Pour la première soirée de cette édition 2015, on a eu droit à une affiche qui promettait. Un point commun : l’esprit du rock et de la distorsion. Mais éclectique dans les styles des uns et des autres. A 20h le petit groupe local Les Olibrus lançait les hostilités, suivit dans l’ordre des humoristiques 3 fromages, des vieux blagueurs de Elmer Food Beat, du spectacle de l’Opium du Peuple et des très enragés de Tagada Jones.
Après un longue route parsemée d’embûches, oui on s’est perdu pour aller à Fourneaux, nous serons quand même arrivés sur les lieux à temps. Petit village, environnement rural, les parkings et campings dans les prés à vaches, le site du concert à la salle des sports communales. Un cadre champêtre et familial donc.
La soirée a donc été lancée par le jeune et local groupe Les Olibrius. Une agréable découverte malgré un public peu présent pour ce premier groupe. Armé de riff très punk-rock, rappelant certains guerreros des poubelles, de messages alternatifs, et d’une certaine originalité avec des percussion exotique comme des congas. Les ligériens se sont fait plaisir. Nous aussi. Pour information ils ont même sorti un petit CD 4 pistes en vente à prix libre. Tout doit Disparaitre, le nom de l’album et aussi de leur dernière chanson, dans laquelle ils remettent en cause le système de consommation actuel. 1h de rock alternatif pour commencer cette fraîche soirée à l’extérieur.
Les 3 Fromages avaient par la suite pour mission de réchauffer la salle, qui se comblât avec pas loin de 1000 personnes présentes à ce moment là ! Les natifs de Quibéron, présenté comme la Californie Bretonne, auront évolué dans leur registre. L’humour, le rock’n’drole, la moquerie… A coup de blague foireuse, de jeu avec le public, ils auront fait sourire une majorité de la salle. Ils ont aussi prouvé à tout le monde que même sur une chanson sur Mimi Mathy était un bon prétexte pour pogoter. Dans leur style particulier rappelant les groupes de punk-rock nord américain comme Green Day, Sum 41 ou encore Blink 182, ils auront déroulé des chansons engagées sur la base virale, la galère d’un pirate, la baston avec ma botte au cul, ou encore une chanson d’amour co-écrite avec Elmer Food Beat, allons chez toi. Très classe vous imaginez ! Sans oublier la magnifique reprise de Nirvanoir, ou encore la satire du rock français actuel avec BB Rockers… Bref une dose de bonne humeur couplée d’une présence scénique rappelant Andréas et Nicolas ou encore Ultra Vomit. Tout en humour profond, et intellectuel. Sans blague, un moment complètement débile qui avait toute sa place dans cette programmation. Et le pire, c’est qu’à ce moment, rien n’était fini.
Oui parce qu’un autre groupe breton arrivait sur scène. Elmer Food Beat. Les papy du rock humoristique en personne ! Une heure et demie hors du temps et de l’espace. Absolument déjanté, le chanteur aux allures de plombier aura joué du balais tout le concert, se sera tripoté la boge, aura craché son eau dans le public et aura aguiché le public féminin par son incroyable sex-appeal. La foule continuait à grossir et le public à notre grand plaisir était des plus varié ! Des familles du coin, des vieux briscards, des punks avec d’incroyable coiffure, des jeunes locaux… Bref un joli mélange de tout ! Pour en revenir à Elmer Food Beat, des paroles délirantes, avec un rock très efficace à l’ancienne ! Souvent tournés envers la gente féminine, on a eu droit aux classiques comme Daniela, Yasmina, La caissière de chez Leclerc, le plastique c’est fantastique ou encore la romantique est ce que tu la sens ? Bien évidemment pour la fin de leur show ils auront fait monter une bonne trentaine de représentantes du public sur la petite scène pour finir en beauté.
Pensant en avoir terminé avec l’humour trash et barré, et bien on enchaînait directement avec l’Opium du (putain de) Peuple.Il venait nous présenter, à Fourneaux, leur nouveau spectacle. Et quel spectacle. Slobodan et sa troupe, auront commencé de belle manière avec une reprise des Corons de Pierre Bachelet. Bien évidemment avec un style beaucoup plus lourd, se rapprochant plus du punk-core. Un concert survolté, très propice aux pogos. Accompagné des deux Opiumettes, Poupée de cire et poupée de son va ravir le public. Très bavard Slobodan va finir à notre plus grand plaisir en porte jarretelle, Francis Queutard le guitariste va même effectuer un jolie chanson d’amour, les choristes vont aussi y aller de leurs graines quand il s’agira de prendre le micro pour nous conter Les nuits d’une Demoiselle. Ce qui nous aura fait plaisir aussi c’est leur Evil Rock Collection en passant en revue tout les grand groupes Glam-rock, jusqu’au Heavy Métal en s’arretant au Hard-Rock. Mais aussi un bel hommage au défunt Schultz en reprenant cayenne. Avant le finir sur une monstrueuse et violente reprise du lion est mort ce soir. Une dépense d’énergie remarquable, un plaisir visible sur scène et partagé, mais aussi un belle maîtrise musicale à l’image de Machine le batteur de l’équipe.
On a donc fini la soirée avec encore un groupe Breton. On change de registre, beaucoup plus engagé. Tagada Jones, la tête d’affiche, le groupe le plus attendus pour cette première salve de concert. Direct dans le vrai avec de l’amour et du sang. Quel plaisir de les voir évoluer sur cette petite scène à haranguer une foule qui atteindra à ce moment 1250 personnes ! Ils vont d’ailleurs présenter plusieurs titres de leur plus récent album avec Le chaos, superpunk ou encore Dissident. Un son enragé, efficace, propre et un public réceptif. Ils auront enflammé la fosse avec Cargo, Descente aux enfers, zéro de conduite… ou encore avec l’excellente reprise de Parabellum, osmose 99 ! [erratum : il ne s’agissait pas une reprise des Bérus, mais un hommage à Schultz, désolé pour cette grossière erreur on s’est emmêlé les pinceaux, c’est l’Opium du Peuple qui avait effectué une reprise que nous ne connaissions pas avec le style des Bérus]
Le chanteur n’aura pas hésité aussi à alerter le public sur les valeurs de solidarités, de révoltes, de résistances ou de liberté. Ils auront notamment présenté leur excellent opus, je suis Démocratie sans avoir à rappeler les malheureux évènement de janvier dernier. Mention spéciale au bassiste qui aura donner de son corps et n’aura pas hésité à slamer dans le public la basse à la main au milieu des pogos. Superbe. Enfin pour finir en cœur avec le public qui aura été conquis par la fougue et le discours de Tagada Jones. Vraiment de la haute voltige.
Merci au Poules à Crêtes pour cette première soirée, l’accueil, la programmation, et on ne peut que leur souhaiter que cela continue comme cela !