« Echo Zulu », Nosfell au gré des langues (2017)

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Album Nosfell Echo Zulu 2017

Nosfell était présent à Toulouse dans le cadre du festival Détours de Chant, pour jouer début février au Théatre des Mazades. C’était pour lui l’occasion de présenter « Echo zulu », son nouvel album sorti fin 2017. Nosfell, qui jusqu’ici chantait en Klokobetz, une langue construite sortie de son imaginaire, a décidé de se présenter ici sous une facette franco-anglaise, avec un album plein de diversité, tant linguistique que musicale.

The hunter’s bed donne le ton. On rentre dès les premières notes dans une ambiance, un univers. Entre inquiétant et énigmatique, la saveur de ce morceau est à décider. C’est finalement le côté pop qui prendra le dessus, épaulé d’un rythme tendu comme un arc, ayant pour flèche la voix de Nosfell. L’atmosphère redeviendra pesante dans la suite du morceau, avec deux trois notes judicieusement placées, ponctuant le tableau d’une touche de frisson. Sur Les rois, c’est cette fois-ci le français qui est à l’honneur, avec des paroles qui parlent à notre poésie, sans être pleinement intelligibles : on continue de découvrir le personnage. Semblables à Le vent l’emportera, les paroles sont aussi vagues qu’efficaces, et complètent la pop énigmatique toujours aussi présente.

« Rêves cassés, héros d’indicibles desseins »

Ressasse arrive dans la lignée de Les rois et Hunter’s bed, avec un univers toujours aussi clair : paroles à l’humeur colérique, rythme tendu, duo guitare/batterie omniprésent, Nosfell nous parle ici de ses remords, de ses décisions. Beaucoup plus léger et rebondi, The party nous invite à la fin du début de la fête, à ces moments où l’esprit s’embrume et le champ des possibles s’agrandit à mesure que les inquiétudes s’effacent : oubliés les remords, oublié le poids des tracas, ici c’est la perte de soi qui est à l’honneur !

Avec une batterie au rythme atypique, une guitare aux interventions minimales, la voix de Nosfell surprend et intrigue l’oreille sur Blessure. Et pourtant, malgré cette légèreté, le sens n’en demeure pas moins sombre : « Quand tu me laisses à la dérive toi qui me blesse », le texte est ici plein de réalisme et ne cherche en aucun cas l’utopisme. Les gorges vient ensuite poser une virgule dans cet album. Beaucoup plus lente, la pop laisse sa place au calme et à la douceur, à l’a capella parfois. Nosfell n’est plus seul, il a trouvé une complice, et cela semble lui donner envie de prendre son temps, d’entrer dans une danse « à la belle étoile ». Le passé, le futur sont ici évoqués avec beaucoup de sérénité, et le titre Les gorges nous laisse toute son ambiguïté en cadeau, entre vengeance et sensualité.

 

L’album reprend doucement la cadence avec Ricochets, qui relance la sombre machine Nosfell à qui « chacun de tes désirs […] coute » avant que la chanson n’éclate en sanglots. Cette explosion signe le retour contrasté de l’anglais dans The letdown, pourtant sans aucun doute. La pop chantante revient au premier plan, bien que saccadée. C’est finalement The short-timers qui ferme la parenthèse et nous rend le Nosfell du début d’album. Haut en couleurs, ce morceau annonce l’arrivée en plusieurs temps de Nosfell parmi les siens. Amusée, la tête secoue au rythme de la guitare, l’esprit remue au rythme des paroles.

« Est-ce un animal ou un végétal ? »

Pour finir de nous éclabousser, Artefact vient ancrer cet album solidement sur ses deux pieds, avant que Le corps des songes nous autorise une rêverie empreinte de vertige, d’absurde et de fantaisie. L’album « Echo zulu » que nous présente ici Nosfell vient jouer dans toutes les gammes, et sonne juste. S’étant restreint à des langues existantes, Nosfell n’en demeure pas moins créatif et décalé : loin de lui les conventions, il laisse s’exprimer sa créativité au gré de son imagination.

FICHE TECHNIQUE

Tracklist
1. The hunter’s bed
2. Les rois
3. La ressasse
4. The party
5. La blessure
6. Les gorges
7. Ricochets
8. The letdown
9. The short-timers
10. The artefact
11. Le corps des songes

Durée : 40 min
Sortie : 13 octobre 2017
Discographie : 5ème
Genres : Rock / Pop
Label : Likadé

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