Le poulpe est de retour du côté de l’étang de Berre pour une nouvelle édition de la Guinguette Sonore. Contraint de se réfugier à Miramas pour cause d’intempéries annoncées, le festival assure une nouvelle très belle édition.
Nous avions hâte de retrouver la plage de la Romaniquette à Istres mais c’est finalement le domaine de Sulauze qui nous accueillera pour ces deux soirées de rock. On salue l’exploit de l’équipe qui a assuré un repli stratégique de dernière minute dans ce magnifique domaine viticole. Coté musique, ce ne sont pas moins de 11 groupes qui sont programmés cette année à la Guinguette Sonore.
Vendredi 2 septembre
Nous arrivons au domaine sous un ciel menaçant qui nous confirme que la tenue du festival au bord de l’étang de Berre n’était en effet pas une option réaliste. A peine arrivés sous sommes happés par le son puissant de Kriegelstein qui ne fait pas dans la demi-mesure. Le ton rappelle parfois No One Is Innocent et ses incantations gutturales.
Changement de registre avec GAMI dont le trip-hop aux influences très rock continue de nous séduire. Le trio est taillé pour la scène. Capucine possède une voix remplie d’émotions qu’elle transmet morceau après morceau, entre douceur et douleur. Un groupe à suivre absolument.
Tous droits venus des Pays-Bas, les quatre musiciens de Banji proposent une pop réjouissante aux accents groovy. Petit retour dans le temps avec ce quatuor porté par le funk et les claviers généreux. La chaleur monte tellement que le pauvre chanteur doit régulièrement agiter son tee-shirt afin de se refroidir (un peu). Ceci lui permettra quand même d’arriver au bout de son set.
La belle surprise de la soirée nous vient du groupe parisien Storm Orchestra qui va créer la tempête à l’abri de la grange qui nous accueille. Sur une base guitare (Maxime également au chant), basse (Adrien), batterie (Loïc), le trio produit un rock efficace et incarné. Armé d’un premier EP paru en décembre 2020, Storm Orchestra prépare son premier album qui devrait sortir au premier trimestre 2023. Un groupe à suivre et à découvrir en concert.
Ne reculant devant aucune limite, le poulpe a convié la marseillaise Trampqueen à clore cette première soirée déjà bien fournie. Les instruments ont disparu du plateau, remplacés par un duo plein d’énergie qui nous embarque dans des sonorité trap et punk à la fois.
Samedi 3 septembre
Nous sommes de retour sous le soleil après nous être un peu perdus dans les chemins de terre du domaine (note pour la prochaine fois : ne pas toujours se fier au trajet proposé par le GPS). Nous arrivons à bon port pour découvrir les jeunes GLITCH, lauréat de Class’Eurock pour des Inouïs du printemps de Bourges pour la région PACA. Ces victoires ne sont clairement pas usurpées quand on découvre sur scène ces deux jeunes femmes qui transpirent le rock. Voilà un vrai coup de frais sur la scène locale et un projet à suivre.
Autre projet que nous découvrons, celui des toulousains d’Oslo Tropique. Drôle de nom pour un groupe dont l’origine nous est expliquée par Christophe, son chanteur : « le jour où tu pourras siroter un mojito les pieds dans l’eau à Oslo, tu seras vraiment dans la merde« . Car il est ici question de chansons à textes, engagées et mélodieuses avec un gros son rock. Et c’est réussi. En plus c’est chanté en français, ce qui en fera l’exception du week-end. Nous avons apprécié cette poésie punk et cette vision du monde sans concessions.
Autre gros moment de la soirée, la venue des Fabulous Sheep venus défendre leur dernier album « Social violence ». Les héraultais ne sont pas là pour plaisanter et leur son post punk provoque une grosse vague de sueur dans la fosse qui se lâche comme jamais. Largement acclamés pour leur performances live, les Fabulous sheep ne déçoivent clairement pas ce soir. Leur rage est communicative et s’exprime avec beaucoup de conviction.
Nous n’avons pas pu assister aux concerts de Spirirt Bomb, ni des extravagants Bachir al Acid. Nous ne revenons pas sur le concert de Rival Karma que nous avions largement présenté il y a quelques semaines dans nos pages.
Nous saluons une nouvelle fois l’équipe de la Guinguette Sonore pour son enthousiasme et ce beau festival qu’elle propose au début du mois de septembre. Nous avons besoin de ce type d’événement pour découvrir les pépites rock régionales et hexagonales !
Crédits photos : Olivier Scher