Il faut un début à tout : pour sa dixième bougie, Le Musicodrome a réussi à pénétrer dans l’espace feutré du Cratère, la scène nationale d’Alès, pour shooter un concert entre deux mondes. Un monde doux et soyeux, porté par Quatuor Debussy, mais aussi un monde plus rock amené par Keren Ann. C’était vendredi dernier en terres cévenoles.
Une salle comble. Sans surprise en somme. Près de 850 personnes occupaient les travées du Cratère, impressionnant pour le coup. Ici, pas le droit au trac, les projecteurs sont solidement vissés au plafond et la scène paraît bien grande. Les quatre acolytes de Quatuor Debussy sont en place (Christophe Collette et Marc Vieillefon au violon, Vincent Deprecq à l’alto et Cédric Conchon au violoncelle) et Keren Ann se fait désirer. Après un premier morceau instrumental joué debout… devant un public debout, le ton est donné.
Pourtant, c’est bien sur la corde raide que le restant du concert se poursuit : l’arrivée de Keren Ann apporte voix et guitare mais le tout est susurré… Il fait trop de bruit cet objectif. Changement de point de vue. Ce ne sont pas des notes mais des caresses sonores qui émanent de l’ensemble. Malheureusement, cela ne sera pas suffisant : impossible de continuer à shooter.
Dommage car il faut le reconnaître, la maîtrise du show, totale, rime avec sagesse : le set, équilibré, est certes très posé mais il est aussi entêtant. Il y a peu de mots, les mélodies sont suffisamment bien ficelées pour entraîner progressivement la foule, et le tour est joué.
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DALLE