Dans le cadre du festival Taparole qui investit les salles culturelles de Montreuil durant une dizaine de jours, Le Chinois, petite salle alternative du centre de la ville, recevait Agnès Bihl accompagnée de la pianiste Dorothée Daniel. Le show, interrompu par un entracte, a duré près de 2 heures. 2 heures pleines !
Le concert attaque sur les chapeaux de roue avec un de ses singles les plus connus et appréciés du public : C’est encore loin l’amour ? Son entrée sur scène fracassante a été quelque peu refroidie après que la hauteur de la scène jumelée à la longueur (ou plutôt l’absence de longueur) de sa jupe a donné de bonnes surprises culottées au public…
Les titres de « 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24 c’est pas assez) » s’enchaînent, ponctués d' »anciens » morceaux et de lectures. Après Pleure pas Casanova, L’insomnie, Les imbéciles et d’autres, Agnès Bihl évoque son idée originale d’écrire une nouvelle sur le thème de chacun des titres de l’album. La première lecture concernera le titre La plus belle c’est ma mère. Sentimentale, cette lecture apporte une touche originale et importante au concert, et celles qui suivront confirmeront cette impression initiale. Après La sieste crapuleuse, c’est l’heure de l’entracte.
Agnès Bihl revient sur l’estrade une grosse dizaine de minutes plus tard avec le titre original… Je reviens ! Et comme beaucoup de retours sur le devant de la scène, le sien sera copieusement accompagné de discours de façade, mais revendiqués comme tels, à travers le titre Bla bla bla sur l’air de la marche turque. Un petit morceau décerné à son ascendance, Merci papa, merci maman, et c’est une nouvelle lecture (issue de La vie rêvée des autres) qui attend le public, lue par une actrice amie de l’artiste.
Le thème suivant est cher à notre chanteuse puisqu’il traite d’un sujet éminemment féministe, l’égalité des sexes : Quand on voit ce qu’on voit. 3 femmes auront contribué à ce concert, égalité bof, mais rapport de force renversé oui ! Ce concert nous aura changé du monde assez masculin de la musique !
Après une variante de Gueule de bois, Agnès Bihl dira sa dernière lecture de la soirée, une nouvelle tirée d’une histoire vraie sur le thème de la Shoah et en réaction au « prix de récitation » décerné récemment à une collégienne pour son interprétation de « Maréchal nous voilà » (oui oui vous avez bien lu :/), associée au titre Le baiser de la concierge.
Le concert se finira sur des notes plus gaies avec les titres Faites l’amour, pas la vaisselle, Son mec à moi et SOS Bonheur.
Une prestation dynamique devant une salle pleine et un concert marqué par l’engagement et les écrits sentimentaux, c’est bien Agnès Bihl qu’on a vu au Chinois le 7 Juin 2015. A voir !