Oh Yeah que c’était bon !

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On a mis un peu de temps pour se remettre du Festival YEAH, mais ça y est, on est prêt à vous donner nos impressions et un retour en images de cet incroyable week-end que l’on a passé à Lourmarin. Pour l’occasion, on a décidé de faire un live-report croisé avec nos copains du webzine Le Sac à Son car nous y étions ensemble. C’est donc Aina dit Aigle guerrier qui s’est collé à la rédaction avec quelques ajouts d’Olivier, toujours derrière son appareil pour le Musicodrome !

C’était la première fois que l’équipe du Sac à Son venait au festival. On était donc impatients de le découvrir. Alors Le Yeah se déroule sur 3 jours dans le village de Lourmarin situé dans le Lubéron. Rien que la région vaut déjà le détour. Chaque année l’affiche du festival est dingue et pointue. Et cette année encore plus que jamais car le festival Yeah fêtait ses 10 ans.

Les Plus du Festival :

  • La programmation : Rock indé, électro, pépites, grands groupes, tout y est !
  • Une grande scène principale et une petite: on ne loupe aucun artiste et les horaires sont bien respectés.
  • Un festival à taille humaine : pas de queue interminable sur l’ensemble des stands et on se retrouve facilement sans s’appeler.
  • Les foods trucks: il y a en assez et pour tous les goûts, tarifs accessibles.
  • Les gens : que ce soit le public, les bénévoles, la sécu… On est tombé que sur des gens bienveillants, ça fait plaisir. 
  • Les boissons : choix des bières et vins cool, tarifs accessibles.
  • Les événements dans le village: le festival propose des événements musicaux gratuits dans tout le village. C’est hyper convivial avec des chouettes DJs et des buvettes. C’est l’occasion de rencontrer des gens cool et de danser ! Tout ce qu’on aime. 
  • Et enfin la localisation : Lourmarin est juste magnifique ! On a grave apprécié l’ambiance bohème de la ville. 

Le Moins du Festival : C’est juste la guerre pour choper le Pass ! Beaucoup de personnes se démotivent à essayer de venir au festival car les billets sont vendus en quelques minutes. C’est frustrant, mais sincèrement battez-vous pour saisir le sésame car ça en vaut la peine. 

Le Château dans le ciel

On arrive sur le site et on voit au loin le château dans le ciel. C’est hyper beau et l’entrée par le Jardin, nous laisse sans voix. On a du mal à croire qu’ici va se passer un festival de fou.

TH DA FREAK

Arborant un tee-shirt orange vif figurant Mickey et Pluto, Thoineau Palis, leader de Th Da Freak ouvre les hostilités sur la grande scène. Les bordelais aux cheveux colorés, qui font vivre la tradition rock des terres bordelaises sont une figure incontournable du paysage indie-rock et garage de l’hexagone. Nous sommes heureux de les retrouver au Yeah, tout comme eux, ébahis devant la beauté des lieux et la vue qu’ils ont face à eux pendant leur concert. Tout ceci ne les empêche pas de lâcher les chevaux (et les cheveux) pendant une heure avec un set à l’image de leur musique, originale et chaleureuse. Voilà une très belle entrée en matière et l’occasion de parcourir une bonne partie de leur dernier album intitulé Coyote.

ORCHESTRE TOUT PUISSANT MARCEL DUCHAMP

Il y a des groupes comme ça qu’on rêve de voir mais jamais l’occasion se présente. Fallait juste aller au Yeah. Ça fait quelques années que Jérome notre chroniqueur du Sac à son suit le groupe Orchestre Tout Puissant Marchel Duchamp. Cet orchestre à géométrie variable qui compte maintenant plus de dix musiciens propose un mélange de pop, de musiques africaines, de rock avec du chant en français et en anglais (voix masculines et féminines).

Pour le concert, ils sont 12 sur scène (si je ne me trompe pas). C’est impressionnant de voir une si grande formation. De nos jours les formations sont plutôt minimalistes. Toute la scène est occupée. Premier morceau et c’est déjà le feu d’artifice musical. Tous les musiciens vibrent à l’unisson et propagent leur fusion musicale. L’énergie qu’ils dégagent est contagieuse. Musicalement, on est sur du très lourd, chaque instrument est en harmonie avec l’autre et chacun s’exprime librement. C’est un très très très beau moment de musique. Le cocktail est étonnant et détonnant : c’est joyeux, dansant, réjouissant, délicat ou plus furieux. On aime passer par toutes ces émotions en concert. 

YOUNG FATHERS

C’était le concert que l’on attendait ! Ça fait quelques mois qu’on use nos oreilles sur le dernier album Heavy Heavy de Young Fathers. Les trois écossais cassent les codes avec leur musique hybride. À la croisée de l’électro, du hip-hop, du trip-hop et parfois un soupçon de soul, le trio brise toutes frontières et forcément on adore. 

