C’est officiel, Philippe Meyer, le dernier résistant d’une chanson française attentionnée et intelligente sur France Inter, a été « invité » à définitivement rendre les clés de son émission : « la prochaine fois je vous le chanterais », qui mettait en exergue tous les samedi matin depuis quinze ans, des chanteurs et chanteuses inaudibles sur le reste des fréquences.
Un coup de vent nauséabond qui s’inscrit dans la politique de cette radio qui se voulait portée sur la chanson française depuis les années Jean-Louis Foulquier. L’homme se retournerait dans sa tombe s’il le pouvait… La dernière émission consacrée à la vraie chanson française, où se côtoyaient chaque semaine Anne Sylvestre ou Romain Didier, Thomas Fersen ou Bratsch, a donc rendu les armes, sous le joug d’un chantage qui n’inspire rien de bon.
Philippe Meyer a été « convié » à choisir entre son émission sur France Culture et celle sur France Inter. Comme si s’attaquer à cette fange de la programmation était une vraie marche en avant contre un pseudo-cumul qui, en revanche, ne remet jamais en question les animateurs chevronnés qui investissent le service public sous couvert de diversité, alternant entre jeux télévisés débiles et émission « informatives ».
Non, ce n’est évident qu’un apparat, et c’est dans une logique politique que cette émission s’arrête, sans doute les dirigeants de France Inter n’avaient guère goûté à ses récentes sorties sur la tournure que prenait cette radio (ICI). Fallait pas déconner, Philippe, tu fermes ta gueule et tu restes !
Cela s’inscrit dans une longue déliquescence et libéralisation du journalisme dans sa globalité, le service public n’étant plus, loin de là, un gage de qualité absolu. La prochaine fois, Philippe Meyer ne vous la chantera plus, et le rendez vous qui était tant attendu chaque samedi matin sera à coup dur remplacé par de la pop anglo-saxone qui envahit jusqu’aux toilettes des services publiques, lieu où elle devrait pourtant rester confinée.
Voilà comment on remercie quinze ans de travail indispensable aujourd’hui. Un avant gout de ce que le futur nous réserve. Fermez les yeux, vous êtes cernés.
clap clap clap. merci radio propagande d’état.