This Is Not A Love Song Festival – Jour 2 : retour gagnant ! (Nîmes, 30) 28.06

16 min de lecture
Ditz

Après une bonne nuit de sommeil et les batteries rechargées à bloc, le TINALS est prêt à nous offrir une nouvelle sélection de groupes indé sous une chaleur étouffante (il fait encore plus chaud que la veille). Le « Beau week-end » se prolonge à Paloma avec un samedi encore une fois à la limite du sold out avec 2 900 festivaliers motivé.e.s comme jamais !

Il fallait être bien courageux pour tenter une nuit sur place vu la bombe de chaleur qui s’abat sur Paloma. Le démarrage avec Ziyad Al Samman à 18h30 en extérieur aura eu raison de nous (à part Photolive30) : nous décalons notre venue à 19h15 pour Jan Verstraeten que nous ne voulions absolument pas rater.

La musique comme source de rafraichissement

Le groupe belge distille une pop à la fois soyeuse et groovy que nous avions apprécié sur son unique LP sorti en 2022, « Violent disco ». Dans le monde de Jan Verstraeten, une ligne de basse peut débouler à tout moment, déclenchant une envie de danser… pendant que des ballades, bien appuyées par le violon, peuvent tout envelopper. Les belges ont assurément fait le taf : ils ont jonglé entre les titres de leur disque et leur dernier morceau sorti cette année, Wolfman, tout comme ils ont revisité avec brio le célèbre morceau de Moby, Natural blues. Mention spéciale à la mascotte qui a endiablé la scène en fin de concert… qui a dû suer à grosses gouttes ! Bref, pas déçu !

Pendant ce temps, la douceur fait bon ménage entre le public et Wasia Project. Dans la Grande Salle climatisée de Paloma, le passage ne sera qu’express pour profiter pleinement de ce concert qui avait l’air de bien révéler le potentiel de ce groupe anglais. Ce début de soirée est clairement pop et très mélo : l’espace d’un instant, Wasia Project a su proposer une envolée planante et quasi-atmosphérique, bien fidèle à leur album « Isotope » qui était plein de promesses. Nous ferons en sorte de croiser leur route pour en profiter pleinement.

Wasia Project

Pas le temps de gamberger car un des groupes particulièrement attendus de la soirée se prépare à démarrer : en effet, les américains d’Almost Monday font déjà chauffer les guitares sur la scène Flamingo. Sous un soleil de plomb malgré le couchant, Almost Monday a été fidèle à ce que nous attendions. Groovy et efficace ! C’est gentillet dans les paroles mais la musicalité est taillée pour à la fois chanter et danser. La basse est virevoltante et donne le rythme, le chanteur Dawson Daugherty dégage suffisamment d’énergie pour forcer la communion. Les incontournables ne sont pas oubliés (Can’t slow down, Only wanna dance, She likes sports) et une envie d’en finir avec un punk/rock sonnant très californien finit d’emballer la foule. Almost Monday était attendu de pied ferme et Almost Monday a su répondre présent !

Après ce nouveau coup de chalumeau au-dessus de nos têtes, nos déambulations nous amènent du côté de la Grande Salle pour le concert de Mrcy. Le rock se met en pause quelques instants pour une proposition clairement soul avec le duo originel qui joue en line-up amélioré pour l’occasion. Agrémenté de percus, les sonorités de Mrcy passent par la soul, le blues, où des inspirations de Marvin Gay sont notables. Avec une qualité de son au poil et une rythmique entraînante, il n’y a pas que la clim’ de la salle qui rafraîchit : Mrcy a fait le taf et sa musique a fait office d’une petite bulle d’oxygène avant de passer aux agités de la suite de la soirée.

Mrcy

Un karaoké géant avant la vague Ditz

La suite devait être assurée par Spill Tab, seul groupe français de ce second soir, mais le concert a été annulé peu de temps auparavant pour des raisons logistiques et administratives. Dommage, car nous étions bien tentés par son univers particulier. En guise de remplacement, les allumés de la veille, nos Elvis et Dolly, ont été dépêchés pour jouer les ambianceurs sur la scène Mosquito avec un karaoké géant. Ici, les chanteurs et chanteuses, pris en duo, à trois ou à quatre essentiellement, se retrouvent sur une grande scène pour un moment de gloire assuré ! Face au public, ils découvrent la chanson choisie par nos G.O. et se jettent dans le grand bain du chant… Un moment de franche rigolade !

Bon, fini de rire ! Sur la scène Flamingo, un des groupes les plus attendus de ce TINALS 2025 se prépare à démarrer, Ditz. A la tombée de la nuit, le leader charismatique de Ditz, Cal Francis, annonce la couleur d’emblée : la première chanson sera chantée dans le public, avec un slam à la clé. OK, le ton est donné ! Ce qui est curieux avec Ditz, c’est qu’il règne un côté sauvage dans leur rock biberonné au punk et au rock’n’roll… sans pour autant être criard et revanchard. La cocotte minute peut mettre plusieurs dizaines de secondes, voire quelques minutes, avant d’atteindre son pic d’intensité et sans forcément exploser de toute part. C’est puissant et énergisant, sans pourtant être un défouloir généralisé. L’équilibre est bon, même quand Cal Francis décide de grimper à la cime des pylônes de la scène. Ditz a réussi à créer sa propre griffe dans un univers musical qui regorge de groupes, c’est là que c’est encore plus fort. Nous retournerons les voir les yeux fermés.

