Aron’c : « L’art et la manière » pour l’album de la maturité !

6 min de lecture
critique aron'c l'art et la manière album

Voilà un moment qu’il est dans les petits tuyaux, qu’on l’attend, qu’il mijote et nous laisse saliver. Nous en avions eu quelques extraits de ce nouvel album au fur et à mesure des événements et de la marche de la société (L’intermittent ou La nuit debout). Mais c’est bel et bien un album complet, entier, plein et surtout travaillé en finesse, sculpté avec douceur et précision dans un métal précieux, que le duo nous propose ce 22 février 2019. On en cause :« L’art et la manière ».

Le duo continue de grandir, et cet opus une deuxième naissance, ou un nouveau départ. C’est une reconquête des sentiers de leur univers qui s’est mis en place avec « L’art et la manière ». Une nouvelle tournée va suivre et les mener un peu partout, pour faire valser ces 12 titres et leurs multiples instruments face à un public qui aura la chance de les découvrir, ou de les  redécouvrir !

L’album a mis du temps à mûrir et à sortir à nos oreilles. Et d’emblée sur l’entraînante On ira danser, on sent que le travail a été fait en profondeur, avec un son riche et profond qui chatouille nos oreilles dès le premier morceau. La batterie ronronne, les guitares, déjà, sont en place. Le duo a passé du temps à peaufiner le son de l’album, et cela se ressent, nous enrobe et nous accompagne.

Aron’c c’est un duo, mais un duo qui a toujours su jongler entre plusieurs styles, entre la chanson et le rock, en passant par la country (mais ça, c’est une autre histoire). Sur « L’art et la manière », les deux musiciens ont été plus loin dans chacun des univers qu’ils explorent, la guitare électrique prend plus de place et s’envole en de beaux riffs et solos qui ponctuent cet album de fort belle manière (L’art et la Manière, Le Ciel peut nous attendre), pour lui donner des teintes rock’n’roll pas terminées dans les premiers albums du groupe.

On retrouve dans cet album la voix éraillée qui nous touche, qui ne laisse pas indifférent, à la manière d’un Saez ou d’un Mano Solo, beaucoup de chansons sont prises comme des morceaux d’écorchures, et c’est ce qui nous touche.

« Dans les diamants en rivière, dans l’or des soleils
dans les sentiments de chimères, aux heures sombres du sommeil
Moi je vois toujours, des chrysanthèmes… »

Cependant, le côté chanson est largement mis en avant également sur cet album, avec des textes travaillés, tantôt entraînants, tantôt drôles et déconcertants, mais chantés et arrangés toujours avec beaucoup de douceur. On y retrouve Aron dissertant sur la boisson et l’inspiration qu’elle prodigue (Nuit d’ivresse), apostrophant Beaudelaire dans une chanson qui donne envie de trinquer avec eux une fois le jour couché. Des chansons comme Tu l’emporteras ou Dans les ruelles sont des petits condensés d’émotion, ce sont des chansons que le groupe sait faire, et il le fait bien. Des chansons tristes comme d’aucuns diraient. Nous on aime bien. Très bien même !

De nombreux invités viennent prêter leurs instruments et surtout leurs voix sur L’intermittent, coup de gueule léché sur ce statut méconnu et déconsidéré par les gouvernements successifs. Et ça fait du bien d’entendre toutes ces voix entremêlées qui chantent pour nous convaincre (s’il en était nécessaire) de l’importance capitale des artistes dans ce monde à l’envers.

C’est définitivement une belle surprise que ce nouvel album d’Aron’c, qui a mis les petits plats dans les grands, et a mis L’art et la manière dans ce nouvel album. 12 titres qui restent, qui trottent dans la tête, qu’on a envie de se remettre. On retrouve là un condensé de tout ce qui nous plait, on y retrouve de l’émotion, de la sincérité, des sonorités old-school et des sons très récents, on y retrouve surtout beaucoup d’énergie et d’envie, d’envie de retourner sur les routes et dans les oreilles du public.

Prévoyez de l’espace et du temps à l’écoute de cet album, on a envie de bouger, de danser et de refaire le monde avec eux. Ce sera pour bientôt. En attendant on vous conseille grandement cette galette, et on envie tous ceux qui vont découvrir Aron’c dans les prochains mois (notamment le public de Barjac m’en chante, où Aron’c le 1er aout). Bon vent.

« L’art et la manière » (48 min.), quatrième album studio d’Aron’C, disponible sur le label Champ Libre Production depuis le 22 février 2019.

Bapt

La musique ou la mort?
On peut chercher des réponses à nos questions à travers différents miroirs de notre société, la musique demeure l'un d'eux.
La musique est un indicateur de la santé des temps qui courent.
Sa force à faire passer toutes les émotions et tous les rêves est indiscutable, et indispensable aujourd'hui !

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Article précédent

« Les Dimanches en riant », acte III de la saison 18/19

Article suivant

Demago « Au coeur de l’atome » (2019)

Dernières publications