En ce début du mois de juin, c’est le festival ID-ILE que nous retrouvons pour sa deuxième édition. Au programme, des musiques actuelles et urbaines avec une bonne part d’électro. Avec des conditions météo au top, le jeune festival partait sur de bonnes bases.
En préambule, nous tenons à nous excuser auprès de Blandine et Bonobo, les deux jeunes talents qui ouvraient les deux soirées et dont nous n’avons pu assister aux concerts.
Vendredi 7 juin
C’est dans une ambiance estivale que nous mettons les pieds sur l’île de la Barthelasse pour retrouver le très bel espace dédié au festival ID-ILE. La configuration n’a pas changé par rapport à l’an dernier mais l’offre de nourriture s’est diversifiée, ce qui évitera des attentes trop longues lors des pics de fréquentation.
Nous retrouvons le duo Caballero & JeanJass pour l’ouverture de la soirée. Les deux compères, issus de la scène rap belge, débarquent de manière très décontractée sur scène, toujours accompagnés de leur DJ favori, le bien nommé Eskondo. Le show est carré, cool et sans temps mort.
Nous retrouvons ensuite Isaac Delusion venu défendre son nouvel opus Lost and found paru il y a quelques mois. Comme nous pouvions l’imaginer, la part belle du set a été réservée aux titres de cet album dont l’incontournable Let her go. Le show est intense, électrique et nous sommes très vite embarqués par la proposition. Des titres plus anciens tels que Fancy, Isabella ou The Sinner viennent compléter le show jusqu’à leur fameuse reprise de Couleur menthe à l’eau. Rien à redire, nous pouvons être fiers d’avoir un digne représentant de l’électro-pop à la française !
Entre les plateaux, c’est la talentueuse montpelliéraine Zita qui assure aux platines en nous proposant de bons vieux morceaux des années 90 jusqu’à de l’électro plus récente. C’est toujours manié avec dextérité et finesse, ce qui en fait une excellente DJette à suivre.
Nous ne l’avions pas encore entendu cette année, place à Worakls Orchestra, toujours divinement bien accompagné par son orchestre de poche et ses fabuleux et fabuleuses solistes (Lore Jarocinski, Antonin Winter entre autres). Néanmoins, si le show est toujours aussi puissant, nous ne serions pas contre un peu de nouveauté du côté des morceaux interprétés (tout en ayant bien conscience de la très longue préparation que demande l’adaptation d’un morceau pour autant d’instruments).
La fin de cette première soirée a été confiée au fantasque Mezerg qui, entouré d’une atmosphère quasi mystique, nous a proposé un set enflammé dont lui seul a le secret. Seul aux prises de sa grosse caisse, de ses claviers et de son thérémine, cet homme orchestre du futur déploie un son énergisant unique. Pas grand chose à dire de plus hormis de vous inviter à vivre l’expérience Mezerg quand vous en aurez l’occasion.
Samedi 8 juin
Pour cette deuxième soirée, l’affluence est au rendez-vous et cela se sent nettement dans tous les espaces du festival, rapidement saturés par le public. Ce soir, se restaurer doit être anticipé !
Et il fallait être là tôt pour ne pas louper LE phénomène du festival, à savoir le très coloré Julien Granel qui va retourner la fosse dès le début de soirée par son show démoniaque inspiré à la fois de la pop et d’une électro sans limites. Julien Granel, c’est une sorte de Philippe Katerine qui aurait grandi dans un monde de licornes. Le show est complétement déjanté, généreux et solaire. Tout le monde est embarqué par le tsunami de couleurs, même la mascotte bleue d’une marque de glace qui s’est retrouvée en transe au milieu de la foule. Cet artiste restera notre coup de cœur scénique du festival, à croiser absolument !
Difficile de se remettre de cet ouragan, et pourtant c’est ce que va faire tranquillement Kid Francescoli avec son électro-pop marseillaise diablement efficace. Ça sent bon les grands espaces et la mer, le tout porté par des musiciens hors pair (Andréa Durand à la guitare et à la voix, Raphaël Léger à la batterie). Nous avions eu la chance de découvrir cette tournée il y a quelques mois à Montpellier et nous sommes ravis de nous replonger dans le dernier album du trio.
Comme l’an dernier, c’est Madame Benoit qui assure les inter-plateaux et qui le fait toujours avec autant de classe et de goût.
La soirée bascule ensuite en mode clubbing avec l’arrivée de Bon Entendeur qui a déployé une scénographie conséquente avec incrustations vidéos et effets lumineux. Les DJ déroulent leurs titres phares en s’appuyant sur des classiques de la chanson française qui font mouche à tous les coups. Comme souvent avec ce type d’artiste, nous regrettons l’absence de surprise tout au long du set.
La fin du festival a été confiée à Etienne de Crécy, figure incontournable de la scène électro française. Sa tournée s’intitule FLASHBACK TOUR (vinyl only) et tourne autour des pépites accumulées par le DJ avant l’apogée du CD. Très clairement les gens sont venus pour lui car la foule a plutôt eu tendance à s’accroître au cours de la soirée. Le set techno est clairement explosif et a su ravir les clubbers réunis ce soir.
Les deux soirées ont accueilli près de 7500 personnes dans une ambiance plutôt détendue et joyeuse. L’événement avignonnais semble avoir su s’imposer en deux éditions et il est fort à parier que nous nous retrouverons à nouveau dans la cité des Papes l’année prochaine.
Crédits photos : Olivier Scher