Le jeune quatuor masqué revient avec un peu plus de titres à nous présenter avec leur nouvel EP « Heian ». Paru sur Chinese Man Records, le label marseillais tient-là une nouvelle pépite du genre.
Adepte des machines mais surtout d’instruments hybrides conçus de toutes pièces pour faire vibrer nos cordes sensibles, Makoto San poursuit son exploration des genres, mi-homme mi-panda.
Takeshumen, en tout juste 1 minute en ouverture, donne le ton d’emblée : les influences de l’Asie sont clairement palpables dans la musique du groupe (et ce n’est pas un hasard qu’ils aient tapé dans l’œil du label de l’homme chinois). Ce qui parait tout aussi évident, c’est que le groupe s’inspire de ces influences pour mieux se les approprier et les dépasser.
On sent bien qu’un son puissant sommeille et qu’il attend la moindre étincelle pour se réveiller : Kadama, ou l’art d’apprivoiser le dragon digital, transforme ce qui est palpable en quelque chose de vaporeux comme si la ballade amorcée se mettait subitement à danser. Une danse métallique qui entame sa mutation, cyclique et frénétique, qui nous amène vers d’autres horizons.
Sur Guadua, retour au calme, les clapotis se chargent en électricité et le masque est à nouveau tombé : adepte des changements de rythme, la track semble flotter dans l’air et nous entraîne sans résistance vers Kibo, boosté par les basses et les percus qui appellent à la transe.
D’un équilibre parfait et d’une symbiose toute trouvée, Makoto San nous embarque tranquillement vers Fuji, morceau qui nous a fait connaître le groupe il y a quelques mois déjà lors de la sortie du clip.
Une chose est sûre, « Heian » retranscrit à merveille une partie de l’univers de Makoto San et il ouvre de sacrées perspectives au groupe qui va, sans aucun doute, tirer son épingle du jeu, de la scène électronique française. Il pourrait bien s’inscrire dans les sillages de Thylacine ou de Worakls qui excellent dans leurs domaines avec leurs approches hybrides et créatives. A suivre !
Makoto San, EP « Heian » (5 titres, 15 minutes), disponible depuis le 18 novembre 2022 sur Chinese Man Records.