Romtom pousse une première « mise en boucle » (2016)

5 min de lecture

Romtom est un artiste atypique. Ayant écumé les lieux intimistes autant que les artères de métro bondées de monde, il a malgré tout réussi à imposer son nom auprès des oreilles attentives à la langue, à la chanson la vraie. S’échappe de sa casquette aujourd’hui un premier album, une « Mise en boucle » porteuse d’espoirs !

L’ouverture du disque fait faire un tour au sang dans nos veines. Qu’est ce que c’est que cette voix? Surprenante au départ elle prend très vite aux corps, au corps des mots. Dès cette première chanson le côté jazzy accroche l’oreille et met en avant des paroles moins douces qu’elles ne se vendent en apparat. Les roses crée un premier pont entre l’univers de Romtom et sa manière de tisser des toiles de phrases. Difficile de réaliser une meilleure entame pour ce cd.

« Moi j’vend des roses monsieur / et les roses monsieur / comme toute chose / ça a besoin d’amour et de prose »

Dix chansons, cela peut paraître court, mais il n’y a pas de moment de répit sur cet album. Ayant grandit musicalement dans le métro, Romtom y consacre forcément deux chansons, les deux dernières de l’album : Dans le francilien est criante de vérité. Sur Mais trop, enregistré en live dans les méandres du trafic parisien, le chanteur se prête à un jeu qu’il excelle, celui de titiller les mots sans artifice avec sa guitare. La voix part dans des tonalités encore différentes et on se prend au jeu, pour sûr.

Le disque est incroyablement varié, avec des chansons qui surprennent, comme les deux minutes de La Boucle est bouclée, qui tournent en boucle, et restent dans les têtes. Je crie arrive tout en finesse,  et force la comparaison avec Batlik. On peut une fois de plus apprécier la discrétion des mots et l’harmonisation des textes qui s’avère cohérente et planante.

Caché derrière des chansons faussement naïves, Romtom prête parfois ses textes à la société, comme peut le faire un photographe du moment présent. A la manière d’un Brassens, entiché d’une mélodie percussionnée qui accroche tout de suite, Romtom s’associe à DjeuhDjoah pour réfléchir sur la condition humaine et les déambulations hasardeuses de l’être humain sur Panurge.
De la même manière le chanteur s’interroge et questionne l’auditeur sur une question simple et déjà débattue, en y ajoutant une touche désabusée mais toujours censée aux normes fixées par la société, au statut de l’intelligent et de l’imbécile, dans la chanson du même nom. Non, décidément, il y a de la profondeur dans les mots de l’artiste.


Alors pour une première mise en bouche, pour une première enjambée dans le grand bain de la chanson, Romtom a réussi son coup. On sent de belles promesses, et il est fort possible que l’intelligence du jeune homme se répercute et prenne tout son sens dans ces prochains disques. En attendant ce premier mérite une écoute attentive et réfléchie, car oui, dans le style le plus pur de la chanson française auquel sont ajoutés avec parcimonie des touches colorées issus de différentes influences, musicalement on passe également un bon moment. La première boucle est bouclée !

FICHE TECHNIQUE

Tracklist :

1. Les roses
2. La jalousie
3. Panurge (feat DjeuhDjoah)
4. Je crie
5. La boucle est bouclée
6. L’anesthésie
7. Mon amie Félicité
8. L’imbécile et l’intelligent
9. Dans le Francilien
10. Mais trop (live Métro)

Sortie : 26 février 2016
Durée : 37 minutes
Genre : chanson française / jazz
Discographie1er
Label : Quart de Lune

Bapt

La musique ou la mort?
On peut chercher des réponses à nos questions à travers différents miroirs de notre société, la musique demeure l'un d'eux.
La musique est un indicateur de la santé des temps qui courent.
Sa force à faire passer toutes les émotions et tous les rêves est indiscutable, et indispensable aujourd'hui !

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  1. […] Romtom est un artiste atypique. Ayant écumé les lieux intimistes autant que les artères de métro bondées de monde, il a malgré tout réussi à imposer son nom auprès des oreilles attentives à la langue, à la chanson la vraie. S’échappe de sa casquette aujourd’hui un premier album, une « Mise en boucle » porteuse d’espoirs ! L’ouverture du disque fait faire un tour au sang dans nos veines. Qu’est ce que c’est que cette voix? Surprenante au départ elle prend très vite aux corps, au corps des mots. Dès cette première chanson le côté jazzy accroche l’oreille et met en avant des paroles moins douces qu’elles ne se vendent en apparat. Les roses crée un premier pont entre l’univers de Romtom et sa manière de tisser des toiles de phrases. Difficile de réaliser une meilleure entame pour ce CD. Moi j’vend des roses monsieur / et les roses monsieur / comme toute chose / ça a besoin d’amour et de prose Dix chansons, cela peut paraître court, mais il n’y a pas de moment de répit sur cet album. Ayant grandit musicalement dans le métro, Romtom y consacre forcément deux chansons, les deux dernières de l’album : Dans le francilien est criante de vérité. Sur Mais trop, enregistré en live dans les méandres du trafic parisien, le chanteur se prête à un jeu qu’il excelle, celui de titiller les mots sans artifice avec sa guitare. La voix part dans des tonalités encore différentes et on se prend au jeu, pour sûr. Le disque est incroyablement varié, avec des chansons qui surprennent, comme les deux minutes de La Boucle est bouclée, qui tournent en boucle, et restent dans les têtes. Je crie arrive tout en finesse,  et force la comparaison avec Batlik. On peut une fois de plus apprécier la discrétion des mots et l’harmonisation des textes qui s’avère cohérente et planante. Caché derrière des chansons faussement naïves, Romtom prête parfois ses textes à la société, comme peut le faire un photographe du moment présent. A la manière d’un Brassens, entiché d’une mélodie percussionnée qui accroche tout de suite, Romtom s’associe à DjeuhDjoah pour réfléchir sur la condition humaine et les déambulations hasardeuses de l’être humain sur Panurge. De la même manière le chanteur s’interroge et questionne l’auditeur sur une question simple et déjà débattue, en y ajoutant une touche désabusée mais toujours censée aux normes fixées par la société, au statut de l’intelligent et de l’imbécile, dans la chanson du même nom. Non, décidément, il y a de la profondeur dans les mots de l’artiste. Alors pour une première mise en bouche, pour une première enjambée dans le grand bain de la chanson, Romtom a réussi son coup. On sent de belles promesses, et il est fort possible que l’intelligence du jeune homme se répercute et prenne tout son sens dans ces prochains disques. En attendant ce premier mérite une écoute attentive et réfléchie, car oui, dans le style le plus pur de la chanson française auquel sont ajoutés avec parcimonie des touches colorées issus de différentes influences, musicalement on passe également un bon moment. La première boucle est bouclée! (lemusicodrome.com) […]

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