Baja Frequencia « Catzilla » / Black Beanie Dub « X » (2017)

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Baja frequencia album catzilla 2017

Les deux chroniques express du jour mettent à l’honneur des artistes marseillais qui ont un point commun : ils viennent tout juste de sortir leur nouvelle création cet automne. Aujourd’hui, nous allons donc vous proposer des envolées aux frontières du dub, du hip hop et de la bass music avec Baja Frequencia et Black Beanie Dub.

Baja Frequencia « Catzilla » (6 octobre 2017) chez Chinese Man Records -BASS MUSIC –

Adepte des fins de soirées, véritable ambianceur de nombreux festivals cet été, le duo Baja Frequencia a (déjà) commencé à faire parler de lui. Avec une pochette tape à l’œil estampillée « Catzilla » (vous comprendrez sans aucun doute la référence…), elle en dit long sur la force de frappe des deux dj’s. Boosté aux sonorités qui appellent la fête, la chaleur et les danses effrénées avec des tendances latines et africaines, le duo mélange, triture et reconstruit les genres pour se les affranchir. Avec 7 titres dans son escarcelle, « Catzilla » est puissant en matière d’intensité. Il n’y a pas forcément d’uniformité dans l’EP tant les styles s’entrechoquent au sein même des compos mais peut-être que le groupe est encore en phase exploratoire… Les frénésies du live, accompagnées des multiples rencontres que le crew a essayé de retranscrire, seront certainement des ingrédients qui dessineront davantage le contours musical de Baja Frequencia. Ici, la cumbia rencontre la dancehall (El Palo, en featuring avec la chanteuse cubaine La Dame Blanche) ; plus loin, le reggaeton joue des tours à la bass-music (Que calor) ou, enfin, des musiques traditionnelles africaines épousent l’electro (Know who you are). Hybride du son, Baja Frequencia fait tourner les têtes : que ce soit sur le saturé Piranha qui penche un peu vers du Major Lazer ou sur le skanky Badman a badman (avec l’efficace Skarra Mucci au micro), « Catzilla » nous bourre d’influences et de cultures. Le track de clôture, Shenhai dance, qui nous propulse en Asie, en est encore le parfait exemple… Bref, il y a beaucoup de choses dans cet EP, il parait en tous cas taillé pour le live. On espère cependant que le groupe proposera lors de sa prochaine création un rendu un peu plus homogène afin d’éviter de partir dans tous les sens.

Black Beanie Dub « Black Beanie Dub » (19 septembre 2017) chez ODG Prod -DUB-

Eux aussi sont marseillais et ils viennent de sortir leur premier LP : Black Beanie Dub, amateurs de sound system dans la partie, s’est donc jeté dans le grand bain de la prod’. Pour ce premier essai en mode long format, ils se sont taillés une part du gâteau à la façon de Marseille, à coups de dub steppa et de rub a dub. Un côté bien pulsant, dopé à l’adrénaline, qui ne demande qu’à être diffusé sur toutes les bonnes ondes. Le début d’album part en fanfare : General, décolle les tympans, porté par le toast de Ranking Dread, avant Sorry (il ne faut pas !), qui digitalise les ambianceurs de l’autre côté de la sono. Amateurs d’un style dédié aux puristes, l’enchaînement des tracks n’en finit plus de faire monter la température… A l’image d’Ambassadors, en featuring avec Sama Renuka, les bras se lèvent, le corps se tort et les esprits s’échauffent. Impossible de ne pas citer la collaboration avec un groupe que l’on apprécie bien sur Le Musicodrome, les voisins d’Ashkabad sur Impolite kid, qui accélère la machine infernale du crew… Green grass, pur steppa, ne laisse pas en reste, Traumatic mute avant la cerise placée par Troy Berkley (Think) qui nous ferait presque regretter que l’album se termine sur un tel brûlot… C’est un sacré premier essai que nous livrent-là les Black Beanie Dub. A dévorer en live, en salle ou en plein air !

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