Retour sur la 1ère édition du festival ID-ILE (Avignon, 84) 10.06

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Nouveau venu sur la scène régionale, le festival ID-ILE, qui s’est tenu les 9 et 10 juin à Avignon, avait pour ambition de proposer un plateau de musiques actuelles inédit dans la cité papale. Si nous avons boudé la première soirée orientée rap, nous vous proposons notre récit de la deuxième journée orientée électro-pop.

Face au Palais des papes, c’est sur l’ile de la Barthelasse que nous rejoignons le parc de loisirs transformé pour l’occasion en festival de musique. Protégé par des platanes géants, la scène se dévoile au fond d’un parc que l’auteur de ces lignes a connu tout minot en mode centre aéré.

Les food-trucks sont rassemblés en entrée de site, les bars sur les côtés et divers stands entre les deux (on retiendra le chamboule tout d’écocups qui permet de gagner un plant potager). Côté boissons, nous avons bien apprécié le domaine des grandes serres qui proposait de beaux breuvages dont un 100% alicante que nous ne sommes pas prêts d’oublier !

Le décor planté, nous voici prêts à attaquer la soirée dans ce bel espace très agréable dans une ambiance à la fois familiale et détendue.

Une précision avant de débuter le livereport : à l’exception de Kungs, toutes les prods artistiques ont demandé une validation des photos présentées ci-après (en moyenne, sur 10 photos envoyées, 2 sont validées). Ceci limite donc pas mal le travail des photographes, d’autant plus que seuls les 3 premiers morceaux sont autorisés pour réaliser des clichés. Après être montée au créneau, la presse quotidienne régionale (PQR) n’est plus soumise à cette règle. Seuls les magazines comme le nôtre y sont encore « contraints ». Ces demandes de validation ne sont, fort heureusement, pas systématiques dans les concerts. Il est donc rare d’avoir, comme ce soir, quasi toute la prog d’une soirée à faire valider.

Nous débutons la soirée avec une jeune artiste touche à tout, Pi Ja Ma, qui excelle autant dans la musique que dans les arts plastiques. Pauline de Tarragon et son acolyte Axel Concato nous offrent un show à la fois léger et joyeux, à l’image de l’artiste qui n’hésite pas à faire un parallèle entre sa coiffure blonde et celle de l’avignonnaise Mireille Mathieu. Plusieurs titres de son dernier album Seule sous ma frange sont joués dont un irrésistible échange entre Pauline et Axel (qui joue son père) sur le titre les questions. Malheureusement pour eux, deux coupures d’électricité vont raccourcir leur prestation malgré leur motivation à revenir sur scène malgré tout. Après leur concert, ils passent pas mal de temps à échanger avec le public, ce qui n’est pas courant dans ce type d’événement.

Nous retrouvons ensuite la locale de l’étape, Suzane, tout heureuse de jouer pour la première fois dans sa ville natale. L’artiste, à la fois danseuse et musicienne est toujours pleine de cette énergie débordante qu’elle n’a de cesse à transmettre avec furie à son public. Mais voilà, le fait d’être seule sur cette grande scène avec une bande son ou un pad ne suffit plus, à notre sens, pour assurer un spectacle impactant. A quand des musiciens pour l’accompagner ?

Bon, en même temps il faut dire que nous avons avons suivi le concert de Suzane du fond du parc de loisirs car nous étions coincés déjà depuis 20 minutes dans la file d’attente du camion pizza. Et nous tombons ici sur la faiblesse majeure du festival ID-ILE : la restauration. Si l’offre est assez large, les prix sont exorbitants pour un festival de ce type. Seule la pizza présentait un rapport qualité/prix correct mais avec une attente de plus d’une heure et une quantité de pâte insuffisante pour répondre à la demande. Par conséquent un grand nombre de personnes (dont nous) s’est retrouvé à patienter parfois plus d’une heure sans arriver jusqu’à l’obtention de la fameuse pizza. Le même chose s’était passée la veille dixit les personnes rencontrées.

Du coup, nous basculons vers les hot-dog qui continuent à vendre des portions incomplètes (plus d’oignons frits) au même prix (15 € ma gueule) sans aucun scrupule. Nous avons entendu énormément de gens se plaindre. Il y aura donc un vrai effort à faire de ce côté là pour la prochaine édition.

Cette déconvenue ne nous empêche pas de profiter de ce qui s’avère être l’excellente surprise de la soirée. Nous avons en effet découvert le dernier album de JAIN il y a quelques semaines et avions hâte de le découvrir sur scène. C’est qu’avec The fool, JAIN est passé de la world music vers une indie-folk plus psyché avec un album dans lequel on note les contributions de Gessafelstein ou Joseph Mount de Metronomy.

Et puis la grosse révolution pour JAIN, c’est de s’être entourée de musiciens pour un live qui gagne en puissance et profondeur. Et ils sont nombreux avec Louxor aux claviers (déjà vu aux côtés de Gaël Faye), Benjamin Porraz (qui joue avec Clara Luciani), Olivier Soumali et surtout Émeline Fougeray dont la maitrise très groovy de la basse nous a plus que séduits.

Du côté de la scène, la scénographie est imposante, occupant à la fois en largeur et en hauteur l’espace disponible sous la forme de deux grandes volutes au cœur desquelles s’insèrent les musiciens. Si la majeure partie du show est consacrée à son nouvel album, JAIN joue également d’anciens morceaux dans des orchestrations toutes nouvelles. C’est en particulier le cas du titre Come décortiqué par couche instrumentale, démontrant s’il en était besoin, la plus-value des musiciens.

Avançant tranquillement vers la fin de soirée, nous nous déhanchons sur les scuds envoyés avec joie et grands sourires par le duo de DJs Monsieur et Madame Benoit dont la bonne humeur maintient l’énergie à flot avant l’arrivée de Kungs.

C’est donc le toulonnais Kungs qui assure la clôture. Le DJ provençal, qui s’est fait connaître avec des titres comme Never going home ou I feel so bad distille une house bien groovy parfaite pour finir la soirée sous les étoiles. Très bon choix pour cette première édition d’ID-ILE qui, hormis cette question de la restauration à régler, assure une belle proposition que nous serons ravis de suivre dans les années qui viennent.

Crédits photos : Olivier Scher

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