Une première sacrément réussie pour le tout nouveau festival sétois Sous les rochers, la plage (26, 27 et 28 juillet).
Réunir pendant trois soirées un public rock dans l’enceinte du théâtre de la mer… Voilà l’audacieux défi que se sont lancés Hérisson productions et L.A. Factory by Caramba en cette fin de mois de juillet torride ! En tout cas, tous les ingrédients d’un beau festival étaient réunis : programmation alléchante, température élevée, mer rafraichissante, éclipse de lune et une scène à nul autre pareil, le théâtre de la mer.
Jour 1 : un démarrage en douceur
La première soirée démarre avec la joie communicative du projet familial de Didier Wampas intitulé Sugar & Tiger. On y retrouve l’énergie et l’humour des Wampas (ainsi que son bassiste, Jean-Mi) et la famille au complet (les enfants de Didier à la guitare et à la batterie et sa compagne à la voix). Un drôle de projet bien sympathique qui fait la joie des festivaliers qui se sont motivés pour arriver tôt au théâtre de la mer (le set n’a duré que 30 minutes).
Arrive ensuite sur scène le groupe australien RVG (pour Romy Vager Group) mené par la chanteuse à voix grave Romy Vager. Belle surprise que ce groupe australien, originaire de Melbourne, qui entraîne le public avec ses ambiances très seventies à la fois garage et folk et cette voix, puissante et fragile, qui capte toute l’attention. Un set efficace qui a trouvé sa place au bord de la Méditerranée…
La soirée se conclut en beauté avec l’imprévisible Pete Doherty. Habitué des frasques en tout genre, le personnage assure un set de haut vol au cours duquel il alterne entre ses titres et quelques titres des Libertines qu’il interprète seul avec sa guitare. Interactif avec le public (même avec des fans lourdingues), visiblement heureux d’être là, ce dernier offre un public un très agréable et unique moment sous la lune. Une très belle conclusion pour cette première journée.
Jour 2 : retour aux bases
L’été est bien installé et la mer tellement agréable du côté de la corniche de Sète que l’on rate les deux premiers titres de l’excellent duo Klink Clock. Percussions pour elle, guitare pour lui, un son qui évoque les White Stripes et une énergie débordante. Le son est râpeux comme on aime. C’est simple et efficace.
Le théâtre de la mer s’est ensuite rapidement rempli afin d’accueillir le groupe que beaucoup étaient venu voir, à savoir TRUST. Et c’est bien de nombreux fans de la première heure qui avaient fait le déplacement au vu de la moyenne d’âge du public. Première surprise dès l’entrée en scène avec les tenues de « djeuns » portées par les membres du groupe et le bob de Bernie Bonvoisin. Finalement avec les choristes en plus, on était dans une ambiance assez années 80. Pourtant le set était plutôt tourné vers l’avenir avec une majorité de compositions récentes et finalement très peu de titres anciens. Pas de temps mort pendant ce concert et le plaisir d’entendre des paroles vraiment engagées dans une arène très réceptive et en communion avec le groupe. Le set se termine par l’incontournable Antisocial qui voit se lever une armée de téléphones portables prêt à enregistrer le titre phare de TRUST, en décalage complet avec ce qui y est déclamé. Changement d’époque…
La soirée ne fait finalement que commencer quand arrivent sur scène les Wampas. Que pouvait-on espérer de mieux que ce concert totalement déjanté qui a fait transpirer jusqu’à la dernière goutte le public sétois. Du pur plaisir pendant plus d’1h30 avec un Didier Wampas en grande forme (est-il parfois fatigué ?) qui a réussi à grimper sur tous les supports possibles du théâtre de la mer. Des pogos, des enfants sur scène, Didier transporté sur une chaise dans la fosse… bref, un excellent moment avec un groupe qui ne déçoit jamais en live et qui donne le sourire à tout le monde. De quoi prendre une bonne dose de bonheur pour plusieurs jours. Merci les Wampas pour ce que vous faites !
Jour 3 : les groupes à suivre
Ce coup-ci, une meilleure organisation nous permet d’arriver dans les temps pour découvrir le set des Mystery Lights. Et il aurait été dommage de louper ce concert. Un son définitivement rockn’roll, un chanteur qui passe pas mal de temps en l’air avec sa guitare et un plaisir absolu du début à la fin. Les new-yorkais ont assuré le show (définitivement trop court) qu’ils ont étiré autant qu’ils ont pu (malgré les nombreux rappels de l’orga pour qu’ils s’arrêtent). Un groupe à voir et revoir sans faute.
Moins loin de nous, les catalans Limiñanas ont assuré le show devant leurs très nombreux fans déplacés en masse pour l’occasion. Rien à redire sur leur set, c’est du solide. On sent que tout le groupe s’éclate sur scène et que leur set est bien rodé. On comprend que les Limiñanas soient sur de plus en plus de festivals et autres salles de concert, c’est que du bon !
Ce sont les Girls in Hawaii qui ont la lourde tâche de conclure ces trois soirées. Pas évident de passer après deux groupes qui ont partagé énormément d’énergie et de guitares lourdes… Le registre indie pop des belges est totalement maitrisé et s’accorde parfaitement avec les lieux. Il est juste dommage de les avoir programmés après les Limiñanas qui ont un peu écrasé la soirée. Cependant, ce n’est pas ce qui a arrêté les Girls in Hawaii et certainement pas son chanteur Antoine Wielemans qui, dans un style très « wampasien » s’est lancé dans l’escalade d’un portique au dessus du public pour crier dans son combiné de téléphone…
En conclusion…
Pour une première, on peut considérer que le festival Sous les rochers, la plage est une belle réussite avec un public qui a répondu présent dans un lieu qui se prête bien à ce type de festival. Nous espérons donc que celui ci se poursuivra. En tous cas, nous y serons !