Piers Faccini et Loa Frida à Paloma (Nîmes, 30) 03.02

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Après deux jours de concerts intenses à Paloma (Cage the elephant, Lambchop) Piers Faccini ponctuait une semaine bien chargée. En ce début de weekend, il partageait l’affiche avec les rappeurs Gregorio et Welsh, eux, programmés dans la grande salle. C’est Loa Frida qui démarrait cette soirée avec son électro pop complexe et raffinée.

L’ouverture, assurée par Loa Frida, est un trio : ce dernier, composé d’Anka Ujma leadeuse à la voix cristalline et ensorcelante, de Pierre Carsalade au clavier et de Juliette Carlier au vibraphone, ouvre cette soirée tout en charme et en raffinement. La chanteuse, sosie vocale et physique de Bjork, use de sa voix envoûtante pour nous faire pénétrer un songe inconnu et étrange. Cette musique complexe flirtant avec différents styles permet toutes les évasions. Le set, qui est conclu par Tiger in a Cocoon, planant à souhait, nous transporte dans une forêt enchantée et fantasmagorique.

Vint ensuite Piers Faccini. Suite à la sortie de son nouvel album fin 2016, Piers Faccini, le songwriter anglais, entamait une tournée française en ce début d’année, après avoir parcouru les salles américaines et européennes. Sur ce nouvel opus « I Dreamed an Island », Piers Faccini fait cohabiter folk et musique méditerranéenne et s’appuie sur une multitude d’expériences linguistiques. La possibilité d’une île, un lieu fantasmé, à l’abri des tourments où seules s’exercent la liberté, l’évasion et la fraternité, voilà le rêve du chanteur. Avec Simone Pattrico à la batterie et Malik Ziad au guembri et à la mandole, il parcourt les contours de la méditerranée et spécialement ceux de l’Italie et de la Sicile, région de son père, où il puise des influences nombreuses.

C’est dans un Club de Paloma bondé que débute le concert. Piers Faccini nous accueille par une complainte à cappella, en salentin (dialecte italien originaire des Pouilles), et plante le décor. Nous allons voyager ce soir, du sud de l’Italie au Maghreb. C’est donc dans cette ambiance arabo-latine que se poursuit le concert, tout en sobriété. Cette touche suave et douce, induite tantôt par la mandole tantôt par le guembri de Malik Ziad, nous emporte loin de Nîmes. Le Cévenol d’adoption enchaîne sur le tubesque Bring Dawn the Wall, s’autorisant une petite dédicace à Donald Trump.

L’élégant chanteur nous propose un détour par Naples pour une tarantelle (danse traditionnelle du sud de l’Italie), pour embarquer ensuite vers la Kabylie pour une autre tarentelle à la mode Kabyle. Suit No name no more, single ancien, remanié à la sauce orientale. L’anglais nous sert un dernier coup d’harmonica sur A Home Away. Il termine le concert avec A Storm Is Going To Come, sombre et ténébreux, dans lequel il s’offre le rôle du chamane.

Piers Faccini nous offre un concert d’un haute volée, tout en délicatesse, mélangeant les cultures et les saveurs. Si certains chanteurs sont construits de toutes pièces ou grâce à un énorme travail de leur maison de disque, profitant d’une large exposition dans les médias, Faccini est un de ceux qui ne doivent leur réussite qu’à leur talent. Un immense talent.

Set list : Trannieri – Drone – Beloved – Anima – Tribe – Gloak the Blue – Bring Down the Wall – Villanella – 3 Times Betrayed – Uncover my Eyes – Commets – The Many Were More – Youre Name No More – A Home Away – A Storm Is Going To Come

Crédits photos : Peter / 3.13

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