Après la folie de la première journée, nous avons décidé de regrouper les deux suivantes en mettant en avant nos coups de cœur.
Malgré un grand nombre d’activités proposées tout le week-end dans le village, nous sommes restés essentiellement focalisés sur les concerts au Château. C’est qu’il faut une sacrée énergie pour tenir jusqu’au bout du Yeah!
Nous n’en avons pas encore parlé mais l’offre de restauration est vraiment pas mal. On retiendra en particulier la (généreuse) brouillade à la truffe.
Pour cette deuxième journée, Hyperactive Leslie, Clap Trap, Los Bitchos, Crack Cloud et Dombrance au programme.
Deux lieux de concert sont proposés sur le site, une petite scène (la vieille ferme) idéale pour les moments intimistes à l’heure de l’apéro et la grande scène, au pied du château. C’est sur la scène de la vieille ferme que nous retrouvons Hyperactive Leslie pour un solo d’anthologie. Calé derrière sa batterie, Antonin Leymarie a offert au public un pur moment de plaisir et de groove. Il a sorti il y a quelques mois un EP Fluid_e que nous vous invitons à découvrir.
Initialement programmé sur la vieille ferme, Clap Trap s’est retrouvé projeté sur la grande scène. Une belle occasion pour présenter son album Alduting sorti il y a quelques semaines. Nous les avons rencontrés pour une interview que vous retrouverez bientôt.
Que penser de la prestation de Los Bitchos, groupe très attendu de la programmation de cette année ? Nous allons être honnêtes, nous sommes franchement restés sur notre faim. Certes, la musique est cool mais assez peu incarnée. Les musiciennes (et un mec) sont là mais font le job, sans plus. Leur combo original rock/cumbia a pourtant un fort potentiel festivalesque…
C’est au tour de Crack Cloud de débarquer, en nombre, sur scène. Les canadiens (Vancouver) forment un solide collectif autour de Zach Choy, le batteur et frontman du groupe. La mise en place est assez chaotique avec de nombreux problèmes techniques qui retardent le début du show. Ensuite, ça se déroule avec rage dans un bon esprit post-punk qui rappelle souvent Fontaines DC. Le set est puissant et rageur ce qui permet à quelques pogos de se lancer. Néanmoins, le flottement du début ne sera jamais vraiment rattrapé.
Cette deuxième soirée se clôture avec notre chouchou Dombrance qui nous propose un set techno démentiel. Il démarre avec Raffarin et Fillon puis nous dit tout le bonheur qu’il a, de se retrouver ici pour jouer. Cela se sent et il va donner son maximum pour faire entrer en transe le public du Yeah! (qui n’en demande pas tant vu l’état de certains). Il enchaine avec l’incontournable Poutou et le planant Taubira avant de partir du côté du continent américain. C’est enlevé, joyeux, barré, bref, c’est une super fin de soirée qui s’achève dans le Luberon.
Une troisième journée marquée par l’éclectisme : Mendelson, Ding Dong, La Jungle, Lucie Antunes, Optimo (espacio)
Qu’on se le dise, il fait chaud sur le Yeah! Et nous apprécions particulièrement d’aller suivre un concert au frais dans l’auditorium. Et pas n’importe quel concert puisqu’il s’agit de la dernière tournée de Mendelson. Et quelle claque ! Entourés de deux batteurs et de guitares parfois bruyantes, parfois pleines de douceurs, Pascal Bouaziz déclame des textes forts pendant près de 20 minutes (comme sur le titre Algérie). C’est beau et on en frissonne. Malheureusement pour nous, le concert est limité à une heure alors que nous serions bien restés le double de temps.
Reprenant nos nouvelles habitudes, direction le château pour la suite du programme avec le duo batterie/machines Ding Dong en apéro. Composé de Quéméré du collectif Sin et de Cosmic Neman de Zombie Zombie, le duo nous offre une montée en pression tout en douceur.
Une introduction parfaite à la soirée qui nous donne rendez-vous avec La Jungle dont la scène est installée au beau milieu de la fosse. Nous avons rencontré le duo belge un peu plus tôt dans la journée (bientôt en ligne) et nous sommes ravis de les retrouver dans cette configuration connectée au public. Le concept est simple : une batterie et une guitare avec une multitude de pédales d’effets. Et le résultat est à la hauteur de la folie des musiciens avec une foule en transe totale. Beaucoup de transpiration plus tard, nous sommes rincés et prêts à aller manger un bout.
De retour devant la grande scène, nous allons vivre une expérience visuelle et musicale de grande classe avec Lucie Antunes. Le mix de percussions et de musique électronique est parfait, d’autant plus qu’il est superbement incarné par les trois musiciens sur scène. Lucie déploie une énergie folle et hyper communicative. Nous sommes totalement sous le charme, emportés par le rythme minimaliste du set. Seul regret, l’absence sur scène de l’installation du collectif Scale qui doit amener un vrai plus dans le show.
C’est ensuite le duo de dj Optimo (Espacio) qui a la lourde tâche de clôturer le festival. Les deux écossais font le job et permettent de conclure avec classe ces trois jours intenses de concerts.
Après deux ans d’absence, le Yeah! a été à la hauteur de sa réputation avec une programmation de haut vol et un public submergé de plaisir. La proposition est riche, variée, multiple et nous avons fortement apprécié de nous balader entre village et château tout au long du week-end. On sent que c’est un festival de potes, à dimensions humaines et c’est tout ce qui fait son charme et l’envie de s’y retrouver.
Bravo à toute l’équipe du Yeah! et certainement à l’année prochaine pour la suite !
Crédits photos : Olivier Scher