Déjà la sixième édition du Jardin Sonore à Vitrolles. Et toujours plein de nouveautés avec, en plus d’une 3ème scène permanente, l’arrivée de stand-upper en début de soirée.
La densité de festivals en ce mois de juillet ne permettait définitivement pas de se démultiplier pour assister à chacun d’eux. Du côté de Vitrolles, nous aurions bien aimé revoir John Butler et Ben Harper le 20 juillet mais nous étions déjà concentrés sur l’excellente soirée du festival de Thau.
Loin de bouder notre plaisir, nous voici repartis en Provence pour la dernière soirée du Jardin sonore, riche en expériences musicales variées.
Départ en congés aidant, la route vers Vitrolles est loin d’être tranquille et nous devons faire preuve d’imagination pour arriver au Domaine de Fontblanche dans les temps.
Nous arrivons juste pour le premier concert programmé, à savoir les jeunes anglais de Lovejoy. Pur produit de brit-pop, le jeune quatuor déroule un set aux influences très indie-rock (Arctic Monkeys, The Strokes) sans vraiment capter notre attention. C’est agréable à l’oreille sans plus. De nombreuses ados déchainées sont au premier rang, signe du statut de son leader, Wilbursoot sur les réseaux sociaux.
Pour nous, c’est sur les petites scènes que les choses se passent. Et un premier regret : pourquoi avoir programmé GLITCH (que nous avions beaucoup apprécié lors de la dernière Guinguette sonore) et SÜEÜR à la même heure ? OK ZOLA (que nous n’irons pas voir) jouait après sur la grande scène mais cela justifie-t-il de sacrifier deux découvertes que l’on aurait pu écouter l’une après l’autre ?
C’est donc sur SÜEÜR que se porte notre attention ce soir. Ce trio de hip-hop punk-rock bien énervé (guitare, batterie) est emmené par le comédien Théo Cholbi dont le regard fiévreux cristallise des textes ciselés sur notre monde. C’est sombre, c’est rageux, c’est puissant et ça fout des frissons. En voilà une belle formule qui fait mouche. Lëa, du Sac à sons nous en avait parlé il y a quelques jours avec beaucoup d’emphase. Nous sommes complétement d’accord avec elle. Notre claque de la soirée sans aucun doute.
Après nous être restaurés (l’offre est d’ailleurs large et variée), nous nous calons devant la scène prairie dans l’attente de Vintage trouble. Mené par son charismatique chanteur Ty Taylor, ce groupe propose un blues-rock très groovy super dansant.
Et parlons-en de ce Ty Taylor. Quelle bête de scène ! On avait bien remarqué le personnage s’agitant en bord de scène sur le concert précédent. Et il ne nous a pas déçu. Debout sur les barrières dès le premier titre, le chanteur qui nous évoque une fusion entre James Brown et Michael Jackson ne s’arrête pas une seconde. Avec un sourire super communicatif, Ty danse en permanence et vient plus d’une fois au milieu du public qui se réduit inexorablement avec l’arrivée proche de Shaka Ponk sur l’autre scène. Ceci aurait été une raison de plus de programmer ce groupe en même temps que Zola qui ne visait clairement pas le même public…
Nous passons un incroyable moment avec Vintage Trouble dont nous n’attendions pas une aussi grande énergie sur scène. Ne connaissant pas le répertoire du groupe, difficile d’y faire référence à l’exception des titres Shinin’ ou Who I am. A noter que c’est la première fois qu’un artiste fait applaudir les photographes à leur sortie 🙂 Un grand merci pour ce geste !
Tête d’affiche de cette dernière soirée, Shaka Ponk est au rendez-vous avec une scéno à couper le souffle. Ayant annoncé il y a quelques semaines déjà que la tournée The Final F#*cked up Tour serait la dernière, nous ne pouvions bouder notre plaisir pour assister à cet ultime concert.
Les raisons, il les ont déjà données et leur décision est très respectable.
En attendant, c’est encore sur scène que cela se passe et on peut dire que ça décoiffe toujours autant. Les effets visuels sont super maîtrisés et l’apparition des choristes nous trouble quelques secondes avant de nous rendre compte que ce sont de « vrais » humains et non pas des images de synthèse.
Nous sommes en festival donc le show est réduit mais il y aura encore un certain nombre d’occasions de les voir sur scène entre 2023 et 2024.
Dès le premier titre, Frah vient se confronter au public, retenu par un agent de sécurité. Il y reviendra en fin de set avec un saut périlleux dont il a le secret. Sam n’est pas en reste même si elle ne cherche pas à naviguer dans ou sur le public.
Plusieurs titres sont joués en français comme Je m’avance, J’aime pas les gens ou Tout le monde danse. Des titres qui mettent l’écologie et l’humanité au cœur du propos et que l’on retrouve sur leur Final album sorti il y a quelques semaines.
Nous retrouvons les incontournables I’m Picky ou Sex ball sans oublier le moment tant attendu du Circle pit qui fait bien monter la température dans la fosse. Nous aurons même droit à une reprise de Nirvana avec un Smells like teen spirit bienvenu.
Quelle claque ! Y’a pas à dire, ça fait du bien toute cette énergie.
Que cela ne tienne, la soirée n’est pas terminée car cette année, ce sont les Nova Twins qui clôturent le festival.
Le duo (même si on n’oublie pas le batteur en fond de scène) cogne fort avec un mélange de hip-hop et de punk très électrique où guitare et basse s’entremêlent. Les londoniennes ne font pas les choses à moitié avec un set engagé et puissant comme nous les aimons.
Formé en 2014, le duo a sorti deux albums « Who are the girls? » en 2020 et « Supernova » en 2022. Leurs textes sont politiquement engagés ce qui leur a d’ailleurs valu de faire la première partie de Prophets of Rage en 2017 avec seulement deux EP à leur actif.
On ne peut que saluer le Jardin sonore pour cette belle et éclectique programmation. Merci pour ce final rageux et engagé !
Le festival a bien trouvé son rythme puisque ce sont 16 000 festivaliers qui ont découvert le site cette année et profité des trois soirées du festival.
Rendez-vous est pris pour l’année prochaine pour de nouvelles découvertes à Vitrolles !
Crédits photos : Olivier Scher