Il y a des rendez-vous incontournables. Des rendez-vous qu’il est impossible de rater. Depuis l’ouverture de Paloma, le This Is Not A Love Song fait partie de ceux-ci. Comme chaque année, nous revoilà du côté de Paloma, une nouvelle fois méconnaissable pour l’occasion, pour assister au plus gros festival indie de l’hexagone. Trois jours qui s’annoncent chauds et bourrés de surprises.
Le TINALS demande toujours une préparation particulière : ce qui est sûr, c’est qu’il faut arriver en forme ! Plein de groupes, plein de scènes, plein de monde. Il va falloir jouer des coudes pour parvenir à se faufiler dans des salles pleines à craquer (selon les groupes). Mais le site est bien pensé et très agréable (tous les festivals ne peuvent pas en dire autant). La seconde préparation est mentale : il est impossible de tout connaître avant d’arriver au TINALS. Le festival regorge de surprises et de groupes inattendus. Il n’est pas rare de « sacrifier » une partie de son petit planning prévu car vous vous retrouvez happé devant une belle découverte. Oui, c’est souvent ça aussi le TINALS : une cinquantaine de groupes, cinq scènes… et des choix à faire !
Pour ce premier jour, l’arrivée (forcée) a lieu vers 17h30 : force est de constater que le public est déjà là et que la température commence à monter en flèche. Les nîmois des Mummy’s Gone, déjà croisés auparavant, tiennent bien la barre avec un set rock plutôt solide. La suite des événements, assurait par Peter Perrett, a le mérite de calmer les esprits : l’ex-leader de The Only Shoes distille un son indie-rock assez commun mais le public se laisse border.
De retour à l’extérieur, cette fois sur la scène Flamingo, le décor change : le rappeur Vince Staples s’empare du micro pour poser son flow : attendu au tournant après son gros succès outre-Atlantique, l’artiste ne nous a pas cependant transporté. Ce manque d’étincelle va d’ailleurs se poursuivre sur le concert suivant, celui de Nick Hakim, du côté de la scène Bamboo. Adepte d’une soul aux tendances pop-psyché, l’artiste américain propose un concert à l’image de ses EP, assez mous et suaves, qui manque presque un peu de peps par rapport au début de soirée à lancer. Dommage…
Un peu sur notre faim, les choses vont pourtant s’accélérer sur un des groupes phares de cette programmation 2018 concocté par les Come On People : les inusables Sparks, 50 ans de carrière, remettent les pendules à l’heure dans la grande salle ! Le groupe ne se lasse jamais de se renouveler, jongle entre les styles, et se montre terriblement entraînant. Certains y arrivent, d’autres s’enlisent… Ceux-là semblent en tous cas intouchables !
Bien remonté, nous voilà prêt à rester sur ce rythme : le rendez-vous proposé avec les Warmduscher est accepté avec plaisir. Malgré les faux airs américains, ces anglais n’ont pas rougir de leur show. Complètement déjanté, leur concert punk/allumé a carrément dépoté ! Dans ce joyeux bordel, on a (presque) oublié que ce bon vieux Beck a annulé au dernier moment toutes les accréditations photos… La sanction a été quasiment immédiate : les quelques photographes aventuriers comme moi se feront littéralement éjecter des crash !
Ensuite, une bonne pioche est à noter : l’atterrissage sur la piste extérieure Bamboo voit un avion-fusée décoller, Flat Worms, la première grosse claque de la soirée ! C’est vif, c’est incisif, c’est punky, voilà que la turbine se décrasse ! Suite à ces looping sensationnels, il n’y a rien de tel qu’un passage dans la grande salle pour jeter une oreille curieuse aux japonais des Dygl… L’ambiance est résolument rock, ça sonne bien et le son est plutôt propre… en revanche le rendu semble déjà avoir été entendu. Next !
Quatre concerts sont encore à voir : alors que la fatigue pointe déjà le bout de son nez, un premier détour s’opère avec Moaning. Cela joue fort, c’est clairement noise, l’énergie se transmet dans la fosse ! +1. Les Black Bones démarrent déjà à l’extérieur et la mayonnaise continue de virer : l’engouement est général. Les armes ne peuvent pas être rendues car il est impensable de ne pas faire un crochet pour Jesus and The Mary Chain, d’autant plus que l’autorisation de shooter leur concert est tombée en fin de soirée. Le départ est un peu plan plan… mais une fois les bases posées, ça ramasse ! Sans forcément tomber dans la folie, le concert a été plutôt été intense. C’est déjà ça… Enfin, histoire de boucler la boucle, un dernier passage s’impose pour voir Bayonne, à l’œuvre : c’est parfait pour finir, en mode quasi-ambient, comme pour nous faire comprendre qu’il faut aussi garder les batteries pleines pour affronter les deux nouvelles soirées.