires, Christophe Gendreau et Frédéric Volovitch. On aura ainsi eu le droit de taper des mains et des souvenirs sur un Poupine et Thierry et une Julie la Petite Olive remastérisés mais toujours aussi déjantés.

Crédits photos : Etienne Colombo

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