Le groupe monte sur scène, accompagné de deux choristes et deux musiciens (batterie, machines et percussions). On pressent déjà que ça va être ouf. Rien qu’avec leur prestance, ils dégagent une énergie incroyable. Premier titre Queen is Dead et c’est déjà la folie furieuse dans la fosse. Ça chante, ça danse ! Toute le monde est happé par la vitalité quasi chamanique du groupe et leurs regards de braise. Les morceaux s’enchaînent mais ne se ressemblent pas. On ne sait plus où on habite. On passe du hip-hop sauvage, à de l’électro tribale, en passant par des notes de pop soul gospel transcendantales. Tout le monde est en lévitation dans ce château. Le trio est hyper généreux et souriant, c’est un pur régal. 

Vous l’aurez compris, on a surkiffé leur performance. On attendait beaucoup du live de Young Fathers et ils ont dépassé toutes nos attentes. La notoriété scénique du groupe est largement méritée.  Heavy heavy est un album hyper intense que le trio a su rendre encore plus papable avec son interprétation. Petit anecdote cool, Young Fathers est resté tout le week-end pour le festival, a déambulé dans le village aux différents spots du Yeah et a fait la fête avec les festivaliers. Et ça c’est vraiment un chouette état d’esprit. Merci Young Fathers, restez comme vous êtes !

FRENCH 79

Pour clôturer, cette première soirée de festival, c’est le producteur marseillais French79 de son vrai nom Simon Henner qui monte sur scène. En quelques années, Simon s’est imposé sur la scène électro-pop avec sa musique rêveuse, onirique qui pousse à l’évasion et à la déambulation. L’utilisation des synthés analogiques et arpégiators sont sa marque de fabrique. On a eu la chance de le voir déjà quelques fois sur scène. Et c’est avec un nouveau live qu’il revient. En effet, il vient de sortir son dernier album Teenagers. Comme toujours, il est seul avec ses machines et son pad batteries. C’est toujours un chouette moment ses concerts, c’est rythmé et toujours bien mené. On adore toujours autant ce qu’il fait. Du côté du Musicodrome, on est un peu restés sur notre faim (peut-être la faute à un set trop court ou a une scéno sous-exploitée ?).

Une dernière valse avant de rentrer ? C’est comme ça que s’est terminée la première soirée dans une ambiance de douceur et de joie !

Le château ambulant

Retour au château pour cette deuxième soirée. Avant d’arriver au festival, on a passé l’après-midi dans le village de Lourmarin car il y avait des animations un partout, c’était beaucoup trop cool ! On a un peu les jambes en pâté mais c’était tellement une bonne ambiance. Bref, on arrive et malheureusement on rate la prestation du groupe Comfort dont on a juste le temps de voir une chanson. On loupe aussi une grande partie de la prestation du groupe Nor Belgraad car nous avions décidé de manger… Le groupe est séduisant et méritera une écoute plus approfondie.  

COMFORT

Heureusement pour nous, le Musicodrome avait bien noté la présence de ce duo qu’il ne voulait surtout pas louper ! Et on a bien fait. Comfort, c’est un duo écossais déjanté composé de Natalie au chant/machines et Sean à la batterie. Pour faire court, il faut imaginer un mix entre Janis Joplin et Kae Tempest. C’est sauvage et authentique, les textes (qui parlent d’identité, de conflits sociaux et moraux, de dommages psychologiques) sont clamés avec rage et authenticité. 

Natalie viendra se frotter au public de la petite scène jusqu’à se mettre les genoux en sang… Quelle claque dès l’heure de l’apéro ! Le Yeah, c’est aussi pour ça qu’on l’aime !

JAN VERSTRAETEN

La soirée débute donc vraiment pour nous avec Jan Verstraeten qu’on ne connaissait pas. On ne savait donc pas à quoi vraiment s’attendre. Et là arrive, le chanteur déguisé en Mickey avec 5 musiciens tous vêtus de rose. Le cadre est posé. Jan Verstraeten s’est fait remarquer lors des dernières Trans musicales de Rennes. Jan signe son premier album, Violent Disco qu’il défend ce soir sue scène. On y retrouve une nette influence pop, soul et des violons façon orchestre. On a pas tout aimé musicalement mais le show est bien fait et il y a des envolées musicales vraiment incroyables. Le personnage est atypique mais attachant. Le chanteur flamand, haut en couleurs est une chouette découverte.

MEULE

Ça ne fait pas très longtemps que l’on connait le groupe Meule. C’est avec leur live Kexp sorti, il y a 5 mois que le trio est entré dans nos vies. La formation est formée de deux batteurs face à face et d’un guitariste/synthé modulaire. Le groupe est originaire de Tours. Musicalement Meule est un melting-pot d’univers, d’idées et de références qui font d’eux un trio inclassable, un ovni de la scène rock.

