Le Peuple de l’Herbe « Secret stachella » (2015) / Taïwan MC « Diskodub » (2014)

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Au programme du jour, deux mini-LP passés au crible pour animer ce milieu de semaine et pourquoi pas accompagner votre prochain week-end. Et pour cause, nous allons évoquer aujourd’hui le retour précipité des lyonnais du Peuple de l’Herbe qui reviennent en ce début d’année 2015 avec de nouveaux titres ainsi que le second essai de Taïwan MC, une des célèbres voix du collectif Chinese Man, sorti en décembre dernier. Entre coup de chaud et coup de froid, voyons ce qui arrivera à sortir indemne de l’hiver… 

Le Peuple de l’Herbe « Secret stachella » (25 janvier 2015)  -ELECTRO/HIP HOP-

Après une petite période de sommeil précédent la sortie de « Next level » en novembre dernier, Le Peuple de l’Herbe bat son plein en continuant de présenter son nouvel opus en tournée. Pourtant, cela n’a pas empêché les lyonnais de redoubler d’effort en ce début d’année 2015 puisque ces derniers viennent tout juste de sortir un mini-LP de 8 titres, « Secret Stachella ». Si l’on se demande ce que Le Peuple a de si important à nous faire écouter, rien n’empêche de jeter une oreille curieuse à ce bébé inattendu. Car après nous avoir surpris avec cette touche rock si frappante sur « Next level », Le Peuple de l’Herbe, à travers ces nouveaux titres, démontre qu’il sait toujours embraser le dance-floor, à coup de beats et de vibes massives sur fond de penchant hip hop clairement assumé. Et pour se l’accaparer, les lyonnais se sont entourés du collectif sud africain de Cape Town Effects, les nouveaux prodiges hip hop glanés par Jarring Effects. Leurs deux morceaux en commun sont brut de décoffrage, alternant flow dévastateur des MC’s de Cape Town puis de JC 001. Pendant que rock, electro et ligne de basse taillée à point se renvoient la balle, les 4 tracks inédits font mouche. Cet esprit funky perdure sur la suite de l’album sans se cacher : le groove s’empare des ondes sur Et la fête continue avant que mythique Herbman skank, en live et survitaminé comme jamais, rappelle la bonne époque. Au rayon des curiosités, ce « Secret stachella » ne fait pas les choses à moitié : entre le plaisir de retrouver en live Marc Nammour, MC de La Canaille, sur son retentissant Parler le fracas, les basses n’en finissent plus de résonner. Que ce soit sur le très sombre et métallique Tell the DJ ou sur Velociraptorous, inédit, qui pousse méchamment à monter le son !

 

Taïwan MC « Diskodub » (2 décembre 2014) -REGGA/DUB-

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Taïwan, près d’un an et demi après son énorme « Heavy this year », était attendu au tournant. Un premier EP ‘carton plein’ sur le label Chinese Man Records et une tournée avec tous les groupes de la planète Chinese Man au grand complet, il est évident que Taïwan MC, en seulement quelques mois, a vu son statut changer de mesure. Forcément, au moment de l’annonce de la sortie de « Diskodub », son premier mini-LP de 8 titres, l’attente laissa la place à l’excitation. Pourtant d’emblée, c’est bien la déception qui prédomine au bout de la demie-heure de son. Si le titre d’ouverture, Diskodub, frappe par son riddim et sa rythmique roots qui ne laissent présager que le meilleur, le reste s’enlise dans une facilité déconcertante. Penchant progressivement vers le regga et ses effets surfaits, on frôle l’indigestion sur What a joy ou Stand tell. On aime les touches digitales et plus rafinées d’un Tell dem qui redonnent le peps, mais quelle mouche a bien pu piquer Taïwan MC sur ce « Diskodub » ? Les mélodies, pauvres, sonnent réchauffées, effleurant du bout des doigts le dub (Gwaan gyal) ou manquant cruellement d’appropriation sur certains morceaux (Pon di road). Alors qu’il nous avait habitué à des flow insoutenables à travers ses précédents projets, ce dernier s’est cantonné à un reggae/ragga/dub des plus classiques, manquant cruellement d’originalité. Nous tenons la mauvaise surprise de l’hiver…

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