Rumpus a le Jazz dans la peau, au Rex (Toulouse, 31) 06.04

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Ce jeudi 6 avril, pour sa première représentation publique, Rumpus avait choisi le Rex, en plein centre de Toulouse. Entre moments de poésie et rythmes déjantés, ils auront su nous faire voyager d’un bout à l’autre de nos émotions.

L’arrivée dans la salle est toujours un moment spécial. Ici, le Rex avait fait le choix de la sobriété. Des lumières chaleureuse, une ambiance calme, quelques chaises éparpillées, il aurait pu prétendre au label du Smokey Downtown Jazz Bar. Le public se composait de personnes que l’on n’a pas forcément l’habitude de rencontrer en concert, mais qui avait tout à fait sa place dans ce lieu. D’ailleurs, la plupart d’entre eux, attentive aux mouvements de scène, ne semblait pas être ici par hasard.

Et lorsque les 7 protagonistes de la soirée rentrent en scène, les discussions s’arrêtent, les bruits de chaises s’estompent, les gens se rapprochent timidement de la scène.

Le silence est complet.

Et la batterie de Pierre éclate.

Entraînant avec elle le reste du groupe.

Sans round d’observation, c’est donc Rumpus qui va à la rencontre de son public, qui le prend par la main et qui l’accompagne pour lui faire découvrir note après note, rythme après rythme, son univers précis et original. Univers dont on imagine aisément qu’il est le fruit d’un travail de longue haleine.

Les chansons s’enchaînent sans mal, Stacy étant aussi à l’aise pendant les chansons que durant les interludes. Et petit à petit des dialogues s’installent, impliquant parfois deux instruments, un instrument et une voix, mais sans jamais laisser le public à l’écart.

Rumpus passe du groove à l’explosif, du calme au dansant avec une facilité déconcertante. Certains groupes savent comment faire pour varier les styles d’un titre à l’autre, mais le groupe a trouvé la recette pour le faire au sein même d’une chanson, comme sur le magnifique Melas. Sa mélodie envoûtera même la ribambelle de gamins blonds assis au premier rang.

Au fur et à mesure du concert, la part belle est donnée à chacun des instruments, largement maîtrisé par son musicien et qui se suffit amplement à lui même. La trompette de Cyril remportera tout de même l’Award de l’accueil le plus chaleureux de la part du public (Big Up à ma voisine de gauche, ton énergie est sans limite, les concerts manquent de gens comme toi !). Seulement, et c’est la tout le génie de Rumpus, chacune de ces entités se fond à merveille dans le puzzle qui se dessine devant nous. Les vibrations les plus graves sont complémentaires aux mélodies les plus aiguës, chacun donne du cœur à l’ouvrage sans jamais oublié d’être en harmonie avec le reste du groupe, comme sur Bonds ou Gut, pendant laquelle la guitare de Rémi sonnera comme un cri de détresse lancé au public.

Gary s’offrira même le luxe de nous transporter dans une grotte mystique que Clément et son clavier viendront remplir, que Grégoire et sa basse peindront à merveille, qu’Alexandre et son saxophone pareront de mille couleurs, et dans laquelle Stacy nous racontera une histoire qu’on ne pourra qu’écouter. Puis Cyril s’envolera de cette endroit d’où l’on ne voulait pas partir, pour nous faire découvrir le reste de la montagne au sein de laquelle cette grotte est juchée.

« No matter who you are… we all are young ! »

Le public, avide de communion, respecte un silence quasi parfait durant les morceaux, mais laisse éclater sa joie et donne de la voix pour soutenir ses applaudissements lorsque les artistes s’interrompent.

Après le bouquet final donné par le « tranquille » Dawn, c’est Bird Cemetery qui servira le rappel sur un plateau d’argent. Et Grégoire prendra la responsabilité de leader sur cet agréable surplus, le reste de la troupe étant dans un premier temps pendu à ses lèvres, avant de le rejoindre sans perte, mais avec fracas.

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