Le concert débute et le deux batteurs n’y vont pas mollo ! Ça tape fort et sans détour. Ils annoncent la couleur. Les gars ne sont pas là pour faire de la figuration. C’est une véritable fureur collective qui s’empare du public. Tout le monde saute de partout, tape du pied. Le château ambulant est en orbite lunaire. Meule nous en met plein les oreilles avec leur son expérimental entre rock et électro, avec des sonorités explosives, des grooves répétitifs et saturés, des séquenceurs et des atmosphères électroniques rappelant les groupes de krautrock allemands des années 70. C’est l’effusion générale dans le public. On est entrain de se prendre une grosse claque sonore. Le trio est à fond et nous le rend bien. C’est pour nous la grande révélation du festival. L’intensité du groupe est prodigieuse.

Le copain du Musicodrome en gardera d’ailleurs une bonne marque de cigarette sur le bras suite à un pogo bien furieux.

MAKOTO SAN

Arrive le dernier groupe de la soirée, Makoto San que l’on connait bien car on les suit depuis un moment. Le groupe est composé de 4 musiciens facilement reconnaissables avec leurs costumes et leurs masques uniques qui cachent l’intégralité de leur visage. Leur musique est aussi singulière que leur acoutrement. En effet, le groupe propose une musique électro-transcendantale avec des instruments en bambou. C’est assez incroyable. 

La scénographie est vraiment belle, on sent que le groupe a travaillé le jeu de scène. Makoto San nous emporte dans son univers asiatique avec ses sonorités techno aux sons ancestraux de leurs bambous. La fin du concert monte en intensité pour finir sur un feu d’artifice de transe. C’est une belle découverte aussi à voir absolument sur scène. On regrette juste que le groupe passe après Meule qui nous a déjà pris beaucoup d’énergie.

Le château du Son

Dernier jour du festival. Pour les 10 ans du festival, les organisateurs ont tenu à garder secrète la programmation de ce dernier jour. C’est la Sunday Secret Birthday Party ! Il y a peu de festivals qui peuvent se permettre de garder une prog secrète et afficher complet. C’est le secret d’un programmation toujours de qualité à laquelle les festivaliers ont choisi de faire confiance. Chapeau à l’organisation !

En attendant la soirée, on a eu la chance d’assister dans l’après-midi à une conférence de Jacques au cours de laquelle il nous a expliqué le projet de film pour lequel il était en résidence à Lourmarin. Chouette moment d’échange. Il était intéressant de découvrir son processus de création puis de pouvoir le questionner sur sa démarche. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Jacques, c’est un artiste atypique un peu touche à tout. Il aime aller là où on ne l’attend pas mais on ne sait pas vraiment où l’attendre car lui-même ne semble pas le savoir. C’est un peu ça la beauté du personnage, avancer au gré de ses inspirations et foncer ! Il est difficile d’énumérer tout ce qu’il a fait mais c’est avec le clip Tout est magnifique et sa coupe de cheveux atypique qu’il s’est fait connaitre auprès du grand public. Il est connu avec ses performances de techno-bruitiste, à base de sons créés à partir d’objets du quotidien.

Bon, il a plu toute la journée, ça c’est moins fun et il y a même eu une incertitude quant à la tenue de la soirée. Cela n’a cependant jamais entamé la motivation des festivaliers, nous y compris, à danser sous la pluie. 

21 h, la surprise est révélée et pas des moindres avec la présence de The Blessed Madonna et du grand et cultissime Carl Cox, pape de la house musique. On est bien dans le château du Son. Belle surprise pour les amateurs d’électro-techno. Malheureusement la pluie a un peu gâché une partie de la surprise car devait se produire en début de soirée les Limiñanas. Bref, nous on a déclaré forfait, trop crevés pour nous mettre le feu jusqu’au bout de la nuit. Fin du bal, on est rentré en disant au revoir aux copains du Musicodrome qui ont poussé le plaisir un peu plus tard.

Que ce soit The blessed Madonna ou Carl Cox, ça a envoyé du lourd au pied du château de Lourmarin avec un set particulièrement “agressif” de Carl Cox. Malheureusement pour le public, il avait été décidé de placer les dj à la hauteur du public, ce qui fait que seuls les premiers rangs ont pu vraiment profiter du show (alors que la scène était entièrement vide). Dommage car les deux DJs sont plutôt très volubiles derrière leurs machines.

Nous retiendrons de ce week-end une nouvelle très belle édition de ce festival pas comme les autres qui offre à la fois convivialité et qualité. Nous souhaitons longue vie au Yeah et vous donnons rendez-vous l’année prochaine dans le beau village de Lourmarin !

Crédits photos : Olivier Scher

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