Il y a de nombreuses façons d’apprécier la musique. Le Musicodrome vous propose ici un angle d’attaque inédit. Deux fois par mois, nous vous proposerons une photo ainsi qu’un poème, inspirés d’une chanson, de ses couleurs, de ses saveurs, de son histoire. Pour ce sixième poèmodrome, c’est Thomas Fersen qui est à l’honneur. Pourquoi Monsieur ? Parce que cette chanson à l’univers lugubre et au rythme chantant apporte décalage et légèreté sur un sujet glauque et profond. (Le mot des auteurs).
Tu avances indécis, au milieu du jardin,
Sachant ce corps fini, sans aucun lendemain.
Et pourtant tu l’enterres, sans en trembler du reste,
Tu connais dans l’affaire, par cœur le moindre geste.
Il n’aime pas les « mais », tu les gardes pour toi,
Il demande et tu fais, tu ne négocies pas.
Tu t’inventes pour plaire, des tonnes de métiers,
Un peu homme à tout faire, tu nettoies le plancher.
Tu aimais ton boulot, mais soudain il s’arrête,
Sans lâcher un sanglot, tu dois couper sa tête.
Mangé par un requin, encore plus gros que lui,
Ton client l’assassin, va prolonger sa nuit.
Et sans perdre le Nord, tu regardes les yeux,
De Monsieur demi-mort, à qui tu dis adieu,
Prenant soin de construire, avec ce qui s’annonce,
Dernier coup tu admires, ce à quoi tu renonces.