Le festival MIMI n’est définitivement pas MO-MORT !
Le festival MIMI, c’est un peu le bonbon qu’on attend avec impatience en fin d’été quand on crèche du côté de Marseille. Le festival que l’on rejoint en bateau depuis le Vieux port, direction les îles du Frioul… Mais ça c’était avant. Depuis l’an dernier, retour sur le continent et exploration de nouveaux territoires…
Ainsi, le festival MIMI change et nous propose une nouvelle exploration de la planète Marseille. C’est donc avec beaucoup de plaisir que nous avons débarqué dans les quartiers Nord à la découverte de la Cité des Arts de la rue. Inauguré en 2013, cet immense espace a été érigé en lieu et place des des anciennes huileries-savonneries L’Abeille, site acquis par la ville en 1999.
Arrivés un peu en avance, la première impression est bonne. Un bar éphémère avec un beau choix de bières, un mur graffé pour l’occasion et un dj-set rock’n’roll bien emmené. De bonne augure pour patienter dans un paysage urbain cerné par des hautes tours sans âme… Et puis sur un mur, ce pochoir qui nous fait bien marrer : si à 50 ans t’as pas un Banksy, t’as raté ta vie !
Les portes s’ouvrent et nous nous dirigeons vers l’enceinte du festival dont tous les concerts sont programmés à l’extérieur. Bonne idée de rester dehors vu la température du soir… Un espace est dédié aux productions locales (art, bd, disques) et nous avons la bonne surprise d’y rencontrer David Snug sur le stand Même pas mal. Nous vous encourageons à parcourir son excellent blog et découvrir son groupe (non moins célébre) Trotski nautique.
Le festival commence par la performance étonnante d’Èlg dont les expérimentation électroniques et chantées nous laissent… un peu perplexes. C’est très expérimental et pas forcément simple à appréhender. Peut-être que nous aurions été plus attentifs posés dans les quelques transats à disposition. Nous décidons d’aller chercher une bière pour mieux nous mettre dans la musique et là, l’horreur. Une attente incompréhensible avec un système de jetons par évident à identifier avant d’arriver devant le bar. L’organisation aura la bonne idée d’ouvrir un autre bar avant l’émeute… Le seul point noir à noter au cours de cette soirée.
A la suite de ce premier concert est diffusé sur un bâtiment le documentaire BOZA, qui nous fait vivre le sauvetage des migrants en Méditerranée à bord de l’Aquarius. Un stand de SOS Méditerranée est d’ailleurs sur place. Il sera possible de leur laisser nos gobelets en partant de manière à ce que la consigne soit récupérée par l’association. Excellente initiative du festival MIMI. Une idée qu’il serait bon de mettre en place sur d’autres festivals !
Restaurés et abreuvés, nous assistons à la fantastique performance du duo Burnt Friedman & Mohammad Reza Mortazavi.Un duo formé de machines et d’un instrument traditionnel iranien, le tomback, pour plus d’une heure d’extase absolue. La proposition se rapproche parfois des sons proposés par le bidouilleur de génie James Holden. Le jeu de percussion de Mohammad Reza colle parfaitement aux sons distordus et parfois arythmiques proposés par Burnt Friedman. En tout une première belle claque pour un set très planant. On a même eu droit à un feu d’artifice au loin, du côté de la Bonne mère pendant le set…!
C’est au tour du projet de La colonie de vacances de prendre place dans l’arène. On sait qu’on va forcément prendre du plaisir avec les furieux Papier Tigre, Electric Electric, Pneu et Marvin. Car oui, ces 4 groupes se sont rassemblés depuis 2010 pour proposer un projet en quadriphonie complètement fou. Nous étions restés sur un set intense et transpirant au Bikini, à Toulouse en novembre dernier et étions prêts à remettre le couvert. Si les choses ont commencé doucement, le décollage fut puissant avec un public déchainé bien déçu de ne pas pouvoir pogoter le reste de la nuit ! Ce projet original permet de ressentir la musique de manière originale et de plonger au cœur d’une marmite en fusion au centre du dispositif. Les groupes sont disposés aux quatre points cardinaux et il faut sans cesse naviguer d’un bout à l’autre du cœur en fonction de la musique. Un très bon moment une nouvelle fois. Et tout ça sous la bénédiction de la Bonne mère, toujours visible au loin.
Vient ensuite le réunionnais Labelle qui enchaine dans un espace couvert. Ce dernier nous propose de « l’electro maloya », une musique basée sur des rythmes traditionnels qui sont nés pour exprimer la douleur et la révolte chez les esclaves d’origine malgache et africaine, dans les plantations sucrières de la réunion. La proposition est intéressante mais part néanmoins trop souvent sur une techno un peu brutale et facile.
La nuit avance et il est temps de découvrir le dernier invité de la soirée, le projet électro Le mal des ardents. Si le long retour sur Montpellier commence à nous motiver à décoller, le son diffusé sur le site nous a définitivement convaincu de prolonger la soirée. deuxième belle surprise du festival avec une musique électronique entêtante et prenante. Le type d’électro que l’on court écouter dans les clubs berlinois alors qu’elle est à portée de mains du côté de Marseille. Des vieux synthés, des nappes planantes et des lignes de basses groovy et noisy, voilà la recette d’une musique parfaite pour le milieu de la nuit. Nous vous invitons à aller écouter le soundcloud du mal des ardents, des pépites s’y cachent !
Nous quittons la cité phocéenne heureux grâce cette belle soirée proposée par le festival MIMI.
NB : Une interdiction formelle de prise de photos pendant les sets des artistes Burnt Friedman & Mohammad Reza Mortazavi et Labelle nous ayant été imposée, j’ai décidé de dessiner ces deux groupes. Et on comprendra vite que je suis photographe et pas dessinateur…