Le Musicodrome a clôturé la saison des festivals à Rock en Seine. Nous avons à cette occasion rencontré Dombrance, l’un des membres du collectif français DBFC. Nous les avons découverts puis échangé sur leur vision de la musique.
DBFC c’est avant tout un collectif, est ce que tu peux nous en dire un peu plus ? D’où ça vient, qui vous êtes… ?
Dombrance : DBFC c’est un groupe qu’on a créé avec David Shaw. On essaye de trouver un angle pour englober les gens autour de nous, les gens qui viennent nous voir et dire que DBFC c’est une expérience. On essaye de dépasser l’idée de groupe par une idée d’émotion qu’on essaye de partager et de faire vivre avec les autres.
Votre musique est très spontanée, ça se ressent sur l’album. Est-ce que malgré ça vous vous imposez des contraintes ou des limites ?
Dombrance : Non, aucune contrainte, aucune limite. Nous ce qu’on aime c’est avoir une vraie liberté pour faire les choses. Justement sur notre album ce qu’on a voulu c’est juste de faire les morceaux qu’on avait envie de faire et de les faire de façon naturelle. Il n’y avait jamais de calcul, on a fait beaucoup de jams. On était en studio, on improvisait et on gardait ce qui nous plaisait. Parfois, il y a des morceaux qui peuvent durer 3 min30 et qui sont presque pop et des morceaux qui peuvent durer 9 min extrêmement dansant ou 9 min hyper atmosphérique. Voilà, on a aucune barrière, aucune limite. On ne veut pas « ne pas être mainstream », on veut juste être libres de faire ce qu’on a envie.
Vous refusez de faire un choix entre rock et danse music. Au final, comment on définirait votre musique ?
Dombrance : Notre style c’est justement l’assimilation de 50 ans de musique, c’est à dire à la fois dans toute la musique rock, la musique des 60’s, 70’s, les années 80, la new wave, le post punk, le rock psychédélique. Et puis toute la musique des années fin 80-90, la techno, les musiques électroniques. Nous on a baigné la dedans et ce qui nous intéresse c ‘est d’être libre de pouvoir à mélanger, parfois penché plus d’un côté que de l’autre. On essaye toujours de faire danser les gens mais ça peut prendre pleins de formes différentes.
Les thèmes que vous abordez sont très universels : l’amour, la tolérance. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Dombrance : Pour nous la musique c’est quelque chose de très important. On ne prend pas ça à la légère. C’est important pour nous à la fois de faire de la musique, c’est une passion, on a besoin d’en faire tous les jours mais aussi, ce qui fait notre bonheur c’est de donner de l’émotion aux autres. Je pense que la notion d’amour elle passe par là. Dans le fait de faire une musique qui est généreuse, qui donne envie aux gens de s’évader avec nous. On a envie de quitter le moment présent, et tout ce qui est difficile, parce qu’aujourd’hui le monde est compliqué. Donc si on peut permettre aux gens de s’évader avec nous en concert ou quand ils écoutent notre album, on a l’impression d’avoir atteint notre but.
A travers votre musique, vous vous exprimez en fonction de ce qui se passe, de l’actualité, quel rapport votre musique a avec le monde d’aujourd’hui ?
Dombrance : Tout l’album est construit sur non pas notre époque mais un espèce de futur immédiat. Comme si on racontait des histoires qui se passent dans 20-30 ans. Ça nous permet peut-être de parler de notre société, de nos peurs, de nos angoisses sans y mettre de premier degré qui finalement casserait les choses. Il n’y a rien de revendicatif, on parle des liens qu’on aimerait que les gens aient entre eux, qu’on devrait avoir avec les autres, des angoisses qu’on peut avoir sur la modernisation des choses, le fait de perdre son identité…
Voilà nous on prend un peu le pied de une espèce de futur immédiat, comme si on faisait une musique de genre. Dans un film de science fiction tu peux parler beaucoup plus librement de tout ce qui se passe autour de toi sans parler concrètement de Trump ou de Macron. C’est notre façon un peu fantasmé de parler des choses. Par exemple une partie de l’album a été faite pendant les attentats et ça a été extrêmement compliqué. C’est un album qui pour nous est chargé émotionnellement par ce qu’on a pu vivre. On essaye de le recracher sans qu’il n’y ai de marqueur temporel. C’est un album qui doit pouvoir s’écouter aujourd’hui comme dans 10 ou 20 ans.
Rock ou électro ?
Dombrance : Impossible de répondre, les deux.
Jouer en France ou à l’étranger ?
Dombrance : Les deux. Je pourrais te dire à l’étranger parce que justement il a quelque chose de magique. Finalement, peu importe le pays, il y a des publics super différents. Moi, par exemple, c’est un truc qui te touche beaucoup parce que je trouve que parfois on peut passer beaucoup de temps à dire « les italiens ils sont comme ci, les anglais ils sont comme ça… ». Quand tu fais de la musique tu es dans un langage universel.
Que tu sois en Irlande ou au Japon, tu ressens ce lien avec les gens. Tu dépasses le langage, la couleur de peau, tu dépasses les clichés en fait. Le fait de pouvoir toucher à ça, c’est un truc qui me fait vraiment du bien. Après jouer en France, à Rock en Seine, on adore. Mais il y a une chose importante c’est que peu importe où on va dans le monde, les gens ressentent la même chose. Tu dépasses les clivages. Tout le monde aime faire la fête avec les gens après les concerts.
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Pour finir merci à Dombrance pour son temps et sa disponibilité, ainsi qu’à PIAS et l’agence Ephélide, big up à Hana.