Une soirée haute en couleurs avec Rezinsky et Chill Bump au Bizarre (Vénissieux, 69) 30.03

7 min de lecture
Chill Bump Bizarre Vénissieux
Chill Bump au Bizarre

Le Musicodrome était présent à Bizarre ! à Vénissieux ce jeudi 30 mars, pour la venue de Resinzky et de Chill Bump. Une soirée sous le signe du Hip Hop, sur son lit d’articulation à la sauce scratch. La salle de Bizarre !, teintée d’une douce fumée et d’une équipe organisatrice accueillante, affichait complet.

Pour débuter la soirée, c’est Rezinsky qui avait la lourde tâche, avec deux micros et un launchpad, de décongeler le public en ce début de printemps. Mais le duo RezO & Pepso Stavinsky (ou étaient-ce David Marsais et Joey Starr ?) n’aura pas mis longtemps à faire mouche. Entre des basses haut de gamme et des paroles acérées, La Puissance aura parfaitement été ressentie par le public. Après nous avoir expliqué sa vision des choses, à grands coups d’Amour et de Poudre à Canon, Stavinsky montrera l’exemple au public, se mettant à nu, puis torse nu sur le rebondissant RezinShit.

Pendant Une Parmi les Mille, le rythme de RezO épouse parfaitement le flow de Stavinsky, et prend même le dessus sur un interlude Tchao Pantin, revu façon Rezinsky, introduisant à merveille Joli Môme. Puis, nous faisant voyager au bord de l’eau, dialoguant sans se parler, les deux artistes mettront un point d’honneur à chauffer ce public que quelques retardataires étaient venus étoffer, n’hésitant pas pour cela à se défaire de l’aide du micro au profit d’authenticité.

« On vous apporte de l’amour et de la poudre à canon »

Rezinsky finira son set avec quelques passages rappés bien sentis de RezO, une rage introspective de Stavinsky, qui se transformera presque en aboiement de détresse sur Bartabas et Malpolis. Un Maya étouffant et un Luxure aux airs de Casseurs Flowters viendront conclure le débat. Le public est plus que chaud, l’objectif plus que rempli.

Puis viennent les tant attendus Chill Bump, épaulés d’Ego Trip et de leur tout nouveau Crumbs, encore sous film plastique, mais qui ne tardera pas à résonner aux 4 coins de la salle. Que ce soit Bankal le beatmaker ou Miscellaneous le rappeur, le duo soigne son entrée, et en bon maître du rythme, a le bon goût de prendre son temps.

Tout en cohérence, c’est Alpha qui précédera Two pour débuter les hostilités. Ayant préféré jouer la carte de la sobriété vestimentaire, Chill Bump se démarque par son style musical. Que ce soit sur Five aux couleurs vives ou Just a Sample aux allures de western, le groupe vise toujours la proximité juste et équilibrée entre le rap et le scratch. Ils nous invitent à découvrir leur nouvel univers, nous emmènent avec eux partout où ils vont, nous accompagnent jusque dans les moindres détails de leurs trouvailles.

« The world ain’t ready for me yet »

Puis Miscellaneous nous propose de croire en l’impossible, au travers de Four, où il nous livre son amer constat de notre monde actuel et son tableau de la société parfaite. Avec un rythme toujours aussi précis et une main dont les tremblements sont volontaires, Bankal vient parfaitement appuyer sur chacune des punchlines de son partenaire pour les mettre en valeur.

Mais les gens à qui il s’adresse ont envie de danser, ça, Chill Bump l’a bien compris. Ils balancent donc avec grands sourires les fameux Eponym et My Mother is A Pornstar, repris comme il se doit par un public de plus en plus extraverti, où Miscellaneous s’improvisera a cappella ainsi qu’au scratch. S’enchaîneront sans plus attendre Not Today, One et One Way Ticket, où la gestion de l’espace scénique sublimera la performance théâtrale des deux acteurs.

Fidèles au clip publié par le groupe quelques semaines plus tôt, Six et Eight su succèderont dans une harmonie contradictoire, avant que Miscellaneous ne remette au placard les prétendants au titre de rappeur français le plus rapide avec un flow ahurissant sur Melancholy.

Il n’est pas aisé pour des artistes, d’autant plus lorsqu’ils se classent dans la partie electro des musiques de ce monde, de revisiter leurs titres pour en proposer une version réellement différente. Pourtant, les accents trap de I Get the Job Done, ainsi que les dialogues rap/scratch nous prouvent que Chill Bump possède aussi cette corde à son arc. Cet arc semble ne pas pouvoir se vider de son énergie, et la fin de concert approchant n’a jamais empêché Bankal de ne pas tenir en place sur Three.

Le rappel, toujours un moment prévisible. Les artistes reviennent avec une chanson sortie de derrière les fagots et qui se veut improvisée. En l’occurence, The Memo a tout à fait rempli son rôle de PS.

Cependant, lorsqu’un deuxième rappel est demandé, la chose se complique. Mais Chill Bump ne s’embarrasse pas d’un surplus de réflexion. Au revoir les platines, au revoir l’instrumental. Bonjour le beatbox, bonjour la communion avec le public, bonjour Good Bye de Scratch Bandits Crew, pour finir la soirée proprement.

Bravo messieurs, c’est exactement ce que l’on attend d’un concert.

Crédit Photos : Pit’s

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