Johnny Mafia « Princes de l’amour » / Planet B « Planet B » (2018)

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Avant d’attaquer le week-end, Le Musicodrome propose une séquence rock’n’roll histoire de finir la semaine en beauté. Ici, aucun chichi, pas de chouchou non plus, mais plutôt des beignets bien gras trempés et retrempés dans de l’huile de friture… La première cuisson se nomme Johnny Mafia et la seconde, encore plus fat, s’hurle Planet B.

Johnny Mafia « Princes de l’amour » (9 novembre 2018) chez Dirty Water Records -ROCK/PUNK/GARAGE-

Une pochette dégoulinante façon rétro-pop. Un titre aussi stupide qu’aguicheur. Johnny Mafia dresse d’emblée le tableau. A peine 2 ans après un premier album percutant (« Michel-Michel Michel« ) qui avait, déjà, fait parler des bourguignons, voilà que le quatuor revient avec sa deuxième création, « Princes de l’amour ». Il est toujours difficile d’enchaîner avec un second opus, surtout lorsque un groupe est attendu au tournant. Si leur premier était bon, les puristes espéraient une réelle prise de risque musicale afin de prendre, un peu, ses distances avec le rock garage californien qu’il affectionne tant. Avec Jim Diamond aux manettes (The Whites Stripes, entre autres), Johnny Mafia s’est accordé une petite demie-heure pour balancer la sauce. Suffisant pour faire mouche ! S’il y a quand même 11 titres sous le capot, le tout s’enchaîne sans le moindre faux pas… Le groupe est même capable d’enfiler hit sur hit ! A l’image du titre d’ouverture, Big brawl, Johnny Mafia délivre un track très rock/garage qui aurait pu faire parti de l’album précédent. Mais tout au long des morceaux, les sonorités explosent (mention spéciale pour la bombe rock Ride), des notes pop slaloment entre les combos « guitare/batterie » comme Secret story, On the edge tandis que certaines compos déboulonnent frénétiquement (ACO, Crystal clear, Sun 41…). A l’essentiel, tout simplement : en évitant de tomber dans les travers d’un album qui trainerait en longueur, Johnny Mafia démontre qu’il a su dépasser la fougue adolescente de son premier opus. C’est toujours bourré d’énergie mais aussi plus personnel, même si Johnny Mafia n’a pas osé le grand écart… Avec l’arrivée, à tâtons, d’influence pop dans certains morceaux, on serait presque prêt à parier que le troisième opus tendra plus dans cette direction. A suivre ! Avant tout ça, Johnny Mafia se déguste actuellement en live… sans modération !

Planet B « Planet B » (23 novembre 2018) chez Three One G/Ipecac Recordings -PUNK/HIP HOP-

Planet B, c’est la rencontre de l’agité Justin Pearson (Dead Cross, The Locust & Retox) et le producteur hip hop Luke Henshaw (Delta, Gamma…). Un projet certes éphémère mais qui a le temps de faire le plus grand bruit : il va provoquer une déflagration sonore, une colère mutante aux multiples apparats qui risque bien de devenir hybride. Là aussi, le groupe s’est appuyé sur 11 titres pour réaliser cet album éponyme. Ils ont pris un peu le temps que Johnny Mafia avec une durée de 38 minutes au compteur. Pour commencer, il y a forcément une référence qui saute aux yeux (aux oreilles ? Je ne sais plus !), c’est évidemment celle des Beastie Boys. Crustfund, qui lance l’album, est d’ailleurs accompagné de Kool Keith (tiens donc !) et le morceau est tout simplement jouissif. C’est autant saturé que digital, les beats s’entrechoquent là où les machines se jouent des époques. Sur Join a cult, Manure rally ou encore Mirror, mirror, on the world, la folie (re)pointe son nez en puisant dans des samples cinématographiques des 70’s et 80’s conférant de sacrés côtés stratosphériques à l’album. Outre ces morceaux assez épiques, les deux compères ont su aussi s’entourer d’autres artistes de tout horizon pour les accompagner dans leurs conquêtes punk/hip hop/indus. Parlons-en des penchants indus car leurs ombres planent sur l’album pour piquer une sacrée tête sur Big karma, véritable brûlot, avec Joseph Karma. Au milieu de cette ribambelle d’invités, impossible de ne pas citer le « cognard », Brutal evolution, avec Becky Digiglio qui tend vers Atari Teenage Riot ou encore la reprise de Depeache Mode, Never let me down again avec Nick Zinner. Dans tous les cas, ce premier album de Planet B s’écoute d’une traite, les basses à fond. Il ne tombe pas non plus dans la facilité du défouloir avec une construction parfaitement bien rythmée et ficelée. Lourd !

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