Une première moitié de cavale réussie pour Julien Fortier

4 min de lecture
Julien fortier sort Cavales I

Six mois de retard. Mais comme dit l’adage : « le retard est la politesse des artistes ». L’EP « Cavales I » de Julien Fortier est sorti le 4 décembre dernier, le voilà aujourd’hui sur le Musicodrome. En attendant la deuxième partie à venir à l’automne, une plongée dans ces cinq titres qui suintent et hurlent, avec beaucoup de tendresse.

Issu de la jeune scène montpelliéraine, Julien Fortier ne passe pas inaperçu, encore moins lorsqu’il libère son timbre de voix. Il a décidé pour son nouvel album « Cavales », de scinder en deux sa naissance. La première face de cette pièce parfaitement travaillée est habilement instrumentalisée, on retrouve sur ce cd la finesse qui nous avait surpris sur la scène de Paloma, pour notre première rencontre avec le chanteur (chronique ICI). La force du piano n’envahit pas l’espace, laissant les guitares bien en évidence, sous la houlette du chef d’orchestre qui se drape de cette musique pour faire résonner ses mots.

Julien Fortier se dévoile sur cette première moitié de Cavales sans faux semblant, osant une première chanson instrumentale, qui lève le voile sur une ambiance emplie de tendresse, où les cordes ne tardent pas à se mettre en évidence. On trouve une ambiance rock mais planante, comme pour introduire en douceur un flot de mots qui ne tardera pas à faire son apparition.

L’amour m’abrutit, Sextape, R.I.P Lola… les chansons défilent et au fil des vers il parait évident que la plume de l’auteur est trempée dans une maturité presque désabusée, racontant des histoires croisées au fil de la vie, qui dévoilent une grande part de mélancolie, sans être pesantes.  Chaque chanson est une nouvelle couleur à poser sur le CD.

Indéniablement Emma, qui ponctue cette première partie, a tout d’une très grande chanson, mélodieuse à souhait, elle est habitée par ce phrasé si particulier, dans les pas d’un Allain Leprest, qui fait des merveilles de petites choses qu’on dirait de rien du tout. Jouxté à une interprétation qui prend aux tripes, tout est imbriqué pour tomber des nues à chaque écoute, sans possibilité de s’en lasser.

 » N’oublie pas ces miettes / à donner aux moineaux / qu’un simple ou une nymphette / aurait jeté si tôt […] je vis d’amour à mort et meurt d’amour à vie »

Le passage de « découverte scénique » à « confirmation sur cd » est toujours difficile à franchir. A travers une Cavale un peu folle, Julien Fortier n’a pas hésité au moment de s’élancer, et la confirmation est présente. Un univers à part, qui a tout pour plaire. Par la force des choses, sortir ce premier CD en deux fois s’avère une excellente idée : elle permet de laisser en haleine un public qu’on ne peut qu’encourager à se déplacer lorsque Julien Fortier est sur scène.

Deuxième round d’ici quelques mois…

julien fortier

FICHE TECHNIQUE

Tracklist
1. Cavales (instrumental)
2. L’amour m’abrutit
3. Sextape (tu es un soir)
4. R.I.P Lola
5. Emma

Durée : 17 min
Sortie : 4 décembre 2015
Genres : Rock / Chanson française
Label : autoproduit

Bapt

La musique ou la mort?
On peut chercher des réponses à nos questions à travers différents miroirs de notre société, la musique demeure l'un d'eux.
La musique est un indicateur de la santé des temps qui courent.
Sa force à faire passer toutes les émotions et tous les rêves est indiscutable, et indispensable aujourd'hui !

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