Pour faire face aux difficultés financières d’organiser des sorties pédagogiques et éducatives aux enfants de l’école élémentaire de Saint-Laurent-le-Minier, la communauté des communes du pays viganais, l’association des parents d’élèves de l’établissement et la commission culturelle du village se sont chargées de mettre en place l’événement Comme une saison samedi dernier. Et c’était Zob qui tenait le haut de l’affiche.
Avec des animations dès 17h30 destinées au jeune public, Stéphanie Joire et Romain Duverne ont pu proposer un spectacle musical autour du quotidien des enfants. Un peu plus tard, un musicien, un voltigeur puis…un arbre servaient de nouveau terrain de jeu tandis que des chansons portugaises accompagnées le repas. Tandis que Supa Crew, duo voix âgé de 14 et 11 ans, se chargeait d’annoncer la couleur pour la suite de la soirée clairement hip hop, c’est le chanteur engagé Zob qui prenait les commandes.
Brutalement, le voile tombe. Loin des stéréotypes hip hop des plus grands MC’s, Zob veut d’abord proposer un concert intime. Là où le micro peut se couper sans crier gare, Zob veut partager avant tout un spectacle avec son public. Les chaises prennent place devant le chanteur, il y aura beaucoup de narration ce soir car, Zob, est aussi un poète. Provocateur, son t-shirt fétiche arbore « quel public de merde », « slame car c’est la mode » mais aussi… car il « chante faux ».
Autoproclamé « chanteur engagé cherche cause à défendre », il tolère « la participation minoritaire d’amis musiciens pour l’accompagner sur scène ». A sa droite, c’est ainsi que Mr Gerbeck, alias Docteur Démago, lui donne la réplique à travers sa boîte à beat humaine. Avec un début en douceur, Zob se dévoile « célibataire, ma poésie est ma muse », pourtant, quand ils enfilent « Les chaussons du hip hop », le nîmois est imparable : autodérision à souhait, humour potache, chaque balle atteint sa cible. En prenant à contre-pied les idées reçues (« SOS Tatoo », « Boom Boom Belinda »), Zob rappe, slame, ou bascule a capella. Sa violence peut-être davantage contenue par rapport à son premier maxi, finit toujours par refaire surface : avec un beat acéré et des textes corrosifs, Zob manie tous les registres pour se faire comprendre. Ebahis devant la virulence d’un track comme « La poésie n’est pas une pute » , la machine de Zob semble bien huilée. En 2008, il s’était déjà distingué aux Découvertes du Printemps de Bourges dans la catégorie « hip hop ».