C’est dans une ambiance familiale que Mo’Kalamity et Samory I ont partagé la scène ce jeudi 8 mars. Deux ans après l’avoir vue au Divan du monde à Paris (article disponible ici), Mo’Kalamity, accompagnée de ses musiciens The Wizards, venait présenter au public de Paul.B son excellente collaboration avec Sly and Robbie sur son dernier opus « One love vibration ». Quant à Samory I, il entamait avec cette date sa toute première tournée européenne afin de présenter son premier album « Black gold ».
C’est dans ces moments là, précieux, que l’on comprend que la musique n’est pas seulement qu’une simple affaire de techniques ou d’instruments mais également de vibrations, d’énergie, de résonance de l’âme… Mo’Kalamity est sans aucun doute l’une de ces artistes qui communique toutes ses ondes positives que ce soit en concert et à travers ses albums, une de ces artistes qui chantent avec le cœur… C’est ce que nous confirme ce rasta devant la scène, complètement en phase avec la musique et les bonnes vibrations envoyées par la chanteuse, balançant ses longues dreads et tous ses membres de droite à gauche, de gauche à gauche et de bas en haut. Ça fait plaisir aux yeux et fait sourire le cœur.
Pour autant, la petite scène de l’espace Paul.B n’est pas bien pleine, ce qui peut se comprendre pour un jeudi soir, mais c’est ce qui nous permet d’apprécier d’autant plus notre concert. On se laisse bercer par un reggae puissant à coup de grandes envolées de flûte traversière mettant parfaitement en valeur la voix de la chanteuse.
Les morceaux joués ce soir sont lourds de sens et chantés avec la conviction qu’ils nécessitent. Petit bonhomme, issu de son premier album et classique du répertoire de Mo’Kalamity, commencera à réchauffer l’ambiance de la salle, notamment avec la prise du micro du flûtiste convertis en raggaeman le temps du titre.
« Petit bonhomme traces ta route vas voir plus loin
Mais surtout n’oublies pas de t’arrêter en chemin
Pour explorer toute cette diversité
Qui fait la richesse de notre humanité »Mo’Kalamity, Petit bonhomme
« Est ce qu’on est ensemble ? Ensemble pour lutter contre ce système ? ». Ce sont les paroles de la chanteuse avant d’enchaîner sur Struggle of the spirit, véritable message de lutte et d’éveil des consciences. Le solo de guitare viendra ancrer cela dans les esprits.
Le dernier album « One love vibration » est évidemment à l’honneur avec Kingdom of Africa, Moonlight qui dérivera sur quelques sonorités dub bien appréciables ou encore Strenght of a woman, « dédiés à toutes les sœurs dans le monde qui se battent ».
Parmi ce panel de nouvelles composition, c’est bien Throw done your guns qui retiendra le plus notre attention : « celle là est pour tout ceux qui subissent aujourd’hui le business des armes ». Le message est si bien porté qu’il sera repris par le public.
Mo’Kalamity et ses musiciens, fidèles à leur musique, leur conviction et leur énergie, auront réussi à réveiller le public à point pour accueillir le jamaïcain Samory I .
La salle s’est remplie et est quasi-comble pour accueillir Samory I and the Black heart band. Affluence a priori logique car ce jeudi 8 mars correspond à la toute première date française et européenne du groupe, arrivé tout de droit de l’aéroport de Bruxelles dans la journée. C’est après une grosse demi-heure de line-check/balance que le groupe se présente sur scène. Après avoir été annoncé, le chanteur est accueilli sur les traditionnels percussions nyabinghi suivi d’un puissant roots reggae des familles. Les premiers titre joués par le groupe sont Lost africans et There is a spirit, issus de leur premier album « Black gold ». Ils sont assez stupéfiant : cette entrée en matière est bien à l’image de l’album et notamment de l’excellent morceau Rasta nuh gangsta.
La recette new roots de la composition instrumentale, alliant roots, dub, soul et le charisme du chanteur fonctionnent parfaitement bien et on a grande hâte d’entendre la suite. Malheureusement, quelques accrocs marqueront le reste du concert et le public s’est rapidement clairsemé. Nous laissant sur notre faim, on constate que le groupe n’est pas dans sa meilleure forme (compréhensible après tout).
Après une date à la Maroquinerie (Paris, 75) ce dimanche 18 mars, la dernière date française du groupe sera au Deux Pièces Cuisine (Blanc Mesnil, 93) ce dimanche 25 mars. Ces derniers partageront encore une fois la scène avec Mo’Kalamity.