« Rallumeurs d’étoiles », un peu de rêve par HK & les Saltimbanks (2015)

7 min de lecture
Critique Rallumeurs d'étoile HK & les Saltimbanks 2015

Un tube retentissant, compris dans un album qui a fait beaucoup de bruit et qui a permis à HK & Les Saltimbanks de s’imposer comme une valeur sure dans le paysage de la chanson-rap engagée française. Après avoir vu le groupe en formation complète sur scène il y a deux ans, puis après avoir passé une soirée plus intimiste en compagnie d’HK et de Saïd, nous avions hâte que sorte ce nouvel album : « Rallumeurs d’étoiles »

Une vie bien pleine et colorée, c’est ainsi qu’on pense à Kaddour Hadadi, qui après l’album « Les temps modernes » a poursuivis de nombreux rêves, faire des bandes originales de films, écrire un livre, faire un (magnifique) album de reprises des grands auteurs du siècle dernier.

Malgré cela, entouré de ses désormais fidèles musiciens, il a trouvé le temps de nous sortir un nouvel album, intitulé « Rallumeurs d’étoiles », 15 titres pour plus d’une heure de musique, chose peu courante aujourd’hui. Pas étonnant quand on sait combien les Saltimbanks sont hors des normes.
La galette attaque par Sur la même longueur d’onde, qui, à l’instar de On lâche rien ou Indignez vous, devrait résonner dans de nombreuses têtes dans les mois à venir. On y décèle l’espoir et l’envie qui a toujours habité le groupe, on y entrevoit beaucoup d’amour aussi, un beau cadeau que cette ouverture d’album, réchauffée comme toujours par les guitares, l’accordéon et la mandole.

« Je veux sentir nos âmes / sur la même longueur d’onde / positive et rebelle / nomade et vagabonde / ce soir la lune est pleine / les étoiles sont fécondes / faisons attendre le ciel / quelques milliards de secondes »

Une petite surprise nous attend au détour de l’écoute de l’album, on retrouve un esprit plus rap que dans les deux premiers, plus proche de ce que faisait HK avec le MAP. Malgré cela, la musique reste omniprésente et colorée, loin de tout stéréotype, tout le monde peut se retrouver dans Mister Juke, en duo avec DJ Boulaone, Y’a pas de problème ou A nous de jouer, qui résume avec les bonnes rimes la vie du groupe !

« on s’en est pris plein la tronche / en défendant nos justes causes / créer un ministère, celui des poètes enragés / enjamber des barrières sans jamais tomber dans le fossé […] déplacer des montagnes / sans jamais fermer nos grandes gueules »

Beaucoup plus que sur les derniers albums, on retrouve de l’amour brut, qui se livre sans se cacher de la part du chanteur. Cela nous change mais n’est pas pour nous déplaire. Sur Si un jour je tombe, ou Je te dis non, on retrouve de magnifiques déclarations, où poussent toujours entrelacés entre les mots d’amour, des mots durs contre la société qui nous entoure, lâche et déshumanisée. Un album varié sans se perdre, cela se fait rare de nos jours, pourtant le groupe arrive à manier les styles, à chanter la paix, en anglais, avec The Olive Branch, hommage à Yasser Arafat et son coup de gueule pacifique devant les nations unies.

Le groupe peut aussi dénoncer les revirements de la société avec humour, et la très prenante Un gars pas très fréquentable, au rythme entraînant.

Mais le coeur de cet album est dans la lignée des précédents, ce coeur est plein de révoltes et de revendications, pour les oubliés, les délaissés, à la manière de Zebda, avec Le Manouche du Ghetto, qui nous emmène voyager aux quatre coins de la planètes tant par la musique que par les paroles, ou Merci. Le nucléaire, grand sujet actuel en prend aussi un coup sur la décalée Fukushima mon amour qui clôt l’album.

Sans Haine, sans arme et sans violence ou le titre éponyme de l’album sont des rêves à ciel ouvert, des envies de changer le monde l’amour à la main, les instruments se marient toujours aussi bien.

« Connais tu la légende / des chasseurs de comètes / sous chaque étoile filante / un rêveur un poète / qui éclaire / ce monde à refaire « 

Nous finirons cette chronique par le coup de coeur de l’album, en duo avec le poète chilien Leon Pena Casanova, qui fait danser différents monde dans la même chanson, et qui est assez révélatrice de ce qu’est cet album.
Une heure de bonheur, qui n’attend qu’à être partagée sur scène avec le public qui devrait être de plus en plus nombreux si les albums continuent d’être de cette qualité, bonne route à ces citoyens du monde, qu’ils continuent d’éclairer les notres!



FICHE TECHNIQUE

Tracklist
1. Sur la même longueur d’onde 
2. Mister Juke
3. Para cuando la vida? (avec Leon Pena Casanova)
4. Rallumeurs d’étoiles (avec les mini-saltimbanks)
5. Dounia (avec Aboubacar Kouyaté)
6. Sans haine, sans armes et sans violence
7. Le manouche du ghetto
8. Merci
9. Y’a pas de problème
10. The Olive Branch
11. Si un jour je tombe
12. Je te dis non
13. A nous de jouer
14. Un gars pas très fréquentable
15. Fukushima mon amour

Sortie : 20 avril 2015
Durée : 62 min
Genre : Hip Hop / Chanson Française

Bapt

La musique ou la mort?
On peut chercher des réponses à nos questions à travers différents miroirs de notre société, la musique demeure l'un d'eux.
La musique est un indicateur de la santé des temps qui courent.
Sa force à faire passer toutes les émotions et tous les rêves est indiscutable, et indispensable aujourd'hui !

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