Sur les autres scènes, Ghost Woman (déjà croisé la veille en exté) s’est installé au Patio pour reprendre du service. Le Patio de ce samedi est bien plus calme que vendredi et nous trouvons la performance du duo plus percutante : dans un lieu plus cosy et plus fermé, on arrive à ressentir plus d’émotions et l’équilibre des sons est mieux géré. La proximité avec le groupe a d’autant plus joué.

Un final bouillant non sans mal

La fin de soirée commence déjà à pointer son nez mais la température du soir ne semble pas vouloir diminuer. Alors, quitte à avoir chaud, autant rester chaud ! Deux groupes sont programmés pile poil sur le même créneau (Fantasy of Broken Heart et Party Dozen) sur des scènes opposées. Nous tentons l’expérience atypique, sur le papier, des australiens de Party Dozen (Photolive30 part sur Fantasy of Broken Heart). Le concept est simple : un batteur pour bétonner la rythmique et les coups de buttoir et une saxophoniste pour diversifier les sonorités du groupe et apporter une belle pièce « mélo ». Comme pour rendre acoustique une techno souvent très digitale, les deux musiciens se sont rendus coup pour coup pendant près d’une heure avec une intensité de haut vol. Une sacrée perf’ surtout lorsqu’on voit les multiples allers-retours sur scène de la saxophoniste.

Fantasy of Broken Heart

Sur la scène Flamingo, un autre groupe particulièrement attendu par le public commence à faire rugir quelques riffs, et c’est Kadavar qui se prépare à prendre les commandes. Les allemands sont très très chauds et ils ne sont pas là pour faire dans la dentelle : fidèles à leurs débuts rock puissance façon 70’s, ce sont d’abord les influences « originelles » du groupe qui déferlent sur le TINALS. Cela joue extrêmement fort (c’est quelque chose qui nous échappera toujours…) et l’absence d’air sur le devant de la scène incite à prendre ses distances. Cela sonne très Black Sabbath et c’est un véritable rouleau compresseur qui assaille le TINALS ! Le public apprécie et peut rugir sans modération. Nous resterons toutefois un peu plus perplexe sur les compos issues du dernier album, « I just want to be a sound » sorti à la mi-mai. Moins frais dans les têtes, plus calme, plus pop aussi, cela a fait souffler une autre dynamique au-dessus des têtes. Un peu plus mitigé de notre côté.

Là où nous allons trouver une symbiose parfaite entre ambiance et équilibre, c’est auprès d’un groupe que nous n’attendions pas forcément : Friedberg. Ce quatuor autrichien, entièrement féminin, a réussi à décocher une flèche qui a su se loger en plein milieu de de notre cible. Il se dégage du groupe une certaine aura et quiétude qui font qu’elles parviennent à créer un environnement hypnotique, tantôt subtil tantôt plus énervé, le tout dans une finesse déconcertante. C’est rock, c’est pop, c’est planant, presque post-punk par moment et c’est carré à souhait. Une très belle découverte en fin de festival, on ne peut que dire oui !

La clôture du TINALS se jouera à nouveau sur un choix à faire : soit retourner au Patio voir MJ Nebreda (qui était déjà programmée la veille), soit aller se prendre une dernière lampée de sueur sur la scène Mosquito. Logiquement, c’est vers les Hotwax que nos pieds fatigués nous amènent. Ce trio anglais a une grosse réputation scénique et cela va se confirmer… Un seul album au compteur, tout frais, sorti en mars dernier (« Hot shock ») et on y retrouve toute l’énergie qu’un groupe de rock, flirtant avec le punk, peut mettre dans sa première mouture. C’est crasseux, c’est parfois chanté à l’arrache, et la mayonnaise prend instantanément ! Le dernier couac de la soirée viendra de la technique puisque la fougue dégagée aura fait surchauffer l’électricité qui a décidé de se barrer au bout de 10 minutes de concert… et ce pendant une bonne vingtaine de minutes. Pour autant, cette longue pause (terrible quand on termine le festival au risque de voir partir le public) aura pourtant été un moment particulier dans le TINALS : le court silence sera comblé par la batterie où Alfie Sayers s’est décidé à garder son beau monde au coin de la scène. Au terme d’un immense solo de batterie en acoustique, les festivaliers sont restés ! Entre une grosse rasade de rouge et de nombreuses interactions avec le public, les Hotwax ont enchaîné leur set pour amener le TINALS sur une dernière vague rock’n’roll avant de plier boutique. On adore !

Le TINALS 2025 s’achève et c’est une réelle joie de retrouver cet événement incontournable nîmois. Pour ce retour en format plus intimiste, nous pouvons dire que le festival a remporté son pari en proposant une programmation basée essentiellement sur des découvertes et un joli 5 800 festivaliers sur une jauge des 6 000. Le TINALS a son public, c’est une certitude, maintenant chacun espère une édition 2026 digne de ce nom !

Crédits photos : Photolive30

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